A 8h15, nous sommes sur les vélos pour prendre le bac de 8h30, avec des tickets cette fois-ci (si nous restons de ce côté-ci du Danube, nous allons arriver en Croatie). Après la pluie nocturne, l’air est frais, le ciel couvert et l’herbe pleine de rosée. Nous quittons la digue à l’approche de la frontière pour prendre une route de campagne au milieux de la forêt et des champs.
Depuis Baja, nous sommes en contact avec Jean Louis qui longe la frontière depuis 2 jours. Il nous a informé d’une forte présence policière hongroise le long de la frontière (comme il fait du camping sauvage, il s’est fait contrôler à plusieurs reprises). Aussi nous ne sommes pas surpris de croiser des voitures de patrouille (tantôt des militaires, tantôt de la police). Mais nous sommes tout de même impressionnés par leur nombre. Ils sont partout, le long des champs, dans la forêt, aux ponts … Nous dépassons une voiture garée dans un petit chemin, le moteur allumé, prête à partir. Elle passe lentement à notre niveau lorsque les garçons font une pause pipi un peu plus loin. Nous ne sommes cependant pas contrôlés. Leur cible ce sont les migrants qui arrivent de Serbie et nous n’avons pas le profil.
Nous arrivons au dernier village hongrois avant la frontière. Il est 11h et nos derniers florins se transforment en assiettes de frites, hamburger, bonbons et barres de céréales.
Direction à la frontière. Nous sommes seuls à traverser de la Hongrie vers la Serbie. Dans l’autre sens, de nombreuses voitures entrent en Hongrie. La plupart ont des coffres de toit et sont immatriculées en Allemagne. Certainement des gens qui rentrent chez eux après les vacances d’été.
Le garde serbe est très agréable avec nous et nous signale la présence d’un panneau dédié aux cyclistes un peu plus loin. Il ne contrôle pas nos tests PCR (aucun des touristes rencontrés plus tard en Serbie ne s’est vu réclamer un test ou un vaccin à la frontière).
Nous nous arrêtons au niveau des 2 immenses panneaux (en serbe et en anglais) qui sont dédiés au circuit Eurovélo 6. Des détecteurs dans la route incrémentent un compteur qui se trouve sur le panneau serbe. Sur le panneau en anglais, on peut lire « nous vous souhaitons une bonne route et le vent dans le dos ». Cette entrée en Serbie nous donne le sourire. Nous arrivons dans un village qui pourrait être une copie du village hongrois voisin mais Mathis tout content d’être dans un nouveau pays s’exclame « Ca change carrément le paysage ! ».
Il est 13h lorsque nous arrivons à Bezdan. Michael nous a déniché une petite maison au bord d’un canal. Nous entendons de la musique au bout de la rue (vers le terrain de camping). C’est la fête au club de canoë et plusieurs équipes s’affrontent dans des courses sur 2 canoës dragon un peu spéciaux. Ils accueillent chacun de 10 à 20 rameurs selon les configurations, un barreur et une personne qui donne la cadence. C’est un spectacle à la fois surprenant et amusant !
Nous faisons un tour au village et apprenons notre premier mot serbe « pekara » qui signifie boulangerie (un mot stratégique !). Nous y trouvons de délicieux pains briochés en forme de croissant. La météo se gâte dans la soirée et nous sommes bien contents d’avoir un toit au-dessus de notre tête. Mais la maison est glacée et j’empile les couvertures sur les enfants au moment de les coucher. Je me réveille dans la nuit : il est 4h55 et la musique est encore plus forte au club de canoë. Mais c’était la dernière. Il est 5h, les fêtards vont se coucher et pour nous le réveil sonne dans 2h. Je replonge sous les couvertures.