Jeudi 21 avril : découverte d’un art traditionnel bulgare au musée d’histoire de Vélingrad
Comme nous sommes arrivés avec un peu d’avance à Vélingrad, nous avons 3 jours complets pour découvrir la ville et ses environs. Notre hôtel se trouve à une extrémité de la ville, et le musée d’histoire est à l’autre bout. Aller au musée à pied nous permet donc de découvrir la ville. Les maisons bulgares ne sont pas particulièrement belles. Elles sont assez massives, avec 2 étages, de forme carré ou rectangulaires. Mais le côté sympa, c’est souvent le petit jardin qui entoure la maison, avec la tonnelle de raisin et les arbres fruitiers. Bon, comme on est au tout début du printemps, il n’y a pas grand chose dans les jardins. Quelques tulipiers en fleurs.
Dans les rues de Vélingrad, on tombe régulièrement sur une fontaine d’eau potable. C’est déjà sympa en soit, mais le truc original, c’est qu’il y a ici 2 tuyaux : un d’eau froide et un d’eau chaude ! En effet, on trouve ici environ 80 sources d’eau minérale chaude (entre 28 et 86°C). La grande majorité de ces eaux est captée par les hôtels qui offrent ainsi des espaces de spa à leurs clients. Mais on trouve également la plus grande source karstique de Bulgarie. La source de Kleptuza alimente en eau potable toute la ville de Vélingrad (température de 8 à 9 degrés).
Nous arrivons au musée d’histoire en début d’après midi. La porte est fermée mais il y a une sonnette et le responsable du musée vient nous ouvrir. Il parle anglais et nous accompagne pour la visite des différentes salles. Toute une partie est consacrée à la résistante Vela Peeva, qui a combattu le fascisme. Déclarée héroïne nationale par le régime communiste, la ville de Véligrad a été renommée en son honneur et sa maison a été transformée en musée. On peut donc y voir sa chambre, dans son état original. L’autre star de la ville, c’est Nicolaï Ghiaurov, un chanteur lyrique. Nous passons rapidement une salle consacrée aux costumes traditionnels et autres objets liés à l’agriculture, pour rejoindre ce qui fait la spécificité de Vélingrad : la collection d’œufs de Pâques.
Traditionnellement, les œufs de Pâques ont des motifs blancs (c’est en fait la couleur de l’œuf) sur fond rouge mais on peut avoir plusieurs couleurs (jusqu’à 7 dans certains pays voisins). En Bulgarie, on se limite à 4 couleurs. Le motif est réalisé avec de la cire, puis l’œuf est trempé dans un bain d’encre. Si on veut avoir différentes couleurs, on peut refaire des motifs, puis refaire un trempage (la cire va protéger les zones recouvertes et conserver ainsi la première coloration). Il faut commencer par la couleur la plus claire et finir par le bain le plus foncé. Les œufs exposés sont magnifiques. Ils viennent de Bulgarie mais aussi d’Autriche, d’Allemagne etc.
Aujourd’hui, nous sommes tous seuls lorsque nous nous installons dans la salle de peinture. Première étape, choisir son motif. Le responsable du musée nous invite à choisir des motifs simples, mais forcément, ce ne sont pas ceux que les enfants préfèrent. Nous nous entraînons rapidement au crayon sur du papier car sur l’œuf, il faudra faire bien du premier coup !
Nota : nous avons des œufs de poule blancs qui ont été vidés. Mais la méthode traditionnelle consiste à utiliser des oeufs durs. Nous n’avons pas bien compris comment ces œufs se conservaient par la suite. Ce serait grâce à une sorte de vernis.
Pour faire le motif à la cire, nous utilisons une sorte de petit stylet dans lequel on vient mettre un morceau de cire colorée. Celle-ci a été colorée en noir pour que ce soit facile de voir le dessin. Nous chauffons la pointe métallique à la flamme d’une bougie, ce qui fait fondre la cire à l’intérieur et lui permet de couler par la pointe. C’est avec ça qu’on dessine !
Il y a plusieurs difficultés : tout d’abord, il faut réussir à faire un tracé fluide, régulier, sans trembler. Sur un œuf, que nous tenons dans la main car nous n’avons pas de support, c’est assez compliqué. Mais il est aussi très compliqué d’avoir une arrivée de cire régulière. Je pense que le truc, c’est de ne pas trop chauffer (sinon, ça coule à flot) mais du coup, il faut chauffer très souvent, car la cire fige dans le stylet. Enfin, de toute façon, dès le premier trait, on se rend vite compte que ce ne sera pas parfait, mais tout le monde s’applique.
Quand le motif est terminé, nous allons mettre notre oeuf dans le bain d’encre rouge. Il faut l’arroser avec une cuillère jusqu’à l’obtention de la teinte souhaitée. Au début, on n’a pas l’impression que ça colore vraiment mais à force d’arrosage, on voit bien la couleur qui s’intensifie. Fin du bain et tamponnage de l’œuf tout en douceur (il ne faut surtout pas l’essuyer).
Et enfin, la dernière étape : enlever la cire. Il faut approcher l’œuf de la bougie : la cire fond (elle devient brillante) et là, il faut essuyer assez vigoureusement la cire fondue. Miracle, le motif blanc apparaît ! Attention, si on approche l’œuf trop près de la bougie, ça a tendance à noircir un peu. Et si on essuie trop doucement, on va étaler la cire (qui est noire dans notre cas) et cela peut colorer un peu la surface de l’œuf.
Nous repartons avec nos 5 œufs sous le bras (mais que va-t-on en faire ???!!!).
Vendredi 22 avril : la grotte de Lepenitsa
Comme la météo est au beau fixe aujourd’hui, nous décidons d’aller visiter la grotte de Lepenitza. Ce n’est pas facile d’avoir des informations sur la grotte car sur internet, tout est en bulgare, mais c’est l’avantage d’être à l’hôtel : le réceptionniste appelle et nous confirme que c’est bien ouvert. On verra bien sur place comment ça se passe avec les enfants …
Comme la grotte est à 10 km de l’hôtel, c’est en taxi que nous nous y rendons. Le chauffeur nous explique que son fils travaille à Sofia dans une entreprise française et nous met un album de Joe Dassin dans la voiture. Nous voici en train d’entonner « Aux champs Elysées, tada tada dam ». Lorsque la route devient trop mauvaise, nous le remercions et terminons les 3 deniers km à pied sur un large chemin de terre bordé d’une rivière, parfait pour nous mettre en appétit.
A notre arrivée, on nous invite à patienter à l’ombre, et nous en profitons pour sortir le pique nique. Puis, on s’équipe avec bottes, casques et frontale. Bien qu’il fasse bon dehors, il devrait faire entre 6 et 7 degrés à l’intérieur. On rajoute tous une couche chaude et en bonus, parce que ça va être assez boueux, les enfants enfilent les pantalons de pluie. Il y a 3 parcours possibles dans la grotte (200, 420 ou 600 m). Le guide nous explique que le dernier tronçon est « extrême » et qu’il n’est pas accessible aux enfants. Allons y pour l’option médiane : on va donc parcourir un peu plus de 400m puis faire demi tour.
La grotte n’est pas du tout électrifiée, donc il y fait rapidement noir. Elle est assez peu aménagée (c’est ce qui fait son charme) et on y trouve juste quelques escaliers et rampes en bois, et parfois des cordes à nœuds pour se hisser lorsque c’est trop glissant. Nous progressons en file indienne : le guide en tête, suivi de près par les enfants (qui aimeraient bien passer devant), et nous derrière, plus lents puisqu’on prend des photos. Les enfants sont super contents de trouver des chauve souris que notre présence ne semble pas trop déranger (il en existe 6 espèces différentes dans cette grotte). Ils sont aussi heureux de marcher dans les nombreuses flaques. Il parait qu’après de fortes pluies, certaines portions du parcours sont inondées (une rivière coule dans la grotte et si on va jusqu’au bout, on peut y voir un petit lac). Le guide nous montre les plus belles formations avec sa torche et c’est évidemment le crocodile qui a le plus de succès.
Lorsque nous arrivons à la fin de notre parcours, le guide explique que pour la suite, il faudrait grimper des échelles et ramper. Effectivement, avec les enfants ce serait compliqué…
Les enfants ont adoré le côté « explorateurs ». C’est vrai que nous cheminons dans cette grotte directement au contact de la roche (d’ailleurs, vu tous les morceaux cassés, certains visiteurs ne se sont pas gênés pour repartir avec une stalactite !). Ce n’est pas si souvent que l’on visite une grotte en marchant dans le noir avec un casque (qui a bien servi à de nombreuses reprises !). C’était aussi très sympa d’avoir la grotte pour nous tous seuls ! A notre sortie, une fois les bottes lavées, on a même eu droit à une petite brioche pour le goûter.
Retour à Vélingrad : une « petite » marche qui a durée 4h !
Pour rentrer, nous avons 2 options : faire les 10 km dans l’autre sens, ce qui veut dire pour une partie, longer la route. Ou prendre un sentier dans la forêt plus long, mais plus sympathique. C’est parti pour la forêt. Ca grimpe pendant un bon moment et je commence à regretter notre choix. Nous croisons un couple venus couper du bois. Le cheval attelé à la charrette mange son foin en attendant de prendre le chemin du retour. Ils nous regardent passer un peu comme des extraterrestres !!!
Enfin, nous commençons la descente. Nous suivons des rigoles creusées par les eaux de pluie (et probablement en partie par l’homme). Comme elles sont vides, cela a un côté « half pipe » assez amusant. Les enfants reprennent du poil de la bête et nous distancent rapidement !
Nous perdons un moment la trace mais gagnons un beau point de vue sur Vélingrad. Léa est très inquiète de nous voir chercher le chemin car elle a peur des ours (c’est un peu ma faute, j’ai raconté des histoires d’ours durant la montée pour faire passer le temps !!!). Mais après avoir joué un peu les sangliers, nous retrouvons un chemin qui nous ramène quasiment à l’hôtel. Et comme tous les soirs, la journée se termine au spa jusqu’à 20h puis devant un plat de pâtes (cuite grâce au réchaud, sur la table de notre chambre).
Samedi 23 avril : encore des œufs !
Nous sommes restés à Vélingrad jusqu’à aujourd’hui car il y a des animations dans le centre pour le weekend de Pâques. Nous arrivons sur la place principale en plein tirage de la tombola. Il y a un stand pour peindre des œufs animé par le responsable du musée d’histoire. Nous récupérons 3 œufs (ce qui nous donne droit à des tickets de tombola mais nous serions bien incapables de dire si notre numéro a été tiré au sort !). Cette fois-ci, nos œufs ne sont pas blancs, mais beiges. Nous nous installons à une table, aux milieux des familles bulgares en gardant un oeil sur la scène où des chorales se succèdent. C’est parti pour une nouvelle séance de dessins à la cire.
L’encre de trempage est beaucoup plus foncée que la dernière fois et cela donne des œufs d’une magnifique couleur rouge foncé. Nous avons à peine fini d’enlever la cire que l’activité « oeuf » se termine. Sur scène aussi, l’oeuf géant a été peint en blanc et c’est déjà l’heure de ranger le matériel. Je suis contente d’avoir refait un oeuf mais un peu déçue qu’il n’y ait rien d’autre au programme. Je m’attendais à voir des démonstrations de peinture sur œuf mais manifestement, ce n’était pas prévu cette année …
En repartant, nous passons jeter un œil à la principale église orthodoxe de la ville. Mais impossible de rentrer car c’est le grand ménage à l’intérieur en vue de cérémonies pour Pâques.
Pour la fin de notre séjour à Vélingrad, nous allons enfin voir le parc de Kleptuza, à 2 pas de notre hôtel. On peut y voir la fameuse source d’eau potable et 2 petits lacs où il est possible de tourner en rond en pédalo (mais nous pédalons suffisamment comme ça les autres jours).
Dernière baignade au spa mais personnellement, je n’en peux plus du jacuzzi. Vivement qu’on reparte demain !