Les moustiques dorment encore lorsque nous filons en douce. Pliage de tente express, pas de petit déjeuner, nous ferons une pause boulangerie dans le premier village que nous traverserons.
Léa est particulièrement en forme ce matin et elle a décidé, en tant que grande sœur, de rouler 15 km sur le vélo enfant avant de passer le relai à Gaëtan pour seulement 10 km. Gaëtan est ravi de cette proposition.
Nous roulons plus vite ces derniers temps (en France, nous pédalions sur le plat à 12 km/h, ici, nous sommes plutôt entre 15 et 18 km/h). Léa a presque quasiment rempli son « contrat » lorsqu’elle roule dans de la boue encore humide. Elle perd le contrôle de son vélo et vire à angle droit avant de tomber. Michaël était juste derrière elle et il se couche sur le côté droit pour éviter de lui rouler dessus.
J’ai juste entendu crier et quand je me retourne, Michaël a déjà relevé le tandem. Mathis n’a rien du tout, il n’a même pas touché le sol. Michaël est plein de boue. Et la pauvre Léa est en train de hurler (surtout de peur). Mais c’est vrai qu’elle a un coude bien râpé et qu’elle a pris un bon coup dans le bas des côtes et à l’aine. Heureusement, nous avons tout ce qu’il faut pour soigner tout ça.
Coté matériel, la sacoche arrière du pino a été un airbag efficace. Elle a bien frotté par terre et il y a plusieurs trous. Ça tombe bien, on avait déjà prévu d’acheter des sacoches Ortlieb neuves à Passau pour remplacer les Vaude qui se décollent !
Léa grimpe sur le Pino et nous repartons. Elle ne peut plus pédaler, ce qui, personnellement, ne me gène pas. Mais il va falloir beaucoup de pédagogie pour convaincre Gaëtan de faire tout seul les 35 km qui restent aujourd’hui ! Il en est tout à fait capable (il a déjà fait plus) et c’est dans la tête que ça se joue. Heureusement, comme nous sommes partis tôt, nous roulons surtout le matin et quand nous nous posons pour manger, il ne reste plus que 10 km à faire.
Nous profitons de chaque occasion pour faire oublier à Gaëtan qu’il doit pédaler tout seul jusqu’au bout. Un village a aménagé un « chemin des planètes » sur la piste cyclable/piétons : au début du sentier, une grosse boule représente le soleil, puis tout le long du chemin, les planètes du système solaire ont été positionnées en fonction de leur distance par rapport au soleil. C’est une bonne idée pour apprendre le nom et l’ordre des planètes. Plus loin, nous nous arrêtons un long moment pour observer les immenses péniches qui manœuvrent dans l’écluse.
En ce qui me concerne, le clou de la matinée a été l’observation de 2 martins pécheurs au bord d’une marre. Ils ont vraiment de magnifiques couleurs bleues et orangées. Mais je ne les imaginais pas si petits.
Enfin, nous arrivons à Passau. Nous longeons les berges et découvrons déjà un bout de la vieille ville. Sur l’autre rive, le château est bien visible tout en haut de la colline : aïe, aïe, aïe, c’est là-haut que nous dormons !!! Le magasin de vélo qui vend des sacoches Ortlieb est au pied du pont. Nous voilà bien vite équipés de 2 sacoches neuves toutes bleues.
Michaël a reçu un plan pour rejoindre l’AJ et il montre une route qui fait une large boucle pour monter au château. Il ne dit pas que la pente est de 22 % !!! Petit moment de désespoir au pied de la côte mais il faut bien y aller. Tout le monde met pied à terre et on commence à pousser. Léa alterne entre le vélo de Gaëtan et le mien. Mais quand elle n’est pas là pour m’aider, je n’avance quasiment pas ! Pour arranger les choses, une petite pluie se met à tomber et cela rend la route glissante ! De nombreuses personnes descendent à pied mais aucune ne vient nous aider. Enfin, une voiture qui monte s’arrête et une dame compatissante charge quelques sacoches dans son coffre qu’elle nous dépose à l’arrivée. Avec 2 sacoches en moins, j’arrive enfin à pousser mon vélo toute seule.
L’arrivée au château est une victoire mais ce n’est pas la fin des épreuves car notre chambre est au 6ème étage sans ascenseur. Pendant que Michaël s’occupe de ranger les vélos dans la tour qui leur sert de garage, nous montons les sacoches étape par étape. Nous en semons à tous les étages mais comme toujours depuis le début de ce voyage, les difficultés ont une fin. La chambre est grande, claire, confortable et la vue magnifique. Et tant pis si on a oublié d’acheter du pain, on s’en passera !
Salut,
Y a-t-il un moyen de vous envoyer les photos que j’ai prises de vous ?
A bientôt
Jean-Jacques