Vendredi 23 juillet : aujourd’hui, on a une belle côte en fin de journée et on s’est préparé psychologiquement pour ça, mais le voyage réserve toujours des surprises (surtout quand on ne prépare pas grand chose à l’avance) !
En effet, nous allons arriver aux gorges du Danube (les deuxièmes gorges de notre voyage) mais cette fois-ci, impossible de longer le Danube. Il faut grimper sur la montagne pour le retrouver ensuite à Kelheim.
Ce serait trop facile de partir tôt pour rouler à la fraîche et se laisser un peu de marge pour aborder le point dur du trajet. Non, à la place, je commence par emmener les enfants et Michaël visiter le cimetière que j’ai découvert hier. Dans l’enceinte du cimetière, il y a une camionnette de la jardinerie locale et de nombreuses personnes s’activent dans les allées ! Pas étonnant que le cimetière soit aussi beau.
Nous roulons finalement assez peu le matin et nous nous arrêtons dans un parc à Bad Gögging pour le pique nique. Il s’agit d’une des 2 villes thermales du coin. Nous avons choisi l’autre (Bad Abbach) pour aller barboter demain. En nous entendant parler, un papa s’approche : il est d’origine tunisienne et a plaisir à parler français avec nous. Il nous met en garde contre le niveau du Danube qui était encore très haut il y a peu.
Nous repartons en plein soleil et je vois vite que l’après midi va être compliquée. Gaëtan a pris le vélo enfant et tourne au ralenti. Il faut dire que pendant que nous faisions la sieste à l’ombre, les enfants ont passé leur temps à courir, grimper, sauter sur les jeux au soleil. Du coup, ils sont cuits !
Dans ce cas-là, nous avons 2 leviers : tout d’abord accélérer l’alternance des enfants entre tandem et vélo. Au lieu de changer tous les 10, voir 15 km quand ils sont en forme, je les fais changer tous les 6-7 km. Le deuxième truc, c’est de leur raconter des histoires. Ça les occupe et ils oublient qu’ils pédalent ! Ce qu’ils préfèrent, c’est qu’on leur parle de nous quand on était petit ou ado. Léa, qui ira en 6ème à notre retour, aime beaucoup parler du collège en ce moment.
Coté paysage, rien de bien nouveau, si ce n’est une nouvelle culture qui nous intrigue : il s’agit d’une plante grimpante qui atteint plusieurs mètres de haut. Cela demande d’importants dispositifs pour la supporter. Fruit ou légume ? En tout cas ce doit être difficile à récolter. Nous n’aurons la réponse que plusieurs jours après, en lisant un prospectus qui parle de « l’or vert » : la réponse dans les photos en dessous !!! Petit indice : c’est une plante très importante pour les allemands !
En tous cas, il est clair que le Danube vient juste de redescendre dans le coin car les champs sont encore tout boueux. Finalement, nous avons bien fait de prendre notre temps ces derniers jours !!!
Nous approchons de la fameuse montée qui est dans tous les esprits lorsque je vois un panneau « wassermelon » (pastèque). J’adore acheter des produits directement chez le producteur et j’adore la pastèque ! J’espérais déguster tout de suite de la pastèque bien fraiche mais le frigo vient tout juste d’être réapprovisionné. Tant pis, on achète une petite pastèque et c’est Michaël qui se dévoue pour la porter.
Le Danube commence a prendre de la vitesse et nous apercevons les premières falaises. A l’intersection suivante, le panneau indique Kelheim à droite, avec une belle flèche qui montre très clairement que ça va grimper ! A gauche, c’est indiqué « Kelheim per schiff » avec un dessin de vélo. Lueur d’espoir !
Nous tournons vite à gauche. Il y a plein de gens à pied le long de la route qui longe la falaise. Quelques centaines de mètres plus loin, nous arrivons devant le monastère de Weltenburg, un site hyper connu du Danube, qui est en pleine page de toutes les brochures. Nous avions juste oublié que c’était sur le trajet du jour. Mais, ce que nous ne savions pas du tout, c’est que l’on peut y prendre le bateau pour traverser les gorges et que ces bateaux acceptent les vélos !
Nous sautons tous de joie (sauf Mathis, parce qu’il fait la sieste) !
Petite visite du monastère : la cours intérieure est bien occupée par des tables remplies des gens en plein repas (il est 16h !) mais également en pleine dégustation de bière (le monastère brasse de nombreuses bières). L’église du monastère, de style baroque, est assez époustouflante. Elle est toute petite mais on ne sait pas où regarder tellement il y en a partout !
Nous grimpons sur le bateau et réveillons Mathis pour qu’il ne rate pas la traversée qui ne dure que 20 minutes. Les gorges les plus étroites se situent au début. A cet endroit, le fleuve fait 20 m de profondeur. Des panneaux indiquent le nombre de km restant jusqu’à la mer noire (2417 km !!!). Et nous somme à 430 km de la source du Danube.
Nous arrivons en pleine forme à Kelheim (encore un joli petit centre ville) et roulons 15 km jusqu’à Bad Abbach. Le camping au bord de la route n’est pas terrible et on a une toute petite place entre les caravanes. D’un côté, on a un papy muet comme une carpe qui vient toutes les 5 minutes voir ce qu’on fait. Heureusement, de l’autre côté, le voisin est beaucoup plus sympathique et il nous apporte sa table et ses chaises lorsqu’il part regarder la TV dans sa caravane. La journée se conclut avec (enfin) la dégustation de la pastèque et une crise nerf dans les douches pour faire fonctionner le système payant (pratique quand la douche s’arrête après moins d’1 minute, qu’on est plein de savon et que la machine pour mettre les pièces est à l’extérieur de la cabine).
Samedi 24 juillet : aujourd’hui, nous prenons les vélos juste pour aller aux thermes de Bad Abbach
Grand soleil ce matin et grasse matinée. Cette nuit, j’ai dormi avec Mathis et Gaëtan dans la grande tente (nous changeons de config chaque nuit) et ils se réveillent tout doucement vers 8h30. Nous n’avons pas un brin d’ombre sur notre emplacement, et dès 10h, cela commence à chauffer fort. On se verrait plus sauter dans le Danube pour se rafraichir que dans une piscine à 36°C.
Nous arrivons aux thermes pour l’heure du repas et commençons par aller manger. Je suis toujours stupéfaite de constater que ce genre d’endroit ne propose que des plats hyper caloriques alors que c’est avant tout un centre de soin. C’est parti pour des frittes et des wiener schnitzel. Voilà un mot qu’on a très vite appris, dès la Suisse allemande d’ailleurs, et qui signifie « escalope viennoise » (soit une viande pannée et en général on a le choix de la viande). Comme il n’y a pas de plat enfants, c’est nous qui finissons les escalopes de Mathis et Gaëtan en complément de notre assiette de goulasch !
Nous prenons un forfait de 3h30 aux thermes. Ils sont beaucoup plus petits que ceux de Bad Zurzach (en Suisse) et ne sont pas très adaptés pour les enfants. L’ambiance est très calme et il y a surtout des personnes âgées. La moyenne d’age se rajeunira en fin de journée. Il y a aussi une balance, ce qui nous permet de voir que Michaël et moi avons perdu quelques kg depuis le départ. Et pourtant, on n’a jamais mangé autant de charcuterie et de fritures de toute notre vie !
Finalement, nous avons pris plaisir à barboter dans les différentes piscines et nous dépassons même le temps qui nous était imparti. Nous sortons des thermes alors qu’une petite pluie fine se met à tomber : voilà qui nous rafraichit d’un coup ! La pluie persiste et nous échouons dans le restau du camping, qui, heureusement, a une carte un peu plus variée que celle des thermes (2 fois dans la même journée des frites et des wiener schnitzel, c’est trop pour moi).
Magnifique quel courage
Bisous à vous tous