Vendredi 16 juillet : ce matin, ça fait splotch, spotch quand on marche dans l’herbe et ça ne fait que commencer !
Nous filons de notre pré à moustique malgré la petite pluie fine qui tombe ce matin. On est bien mieux sur nos vélos ! Sur le chemin, nous traversons de grandes flaques. Au départ, tout va bien, il n’y a que quelques cm d’eau. Puis, il y en a une qui atteint le niveau de nos pédales et on se retrouve avec les pieds mouillés. On n’imagine pas encore que cela va empirer : alors que nous faisons une petite vidéo de nos pédalages aquatiques, voici que le niveau augmente encore : au début je lève les pieds et je laisse Léa pédaler (ses pieds sont plus haut que les miens) mais comme le niveau de l’eau augmente encore, je commence à m’inquiéter : il faut vite sortir de là. Tans pis pour les chaussures, je pédale à toute vitesse mais où est la sortie ? Michaël s’arrête : faire 1/2 tour ? C’est compliqué avec le tandem. Et pendant qu’on réfléchit, le risque de remplir les sacoches d’eau augmente (1/3 des sacoches barbotent allègrement). Je prends l’option de continuer : on ne voit plus le chemin, juste des roseaux de chaque côté. On navigue au jugé et on tourne à droite : la sortie est en vue. Sitôt sortie de là, je confie mon téléphone à Léa pour le reportage photo et je repars en courant aider Gaëtan qui est sorti du chemin goudronné et galère pour avancer.Il a été courageux et a bien piloté son vélo !
Une fois sorti de l’eau, nous défaisons vite les sacoches pour évaluer les dégâts : les sacoches ont tenu le coup ! La seule à présenter un peu d’humidité au fond est celle de l’ordinateur et du drone mais le matériel est intact.
Une fois l’angoisse passée, nous rigolons de notre aventure. Mais on va quand même éviter de recommencer ! Nous arrivons dans un village où le terrain de foot est complètement inondé. Plus loin, nous croisons des français qui viennent eux aussi de passer par un chemin avec de l’eau aux genoux. Cette fois-ci nous faisons demi-tour et cherchons une autre route sur la rive droite !
Les épreuves continuent : alors que le soleil est revenu, voici que nous arrivons devant une courte côte à 20% ! Autant dire qu’on n’a même pas essayé de la monter sur les vélos. Mais une bonne surprise nous attend en haut : il y a une jolie petite halte pour les cyclistes avec un distributeur automatique de glaces artisanales. Nous étalons les tentes au soleil et dégustons une glace.
Mais les nuages arrivent au grand galop : on plie tout et on repart. On a parfois l’impression de jouer à cache cache avec les orages ! Pour une fois, nous allons dans le sens inverse des nuages et nous retrouvons le soleil le temps du repas. Passage par le mignon village de Munderkingen où des cigognes peintes décorent les rues.
Enfin, nous voici arrivés à Ehingen. Nous avons repéré un appart hotel sur booking. Enfin au sec ! Ce soir, nous avons envie de nous faciliter la vie et nous allons manger dans un biergarten. Mais la soirée est un échec total : on attend nos plats pendant des heures, les enfants sont crevés, Léa déteste son plat et sa boisson, je renverse ma bière (heureusement, j’en ai 3 car c’est un pack dégustation). Bref, des pâtes à rien, c’est souvent plus simple qu’un restau !!!
Samedi 17 juillet : journée banale après les aventures d’hier, à part l’hôtel qui nous joue des tours !
Aujourd’hui, des barrières ont été installées sur l’Eurovélo 6 pour signaler toutes les parties inondées. Il y a même une déviation très bien indiquée sur une grande portion du trajet. Les cigognes sont partout dans les près innondés et les maïs ont les pieds dans l’eau.
Nous faisons la pause du midi devant un skate parc et un circuit de cross, pour le plus grand bonheur des enfants. Même le tandem s’offre un tour de skate parc.
Ulm est en ligne de mire. La flèche de la cathédrale (la plus haute du monde) se voit de loin.
Nous filons à l’hôtel que nous avons choisi tout proche de la vieille ville pour pouvoir visiter facilement à pied demain. Nous avons réservé 2 chambres : une pour 2 avec un coin cuisine et une chambre triole. Mais les 2 chambres sont dans 2 bâtiments différents (il faut traverser la rue pour aller de l’un à l’autre), ce qui n’est vraiment pas pratique !
Nous déchargeons toutes les affaires dans la grande chambre puis je passe voir l’autre avant d’aller faire des courses. Mauvaise surprise : il y a bien une cuisine, mais totalement vide ! Pas un couvert, pas une casserole. Et notre popote ne fonctionne que sur le gaz. Je retourne à l’accueil pour échanger avec une chambre standard et cette fois ci nous avons la chambre voisine de celle des enfants. Du coup, nous cuisinons notre repas dans la salle de bain de la grande chambre. Et tans pis pour le frigo (de toute façon, cela fait un mois que l’on s’en passe). Au moment d’aller nous coucher, Michaël va poser nos affaires dans la chambre d’à côté. Nouvelle surprise : il y a déjà des affaires dans la chambre ! Elle a été donnée par erreur à d’autres personne et comme on n’y avait rien mis, ils ne s’en sont pas rendu compte. Nouveau passage à la réception et nouveau changement de chambre (on reste quand même au même étage).
Dimanche 18 juillet : retour du soleil, visite de Den et promenade dans Ulm.
Nous retrouvons avec joie le ciel bleu. Je vous parle souvent de la météo, mais quand on vit dehors la majorité du temps, c’est un facteur important (et puis il faut dire que 13 ans de vie à Marseille nous a fortement déshabitué à la pluie !!!).
Le cousin de Mick, Denis, nous retrouve à 10h à l’hôtel. Il a fait la route ce matin depuis Zürich où il était en weekend. Nous partons directement à la cathédrale, bien décidés à monter les 768 marches mais malheureusement, la flèche est fermé temporairement pour travaux. L’intérieur vaut tout de même le détour et à 11h30, je m’installe avec les enfants pour le concert d’orgue tandis que Den et Michaël vont découvrir les petites rues autour. Gaëtan en particulier avait adoré la démonstration d’orgue que nous avions eu à Lausanne et c’est vrai que la musique était belle et nous avions pu voir le musicien jouer. Là, j’ai été un peu déçue par le concert et je n’ai pas aimé les morceaux joués.
De retour dehors, nous partons découvrir la vieille ville. Elle a beaucoup de charme. Les remparts ont été aménagés en petites maisonnettes avec jardinet. C’est mignon et ce doit être sympa d’habiter là si on s’entend bien avec ses voisins et si on supporte les touristes comme nous qui viennent prendre des photos !
Après la n-ième portion de frite et de poisson pané du voyage, nous nous promenons au bord du Danube. Léa dérange un couple de cygnes qui fait la sieste dans l’herbe avec 5 cygneaux. Le mâle se plante alors au milieu du chemin et attaque tous les passants qui font leur promenade du dimanche. C’est un sacré spectacle, d’autant plus que Mathis hurle a chaque fois que le cygne allonge son cou vers les mollets des passants. C’est l’occasion de se remémorer l’excellente chanson d’Hélène Bohy : « Garde toi, garde toi, de tendre ton petit doigt » !
Den nous quitte et nous allons nous promener dans la partie centrale de la ville où se trouvent les canaux. L’attraction du centre ville est une maison à l’intersection de 2 canaux qui porte le titre de l’hôtel le plus penché du monde. Nous flânons au hasard et les petites rues sont toutes plus mignonnes les unes que les autres. Il y a de petits restaurants partout et les tables sont pleines. Il est 16h mais les gens mangent d’énormes assiettes de poisson ou de saucisses avec des pommes de terre. C’est un constat que nous ferons dans tous les lieux touristiques : entre 12h et 20, les tables sont pleines en permanence et il n’y a pas d’heure pour manger des kartoffeln !!!