Vendredi 17 juin : quand le hasard, le destin ou la chance mettent Pasqual sur notre route.
Bye bye Matera. C’est reparti pour un nouveau déménagement des affaires dans les escaliers. Cette fois-ci, on n’essaie pas de porter les vélos chargés, alors les enfants râlent un peu de devoir transporter les sacoches jusqu’à la cathédrale. Sur la piazza del Sedile, nous retrouvons les français rencontrés hier. C’est l’occasion de leur montrer les vélos et peut être aussi de retarder encore un peu le départ. Dur de quitter Matera !
Forcément, quand on sort de la ville à 10h30, il fait déjà chaud. Le ciel est parsemé de nuages mais ils ne viennent jamais nous cacher le soleil et nous continuons irrémédiablement à rôtir sous le soleil. C’est assez énervant ! Nous roulons au milieu d’immenses champs de céréales de toutes sorte. Au loin, le ciel noircit, les nuages s’amoncellent, la pluie arrive … Je n’aurais rien contre une petite douche, mais au dessus de nos tête, le soleil brille toujours de mille feux. La pluie, un mirage ?
Nous avons définitivement tourné le dos au talon de la bote et remontons parallèlement aux côtes italiennes (Bari n’est qu’à 60 km de Matera). Une fois arrivés à Gravina in Puglia, comme chaque fois, nous cherchons un parc pour manger et laisser passer les heures chaudes. Mic repère un point d’eau sur une allée et pendant qu’il remplit les bouteilles, je m’arrête devant un glacier. Il n’y a qu’une personne en terrasse et c’est Pasqual. C’est une rencontre qui commence comme les autres, par quelques questions sur le vélo, puis le voyage. Pasqual parle français, ce qui facilite un peu les choses. Un peu par hasard (je lui demande s’il connait un parc pour manger et il comprend un endroit pour dormir), il commence à me donner l’adresse d’un copain. Mais en regardant notre itinéraire de plus près, il me parle de Casalina. C’est une association qui s’occupe des migrants. Elle se trouve quasiment sur notre parcours, à 35 km d’ici. C’est un peu loin, vue l’heure déjà bien avancée, mais très tentant. Je récupère un contact téléphonique et nous filons nous poser dans un parc équipé d’un distributeur d’eau potable.
J’envoie un message à Enzo, de Casalina et assez vite, il me répond qu’il y a plein de place pour camper et que nous sommes les bienvenus. Maintenant qu’on est attendu, il ne s’agit pas d’arriver trop tard. A 15h30, nous remontons sur les vélos. La pause a été courte et il fait toujours très chaud. A cela s’ajoute le vent de face, une bonne grimpette et un orage menaçant qui me motive pour appuyer sur les pédales.
De l’autre côté de la colline, une fois dépassée la moissonneuse, nous découvrons une magnifique vue sur la campagne. La route descend en serpentant et nous apercevons un cycliste qui fait une pause à mi-chemin. Un voyageur suisse ! Il s’est arrêté à l’ombre d’une maison abandonnée (les enfants l’ont bien repérée et ne demandent qu’à dormir dedans). Comme nous n’avons pas encore bivouaqué en Italie, je le questionne sur le sujet. Il confirme que les agriculteurs ne voient pas ça d’un très bon oeil. Nous repartons chacun de notre côté (et on préfère largement notre descente que sa montée !).
A part cette rencontre et quelques moissonneuses, nous ne voyons pas grand monde et ne traversons pas de village. Je suis bien contente de ne pas avoir à chercher un coin pour bivouaquer. Quand il n’y a que des champs de céréales en attente d’une moissonneuse, on n’a pas trop envie de planter sa tente à côté. L’heure tourne, 17h30 … 18h30. J’envoie un message à Enzo pour prévenir qu’on arrivera plutôt vers 19h30. « Pas de soucis », me dit il, « nous mangerons tous ensemble ». Ah, ça , c’est cool !
19h, nous ne sommes plus très loin. Nous nous arrêtons pour regarder une moissonneuse vider le blé dans la benne d’un camion. Cela nous rappelle la Bulgarie l’été dernier (mais c’était en septembre, cela fait une sacré différence de saison !). Le conducteur fait signe aux enfants de venir. Au début, je crois à une blague mais non, il leur propose bien de faire un tour dans la moissonneuse ! On ne peut pas rater une telle occasion. Vite, nous garons les vélos et ils grimpent dans la cabine avec Michaël. Je m’assois sur le tandem en les attendant. C’est long, un A/R dans ces grands champs ! Quand je les vois réapparaître, je m’attend à ce qu’ils s’arrêtent mais la moissonneuse fait demi-tour, c’est reparti ! En fait, ils ne vont pas loin, il restait juste un petit bout pour finir le champs. Les enfants sont ravis, bien sûr, et ils reviennent avec les poches pleines de blé qu’ils vont mastiquer pendant des jours.
Enfin les derniers km. Nous prenons la direction de Spinazzola. La Casalina se trouve un peu avant le village, au milieu des champs. Nous croisons un homme et son fils en pick-up. Ils s’arrêtent pour dire bonjour et le conducteur demande si nous allons au village. Je suis curieuse de voir sa réaction au nom de « Casalina ». Il hésite, réfléchit, puis nous explique, avec un grand sourire, que c’est tout près, et que nous n’allons pas tarder à voir un panneau. Sa réaction me fait plaisir, l’association a l’air d’être appréciée par le voisinage. Et en effet, 200 m plus loin, nous apercevons un petite pancarte. Au même moment une voiture arrive du chemin avec 3 filles à l’intérieur. « C’est par là, on se voit tout à l’heure » nous dit la conductrice.
Quand nous arrivons en haut du chemin et nous découvrons une maison avec un jardin et une dizaine de personnes, qui jouent au palet vendéen, une bière à la main. Ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais. Mais à quoi est-ce que je m’attendais exactement ? A trouver de grands bâtiments avec des dortoirs, des réfugiés désœuvrés qui attendent d’hypothétiques papiers ? Ici, il n’y a que des jeunes, la vingtaine, en mode babacool, et qui parlent français en plus !
Enzo, mon seul contact, nous demande si on va rester une nuit ou plusieurs jours. Je me sens un peu bête : nous n’avons aucune idée de ce qu’ils font ici, de leur organisation. J’ai quand même très envie de rester une journée pour en apprendre un peu plus sur Casalina. Ce qu’il nous explique rapidement me conforte dans cette idée.
Angela, le lendemain, me donne plus de détail sur l’association « Casalina » (littéralement « la maison de Lina », la grand mère d’Angela). Elle a été créée il y a quelques années par des belges et des italiens (Angela vit à Bruxelles la moitié de l’année) pour répondre à un besoin précis : apporter une aide logistique aux migrants qui s’étaient installés dans les maisons abandonnées de la région et travaillaient au black chez les agriculteurs. Ces maisons, nous les avons vu lors de notre étape de vélo. Elles sont toutes pareilles, éparpillées dans la campagne, derniers vestiges de l’échec d’un projet politique déconnecté des besoins réels des gens. Bref, les bénévoles de Casalina s’occupaient d’aider les migrants à faire une lessive, se ravitailler en eau potable, recharger les téléphones, faire des courses etc. Mais cette année, il n’y a aucun migrant dans le coin. La faute à une dénonciation l’an dernier du travail au noir. Les agriculteurs ont été contrôlés et verbalisés (jusqu’à 15000 euros d’amende pour certains). Forcément, cela a créé quelques tensions. La mafia a enquêté pour savoir d’où venait la dénonciation (l’association a été suspectée). La famille d’Angéla (qui est originaire du village voisin) s’est inquiétée de potentielles représailles. Mais tout a fini par se calmer. « Les gens nous disent à nouveau bonjour » dit Angéla avec philosophie. Même sans migrant à ravitailler, la Casalina reste toujours active avec de nouveaux projets : arranger la maison qu’ils ont acheté, développer le jardin, fabriquer des produits qu’ils pourront vendre à Bruxelles. Du coup, les gens qui sont là sont arrivés via le réseau workaway (une sorte de woofing). C’est un échange « travail » contre « hébergement et nourriture ». Une vie en communauté où chacun peut développer son projet, apporter ses connaissances, apprendre … et prendre tous les soirs l’apéro ! Ils sont plusieurs à voyager ainsi depuis plusieurs mois et ils ont presque tous leur logement (tente, voiture aménagée ou petit camping car). Certains ont leur chien avec eux. Mention spéciale à un français qui voyage en vélo avec son chien et a passé 2 mois à aider un agriculteur à démarrer son exploitation en permaculture au nord de la Grèce.
Il faut attendre le retour d’Angela pour manger. Nous en profitons pour nous installer, monter la tente, prendre une douche. On est en mode nature : toilettes sèches, douches au fond du jardin (presque tiède le soir quand le réservoir d’eau a chauffé toute la journée). Mais il fait tellement chaud que la douche est juste parfaite et la vue sur la campagne magique.
Angela est de retour avec 2 autres filles. Elles reviennent du village où elles sont allées livrer les amarena (une variété de cerise amère) à la maman d’Angela qui va s’occuper de préparer la confiture. L’arrivée des filles déclenche la préparation du repas. Nous nous laissons porter par le mouvement. Cela fait une belle tablée. Il y a 2 belges, des nouveaux eux aussi, arrivés 1h avant nous, 3 français qui sont là depuis quelques temps, les italiens, qui pilotent l’association Angela, Enzo et Raphaël et qui parlent tous les 3 français. Finalement, il n’y a qu’un seul non francophone.
Les pâtes ont été cuisinées avec des lentilles. Les enfants adorent ! Il y a aussi une sauce maison faite à partir de piment cuit au four. C’est fort mais délicieux ! Une fois que tout le monde est bien calé, Raphaël apporte un peu de tartare de cheval. C’est le côté « découverte culinaire » du jour. Parait-il qu’il y a un village pas très loin où le tartare de cheval est le repas traditionnel du soir ! Personnellement, je n’ai jamais mangé de cheval de ma vie. Je n’irai jamais en acheter moi même, ni en commander au restaurant. Alors je me dis « pourquoi pas, c’est l’occasion ». Le tartare est délicieux et je n’aurai jamais pu deviner toute seule que c’était du cheval. Raphaël nous a raconté qu’ici, les italiens n’ont pas compris (ou se sont moqués de) la réaction des français lors du scandale des lasagnes au cheval car pour eux, remplacer du bœuf par du cheval, c’est plutôt une amélioration du produit !
Il est tard, mais la soirée ne fait que commencer. 2 équipes se remettent à jouer au palet vendéen. Puis Mic va remplacer un des joueurs. Léa et Gaëtan commentent la partie. Ils sont tellement contents d’être là que je les laisse veiller et je pars me coucher avec Mathis. La journée a été longue en km et riche en nouveautés. J’ai hâte d’être à demain pour en apprendre encore plus sur la vie ici !
Samedi 18 juin : jamais nous n’aurons autant travaillé pendant une journée de repos ! Et on n’arrivait plus à arrêter les enfants !
Le petit déjeuner est fixé à 8h30. Tout le monde est à peu près à l’heure. Sur le mur, il y a un tableau blanc avec des activités réparties en catégories. Il y a un responsable pour chaque catégorie. Les enfants ont vite fait leur choix : ils veulent couper du bois !!! Heureusement, ce n’est pas au programme du jour. Ce matin, nous avons le choix entre l’activité cerise (dénoyautage) et la réparation des murs des toilettes sèches. Les garçons sont à fond sur les toilettes et Léa sur les cerises. Nous nous partageons pour ne pas les laisser seuls.
Avant de commencer l’activité cerise, nous partons au jardin avec Morgane et Paula pour faire la cueillette des fleurs destinées à la tisane. Il n’y en a pas beaucoup mais il faut y passer tous les jours : bourrache, soucis et pavots de Californie. Nous les déposons délicatement dans les casiers grillagés pour les faire sécher..
Pour le dénoyautage des cerises, nous avons le droit de prendre un t-shirt dans le sac des veilles affaires. J’ai en effet pu constater que c’est une activité assez salissante. Le jus gicle assez souvent dans n’importe qu’elle direction. Hier soir, certains venaient juste de finir le dénoyautage quand nous sommes arrivés et ne s’étaient pas encore débarbouillés. L’un d’eux avait le visage constellé de points rouge, comme s’il venait d’égorger un cochon. J’ai du le regarder un peu de travers mais maintenant, je comprend mieux ! Je trouve un débardeur à ma taille. Cela fait tellement bizarre de mettre un nouveau vêtement que je me sens ultra chic dans ma tenue « cerise » !
Ce matin, nous nous occupons de vraies cerise (pas des amarena). Rien ne se perd dans la cerise : nous mettons les queues dans un bol (pour des tisanes), les noyaux dans un saladier (pour faire des bouillottes) et les cerises partiront chez la maman d’Angela pour faire de la confiture. Il est temps de s’en occuper car elles sont très mûres. Il n’y a pas de cerisiers ici, elles viennent d’un verger d’un voisin qui a fini sa récolte et a laissé les bénévoles de Casalina venir ramasser les dernières cerises.
Je pensais que Léa trouverait cette activité assez ennuyeuse mais elle est sur un petit nuage, super contente d’être là et discutant avec les filles. A côté de nous, un français travaille sur son ordinateur pour faire un plan du potager afin de faire un système d’arrosage plus efficace. Mic lui fera plus tard des photos aériennes avec le drone pour l’aider à cartographier les zones déjà plantées.
Au bout d’un moment, je vais voir ce que font les garçons. Je trouve Gaetan et Mathis en pleine séance de bombardement de boules de boue sur le mur des toilettes. Autant dire qu’ils sont totalement dans leur élément !!!
Petite explication de l’activité « mur des toilettes sèche ». Le mur avait commencé à s’effriter. Ils ont donc retiré les morceaux qui tombaient, puis les ont cassés en petits morceaux avant de les arroser d’eau pour les ramollir. Ensuite, la meilleure partie : il faut piétiner tout ça avec les pieds pour avoir un mélange homogène. Puis il suffit de constituer des boules et de les « splasher » sur le mur des toilettes. Enfin, on lisse le tout avec la main. Je constate que Mathis et Gaëtan ont une totale maîtrise de l’activité et ne ménagent pas leur peine ! On a gagné notre repas du midi !
Au bout d’un moment, je vais voir ce que font les garçons. Je trouve Gaetan et Mathis en pleine séance de bombardement de boules de boue sur le mur des toilettes. Autant dire qu’ils sont totalement dans leur élément !!! Petite explication de l’activité « mur des toilettes sèche ». Le mur avait commencé à s’effriter. Ils ont donc retiré les morceaux qui tombaient, puis les ont cassés en petits morceaux avant de les arroser d’eau pour les ramollir. Ensuite, la meilleure partie : il faut piétiner tout ça avec les pieds pour avoir un mélange homogène. Puis il suffit de constituer des boules et de les « splasher » sur le mur des toilettes. Enfin, on lisse le tout avec la main. Je constate que Mathis et Gaëtan ont une totale maîtrise de l’activité et ne ménagent pas leur peine ! On a gagné notre repas du midi !
Catastrophe, nous sommes 17 à table ! En Italie, ça porte malheur ! Ce n’est pas grave, nous décidons qu’il n’y a qu’à compter les chiens !
Il fait chaud et en début d’après midi, c’est l’heure de la sieste pour les italiens. Angela nous explique que petite, elle ne comprenait pas pourquoi ses parents faisaient toute une histoire pour qu’elle fasse la sieste l’après midi. On lui disaient même que l’après midi, c’était l’heure des fous et des criminels ! Une formule choc !!!! En tout cas, maintenant, elle ne raterait la sieste pour rien au monde !
Chacun se disperse donc jusqu’à 16h. Nous ratons même le début des activités de l’après midi tellement la reprise a été discrète. Mic part au jardin pour travailler sur l’enfouissement du tuyau d’arrosage qui a bizarrement été mis en place après la plantation. C’est aussi l’occasion de désherber à la main.
Avec les garçons, nous allons passer du vernis sur des planches qui seront installées en paravent du four à pizza. Ils s’appliquent à passer le pinceau sur les planches. J’avoue qu’à la maison, je ne les aurais pas forcément laissé faire mais ici, on s’en fout un peu si le vernis coule par terre ou s’il en manque dans les coins. Chacun fait de son mieux et apprend de son voisin. Quel endroit épanouissant !
Je comprends les jeunes qui vont ainsi de projets en projets. Quand l’endroit leur plait, ils restent plusieurs semaines. Parfois, les projets ne sont pas intéressants (faire du désherbage toute la journée, ce n’est pas très épanouissant, encore que Mic a adoré, car ce fut l’occasion d’échanges très intéressants avec Rafaël), et dans ce cas, il est toujours possible d’écourter son séjour. L’ambiance dépend aussi beaucoup des gens qui sont là. Angela m’explique qu’il y a des fois où c’est plus vacances que travail et il faut être un peu plus directif. Mais en ce moment, il y a une vraie dynamique dans le groupe pour travailler, monter des projets. Récemment par exemple, ils ont teint des t-shirt. Le four a pizza est aussi le fruit d’un projet de bénévoles. Comme les responsables vont bientôt revenir, Enzo préfère les attendre pour la construction du paravent. Nous laissons donc les planches sécher et allons retrouver Léa qui est à la cueillette des amarènes.
Ces cerises amères poussent sur de petits arbustes aux tiges fines qu’il est facile de plier. La journée se termine par une dernière séance de dénoyautage. Toutes ces activités sont aussi l’occasion de discuter avec les uns et les autres. Je suis curieuse de connaitre le parcours de chacun. Les filles vont bientôt rentrer en France pour des jobs d’été mais elles ne sont pas trop fixées sur ce qu’elles feront à la rentrée. Elles ont passé presque un an en Italie (et appris l’italien par la même occasion). C’était leur premier projet à l’étranger et elles ont adoré. Une autre explique que ses parents aimeraient qu’elle trouve un boulot fixe, se prenne un appart, pense à sa retraite. Elle doit avoir 21 ans. Je comprends que cela ne la fasse pas rêver !!!
C’est l’heure de l’apéro. Nous sommes nombreux ce soir car des italiens nous ont rejoint pour le weekend et d’autres bénévoles, en vadrouille dans la région, sont rentrés plus tôt que prévus. Heureusement que nous partons demain car il va encore y avoir des arrivées. Rafaël est au téléphone pour répondre aux question d’une candidate.
L’ambiance est joyeuse, on dirait une bande de copains qui se connait depuis toujours. Comment avoir envie de rentrer en France dans ces conditions ? Ici, on se sent utile, on est libre. J’ai été impressionnée de voir la bonne volonté des gens. Pas besoin de demander des volontaires pour faire la cuisine, la vaisselle, les gens se proposent spontanément. Ce n’est probablement pas toujours aussi simple mais pour notre première expérience, nous sommes bien tombés !
Bien sûr, nous détonnons un peu dans le groupe. Notre âge, les enfants, le fait que nous ne sommes pas dans le trip « work away ». Je note aussi une utilisation très limitée du portable. Je suis la seule à l’avoir à portée de main et à faire des photos. Les gens sont aussi globalement végétariens (c’est probablement à la fois une question d’argent et de conviction) et en mode « décroissance », peut être aussi un peu forcée pour des questions de budget. C’est difficile de faire la part des choses en si peu de temps. Mais j’ai quand même le sentiment que s’il y avait sur terre un peu plus de jeunes comme eux, la planète irait beaucoup mieux !
Nous sommes trop nombreux pour manger ici. Angela décrète que nous irons manger des panzerotti en ville. Je saute dans le premier convoi qui fait un crochet par le supermarché. Demain, c’est dimanche et nous ne sommes pas sûrs de rejoindre le premier village avant 13h, heure de fermeture. Du coup, je suis aussi du voyage pour livrer cerises et amarènes à la maman d’Angela.
La soirée est fraîche en ville, cela nous surprend un peu. Les enfants sont fatigués et ils pensent plus à dormir qu’à manger. Nous finissons nos panzerotti et profitons de la première voiture qui rentre pour coucher les enfants. Les autres nous rejoignent assez vite. Alcool et bières envahissent la table. Ça clope beaucoup aussi (et pas que des cigarettes roulées). La soirée se prolonge tard dans la nuit. Nous restons juste le temps de goûter un alcool local puis rejoignons les enfants dans les bras de Morphée. Demain, il faudra des forces pour pédaler !