Mercredi 27 avril : Drama-Philippi-Kavala, une petite étape pas si simple que ça.
Ce matin, alors que nous étions en train de charger les vélos dans la rue, un minibus s’est arrêté devant la porte de l’immeuble et une dame y a fait monter son fils en lançant un retentissant « Kaliméra ! ». Bon ben, ça y est on sait dire « Bonjour » en grec ! Mais attention, cela ne marche que le matin, l’après midi, c’est Kalispera (les enfants ne comprenaient pas pourquoi nous trouvions facile de retenir « Kalimera », du coup, on leur avons fait découvrir Kalimero).
L’étape n’est pas longue mais cela fait à peine 15 minutes que nous sommes partis que le maillon rapide sur la chaîne du vélo de Michaël rend définitivement l’âme. Pause réparation (et course car dans noter malheur, nous nous sommes arrêtés en face d’un supermarché) Et c’est reparti! Nous avons prévu de faire étape à Philippi, un important site archéologique à 20km d’ici. Pour éviter la grande route assez passante, nous zigzaguons par les routes de campagne, un coup d’un coté, un coup de l’autre. Le vent de face, que l’on sentait venir depuis 2 jours, est bien là aujourd’hui. Finalement, de l’avis général, mieux vaut avoir des montées que du vent de face, car au moins, à la fin, on a le plaisir de la descente !
Nous arrivons à Philippi pour le repas du midi et nous nous installons à l’ombre. Il fait vraiment chaud aujourd’hui et l’idée de visiter des ruines en plein soleil me fatigue à l’avance !
Plilippi a été fondé par le roi macédonien Philippe II. Tiens, mais on le connait déjà lui, car il a aussi fondé Philippopolis (ils ne se foulaient pas trop pour donner des noms aux villes). Et c’est quoi Philippopolis ? C’est tout simplement l’ancien nom de Plovdiv, en Bulgarie ! Nous commençons la visite par le musée, histoire de prendre un peu le frais. Il abrite les fragments les plus importants retrouvés sur le site romain. Mosaïque, fragments de statues … le tout manque un peu d’explications. Nous retenons surtout la belle couronne en or trouvée dans un tombeau et le poids en plomb en forme de figurine qui servait pour peser des marchandises.
A l’extérieur, aucun panneau explicatif. Nous aurions volontiers pris un guide ou un audio guide (comme pour le groupe croisé sur le site) mais on ne nous a rien proposé. Le site est très grand et le théâtre se trouve à l’autre extrémité. Il est en moins bon état que celui de Plovdiv (beaucoup plus de parties sont restaurées). Au final, cette première visite ne nous a pas appris grand chose. Il aurait probablement fallu la préparer un peu plus en amont en cherchant des informations sur internet. On essaiera de faire mieux la prochaine fois.
Au moment de repartir, nous découvrons que le vélo enfant a une roue complètement à plat. Allez, encore un atelier réparation ! Nous voici repartis pour 20 km de vélo jusqu’à Kavala et la mer ! Comme nous sommes entourés de collines, les enfants sentent bien qu’il va falloir monter quelque part pour rejoindre la mer. Mais c’est une petit bosse qui se passe sans grande difficulté et soudain, elle est là ! Cris de joie ! Je repense à tout ce chemin parcouru depuis les monts du lyonnais, la traversée de la Suisse, notre rencontre avec le Danube qui nous a fait traverser tant de pays, les montagnes bulgares et au bout du chemin (qui n’était pas le plus court), la mer Égée !
Kavala, un citée toute blanche qui tombe dans la mer.
C’est la Grèce comme on l’imagine : une ville toute blanche, la mer toute bleue. Nous descendons vers la plage par des ruelles particulièrement pentues et une fois sur le front de mer, les enfants courent mettre les pieds dans le sable. Il est trop tard pour penser à la baignade (enfin, ce n’est pas l’avis de tout le monde et si on avait voté …). Et puis, vue de près, l’eau n’est pas particulièrement attrayante. Nous repartons en direction de la vieille ville où nous avons trouvé un petit appartement.
Notre logement se trouve presque au pied de l’aqueduc. Nous nous trompons de rue et commençons à pousser les vélos dans une ruelle bien pentue avant de faire demi-tour. La visite de la vieille ville, ce sera pour demain, et à pied ! L’appart est hyper sympa et en réaménageant un peu le rez de chaussé, nous arrivons à caser les 2 pinos dans la cuisine. La soirée est magnifique et nous décidons d’aller tester dès ce soir un petit restaurant local que nous ont conseillé 2 francophones croisés sur le port. Il se trouve dans la petite anse au creux de l’aqueduc, à côté d’un chantier naval. Sans les indications, jamais nous n’aurions poussé la porte de ce restaurant (d’ailleurs, elle ne se pousse pas, elle est coulissante). Mais malheureusement c’est complet (il faut dire que c’est tout petit). Après avoir erré un peu, nous atterrissons sur le front de mer, où il n’y a que l’embarras du choix. Là encore, c’est une touriste parlant français qui nous conseille. Et 5 minutes plus tard, une famille française vient s’installer quelques tables plus loin. S’il y a autant de français dans le reste de la Grèce, il va falloir s’habituer à être un peu plus discrets !
Jeudi 28 avril : une magnifique journée à Kavala.
Le problème des appartements sympas et confortables, c’est qu’on a du mal à les quitter. Il est déjà 11h passée lorsque nous mettons enfin le nez dehors. Nous partons en exploration au hasard des ruelles, l’idée étant de tourner dans la vieille ville façon colimaçon pour finir par le fort tout en haut.
En prenant un petit passage qui descend dans un tunnel de verdure, nous débouchons sur une grande dalle face à la mer. Quel endroit magnifique pour venir lire, écrire, rêvasser …
La promenade dans la vieille vielle est très agréable. Les balcons sont fleuris, ça sent bon, il y a des chats partout. Nous sommes surpris de voir des scooters et même quelques voitures, n’ayant pris que des ruelles avec des escaliers. Il y a en effet quelques rues praticables mais mieux vaut ne croiser personne ! A l’extrémité de la vieille ville se trouve la maison d’enfance de Méhémet Ali (le pacha qui fonda la dernière dynastie royale d’Egypte). Les ottomans ont, un temps, régné sur ces territoires.
Nos pas nous mènent vers une ancienne mosquée. La porte est ouverte et un groupe de jeunes gens entre et sort avec des plantes dans les bras. Nous pénétrons à notre tour dans la petite salle entièrement vide, si ce n’est les plantes aromatiques qui attendent de trouver un jardin ou une jardinière. On nous explique que le bâtiment sert maintenant pour des activités du quartier et notamment des concerts de violons. La mosquée a été construite sur l’emplacement d’une église, elle même construite sur celui d’un temple. Le sol est en partie vitré et on peut apercevoir des vestiges des anciennes constructions. La pièce est magnifique, avec ses tons bleutés et je me demande comment se passe un concert de violon car cela résonne énormément.
Enfin nous arrivons au fort. Visite des remparts et de l’armurerie dans laquelle se trouve une réserve de boulets. Ils sont sacrément lourds !!! L’heure tourne et les estomacs gargouillent. Nous retentons le petit restau de l’aqueduc mais cette fois, nous nous faisons refouler parce que les enfants ne sont pas vaccinés et n’ont pas de tests valides. Mince, on n’était pas au courant. Cette mesure s’arrêtera au 1er mai mais d’ici là, on ne peut aller qu’en terrasse. Tant pis, retour à la maison !
L’après midi, c’est plage (décision des enfants). Pour éviter la route de la côte, nous coupons par la ville « moderne » qui comporte elle aussi son lot de ruelles et d’escaliers. Pour rejoindre la plage nous longeons de sympathiques restaurants avec terrasse (parfait pour ce soir). Les enfants pataugent pendant que nous préparons la suite du voyage (mais comment faisait on avant internet et les smartphones ???!!!).
Après un bon repas, nous rentrons par le bord de mer. De nombreuses maisons sont construites en contrebas de la route et des places de parking ont du être aménagées sur des plateformes. Les bas côtés sont bordés de figuiers couverts de fruits (hélas pas encore mûrs). La vue sur l’aqueduc est magnifique. Il permettait d’amener de l’eau dans la vieille ville et c’est impressionnant de le voir maintenant, totalement intégré dans les bâtiments.
Vendredi 29 avril : avant de quitter Kavala, une dernière promenade au lever du soleil.
J’aurais aimé passer plus de temps ici, aussi, une fois n’est pas coutume, j’insiste pour mettre le réveil à 6h15. Les enfants dorment toujours lorsque nous partons nous promener une dernière fois dans les petites ruelles. Le soleil se lève tout juste et n’éclaire pas encore la ville. Cela nous laisse le temps de déambuler tranquillement avant de faire voler le drone. Pendant que Mic essaie de slalomer entre les goélands (un peu trop proches du drone à son goût), je m’installe face à la mer. Petits coup d’oeil aux dernières infos sur l’Ukraine : les Etats unis passent à la vitesse supérieure et veulent affaiblir la Russie. Le risque nucléaire ? Faible, calculé mais pas nul ! Je range mon téléphone. Profitons de ce matin si paisible, de ce soleil qui nous chauffe doucement et cette mer si belle. On ne sait pas jusqu’à quand ça va durer.
Les enfants dorment toujours lorsque nous rentrons. Allez hop, au petit déj, nous avons une dernière escapade à faire avant de repartir. Direction l’aqueduc. Hier, j’ai repéré le chemin pour aller à son extrémité. De là haut, la vue sur la vieille ville est magnifique.