Dimanche 12 juin : après le bord de mer, la mer d’oliviers !
Pas de doute, le soleil se lève plus tôt en Italie qu’en Grèce ! A 5h40, il fait déjà bien jour. Cela nous sera utile si la canicule revient. Mais pour l’instant, avec le vent, nous sommes moins gênés par la chaleur.
9h, nous nous mettons en route. Sur les petites routes bordées de murets en pierre, le vent tourbillonne un peu et ne semble pas bien sûr de la direction qu’il veut prendre. Cela explique certainement les formes tourmentées des oliviers. Mais dès que nous retrouvons le bord de mer, pas de doute, il continue à nous pousser dans le dos. La mer est splendide, avec des variations de verts parsemés d’écume.
Nous avons fait environ 17km lorsque je suis prise d’un doute. Il me semble que nous n’allons pas tarder à partir dans les terre en direction d’Ostuni. Et la baignade alors ? Hier, nous n’avons pas eu le temps de goûter l’eau mais il ne faudrait pas faire la même erreur aujourd’hui ! Surtout qu’avec ces vagues, cela donne vraiment trop envie. Allez, pause plage !
Léa se jette dans les vagues avec moi. Notre plage est assez petite avec des rochers des 2 côtés. Assez vite, Léa n’a plus pieds et elle dérive très rapidement vers les rochers. Je préfère la renvoyer au bord où elle peut continuer en sécurité à « onduler dans la houle » comme elle adore le dire.
Les garçons sont restés à jouer dans les roches et quand j’annonce le départ à 11h, Mathis pousse des hurlements ! Je le comprends. A son âge, c’est normal de préférer la plage au vélo (surtout que sur le vélo, il dit parfois qu’il s’ennuie). C’est la difficulté du voyage en famille : il faut que tout le monde y trouve son compte aussi bien côté visites, que côté vélo et côté repos. J’ai conscience aussi de la fatigue qui s’accumule après 2 mois d’itinérance. Aussi, je me pose un moment pour reconsidérer notre itinéraire dans les Pouilles.
Nous avons prévu d’aller jusqu’à Lecce (la Florence des Pouilles) mais est ce bien raisonnable ? Ce n’est pas forcément le genre de visite qui plaira le plus aux enfants. De plus, il y a des tas de petits villages autour de Lecce qu’on n’aura pas le temps de visiter. Alors pourquoi ne pas se garder ce coin d’Italie pour une prochaine fois ? En supprimant Lecce, on se donne un peu plus de marge pour notre objectif : être à Rome vers le 6 juillet.
Le temps de refaire le parcours, il est 11h50. Les garçons ont eu le temps de profiter de la plage et sont plus détendus. Pique nique rapide à l’ombre (avec du vrai jambon, quel régal !) et nous repartons direction Ostuni.
Il fait quand même très chaud malgré le vent. Le long de la plage, nous apercevons régulièrement d’immenses pelouses dignes d’un golf et totalement recouvertes de transats avec leur parasols. Ce matin, c’était totalement désert (mais en même temps, qui voudrait aller se mettre sur un transat par cette tornade ?). J’en déduis cependant que les jours sans vent existent et que les italiens aiment bien se serrer comme des sardines sur un transat (comme en Grèce)
Le paysage est tellement différent de la Grèce ! Sur notre gauche, la mer se résume maintenant à une fine ligne verte au dessus des barrières de sécurité, avec, dans le ciel, les ailes colorées des kites qui dansent. Sur notre droite, des terres arides balayées par le vent, bordées des murets en pierre de forme trapézoïdale (c’est du costaud, la base est bien large). Il faut s’accrocher pour cultiver ici !
Nous partons enfin dans l’intérieur des terres au milieu des forêts d’oliviers. Certains sont vraiment énormes. On les appelle des oliviers monumentaux.
La plupart ont le tronc fendu, torsadé, noueux. On se prend à y lire la force des éléments. Leurs feuilles soulevées par le vent colorent le paysage d’argent tandis que la terre est étonnamment brune et grasse (tellement loin des terres arides du bord de mer). Et tiens, nos premières cigales !!! (il parait qu’elles chantent aussi à Marseille, c’est sacrément en avance cette année !).
Pour aller à Ostuni, ça monte ! La ville blanche se détache au dessus des oliviers. L’approche est magnifique. Nous nous arrêtons un peu avant l’arrivée pour rechercher un logement. Pas facile dans cet endroit ultra touristique (les prix de l’Italie ne sont ps ceux de la Grèce !!!). C’est alors qu’un couple de cyclo-randonneurs arrive vers nous et s’arrête. Ce sont des canadien de Toronto qui sont partis de Thessalonique (ils ont de la famille là bas) et viennent d’arriver à Brindisi par le ferry. Nous aurions pu nous voir en Grèce ! Autre détail amusant : la maman du mari habite Pessac. Peut être les croiserons nous un jour sur le bassin d’Arcachon. Ils repartent, philosophes face au vent qui les freine, mais heureux de cette lenteur qui leur permet de voir tant de choses !
Enfin nous arrivons en ville. Petit tour sur le chemin qui longe le pied des remparts et permet d’entrer dans la ville.
Enfin nous arrivons en ville. Petit tour sur le chemin qui longe le pied des remparts et permet d’entrer dans la ville. Pousser le vélo au hasard dans les ruelles tortueuses qui montent en espérant tomber sur un logement ? Je n’y crois pas une seconde. Nous nous posons en bas de la grande place et reprenons notre recherche. En doublant notre budget, cela devient plus simple de trouver un truc sympa en plein centre, au rez de chaussée (pour pouvoir rentrer les vélos). Malheureusement le propriétaire doit être à la plage, il ne peut pas venir nous ouvrir avant 18h. C’est râlant de devoir attendre aussi longtemps. Mais Mic se dévoue pour surveiller les vélos et je pars en exploration avec les enfants.
Nous commençons par une grande rue pleine de boutiques de souvenirs. Cela fait plusieurs jours que Mathis râle qu’il a un achat de souvenir en retard par rapport à son frère et sa sœur et fait une fixation sur les colliers en coquillages ! Vite fuir !
Heureusement, dès que l’on bifurque dans une ruelle, il n’y a plus personne. C’est calme, blanc, pittoresque, avec des escaliers partout. Pas de bar, de restaurant, le bonheur. Les enfants s’amusent, courent, sautent.
Une mamie les voit passer depuis sa fenêtre et leur parle en italien. Prise au dépourvue, Léa est trop intimidée pour lui répondre. Dommage, elle qui travaille tous les jours l’italien depuis plusieurs semaines. Un peu plus loin elle se lance avec une dame pour demander si l’eau de la fontaine est potable. Et nous apporte fièrement la réponse.
Après avoir tourné dans tous les sens, monté et descendu des escaliers, nous nous retrouvons un peu par hasard sur le chemin de la grande place. Ah mais c’est Mic là ! Cela fait un moment qu’il essaie de m’appeler (dommage, je suis en mode avion pour économiser la batterie !). Le proprio est finalement arrivé plus tôt. Les vélos ont été stockés dans leur garage dans la rue voisine et il nous attend pour finir le check-in. Aujourd’hui, nous avons un logement plutôt original : nous sommes dans une ancienne écurie (scudéria). Les mangeoires sont encore accrochées au mur (et elles sont amovibles !). C’est chic et mignon.
Le soir, nous ressortons pour aller manger sur la grande place. Tous les restaurateurs sont à l’affut pour attirer les clients. L’un d’eux nous fait une belle présentation en français de ses plats de pâtes. Adjugé. Il y a du choix dans les garnitures avec pleins de produits frais et des légumes. Cela fait du bien car j’ai quand même l’impression de n’avoir mangé que des trucs frits durant notre tour d’Europe (et je ne parle pas de la Colombie !). Le vent n’est pas tombé et avec la nuit, il fait sacrément frais. Où sont les polaires ??!!! J’échange quelques messages avec Angelo, mon prof de pilates à Marseille, originaire de Lecce. Il faut y aller me dit-il !!!! Ah, c’est dur de devoir faire des choix. Mais nous sentons bien que les jours sont comptés maintenant. Il faut penser au retour. Une autre fois. (et plutôt au printemps ou à l’automne cette fois-ci !).
En rentrant chez nous, nous tombons sur des vendeurs de petits jouets luminescents qui se lancent avec un élastique. J’avais promis à Mathis qu’il en aurait un en Colombie mais nous n’étions jamais tombé sur un vendeur. Le bougre n’a pas oublié ma promesse !