Nous arrivons en Namibie un dimanche, avec un stock de provision assez bas. En effet, nous avons suivi les recommandation du guide Tracks4Africa concernant le passage de frontière : aucun produit frais. Ces précautions sont liées à la maladie de la fièvre aphteuse qui sévit encore dans certains régions du Botswana et de la Namibie. Des barrières sanitaires coupent ces pays en 2. Elles ne sont pas très contraignantes pour les voyageurs. Il faut juste anticiper les passages de ces barrières vis à vis du contenu du frigo de la voiture. Lors du passage de la frontière, le contrôle a été quasiment inexistant, signe que la situation est calme en ce moment vis à vis de la maladie.
Comme nous avons décidé de commencer notre séjour en Namibie par le parc national de Khaudum, proche de la frontière, nous n’avons pas beaucoup de choix pour faire les courses : direction le supermarché de Divundu. L’effervescence d’un supermarché local le dimanche matin est une sacrée expérience : foule, chaleur, musique d’ambiance assommante, queue interminable … mais dans la bonne humeur. Nous sommes les seuls touristes et les seuls blancs mais nous ne nous sentons pas mal à l’aise pour autant. A la caisse, de jeunes handicapés aident à emballer les courses. Un homme double toute la queue au culot, clamant que la caissière (enceinte) est sa deuxième femme. Les gens ne protestent pas, à part une jeune femme qui lui fait plusieurs réflexions avant de se faire réprimander à son tour par une femme plus âgée. La caissière ne dit rien. Elle finit de s’occuper de nous et s’éloigne quelques minutes, le temps que cela se calme. A la sortie, comme dans tous les supermarchés, des employés sont chargés de contrôler que les articles sur le ticket de caisse correspondent à ce qui est dans les sacs (et non l’inverse). Ils sont toujours très embêtés avec nous car nous avons des sacs archi pleins ! Ce serait long et compliqué de sortir toutes les affaires ! En général, ils font quelques articles puis abandonnent. Que ce soit au Botswana ou en Namibie, les locaux dépassent rarement la dizaine d’articles (les gens ne stockent pas), ce qui rend le contrôle possible.
Le choix du parc de Khaudum est assez atypique pour un premier séjour en Namibie. Il ne figure sur aucun des circuits recommandés par les guides de voyage. Nous l’avons choisi justement pour son caractère sauvage et confidentiel. En Namibie, le principal parc national pour voir des animaux est le parc d’Etosha. Nous avons prévu d’y passer quelques jours malgré la crainte d’être déçus par le côté moins sauvage, plus touristique du parc et en particulier des campings. Le passage à Khaudum a pour objectif de prolonger un peu la magie de notre immersion dans le monde sauvage du Central Kalahari. Rien que l’accès au parc se mérite : 40 km de piste de sable profond. Certaines agences de location interdisent d’ailleurs ce parc dans les contrats de location.
En chemin nous apercevons sur les abords de la piste de petits groupements de cases traditionnelles. Comme c’est dimanche, des enfants courent parfois jusqu’à la piste pour nous voir passer. Certains villages sont à 2h de piste de la route principale. De quoi vivent les gens ? Comment font les enfants pour aller à l’école ? Nous nous rendrons compte plus tard que les écoles comportent souvent des internats.
Nous arrivons à la porte d’entrée du parc à 16h, un peu stressés car nous ne savons pas si on nous autorisera à accéder au parc. En effet, notre guide indique qu’il est en général requis de circuler en convoi d’au moins 2 véhicules. Le portail est ouvert mais la barrière en bois est baissée. Personne à l’entrée, personne au bureau du parc, personne aux logements du personnel qui sont un peu en retrait. Cela fait une demi heure que nous tournons en rond lorsqu’une voiture de touristes arrive depuis l’intérieur du parc. Ils sont entrés ce matin par la porte sud mais le garde leur a demandé d’aller jusqu’à la porte nord pour payer les droits d’entrée. Voyant qu’il n’y a personne, ils repartent en arrière rejoindre le camping situé à une dizaine de km. Du coup, les enfants s’improvisent gardes barrière, et nous entrons dans le parc, sans autorisation, ni droit d’entrée. On verra bien !
D’après le lonely planet, les 2 camping de Khaudum sont à l’abandon à cause des éléphants « incontrôlables » et ne comportent aucune infrastructure. Nous sommes donc très étonnés de voir indiqué « Lodge » à un carrefour de pistes ! Mais quelques km plus loin, des toits de chaumes et une antenne émergent des arbres. La civilisation est finalement arrivée jusqu’ici. Un peu déçus, nous roulons jusqu’au point d’eau afin de profiter des derniers rayons du soleil. Le coin est plutôt calme : un phacochère pressé, un gnou qui s’amuse à courir en rond en bordure du lit de la rivière asséché et enfin 2 éléphants paisibles au point d’eau. Les hautes herbes de la savanes sont parsemées d’herbes rouges. Splendide décors dans la lumière du soir.
De retour au camp, nous prenons la piste qui grimpe vers les infrastructures. Il y a bien des emplacements de camping et même un bureau d’accueil. Un peu surpris de nous voir, le garde est rassuré de voir que nous venons pour payer la nuit. Nous ne verrons personne d’autre que lui dans le coin. Notre emplacement de camping est très agréable, avec une vue dégagée sur le lit de la rivière. Nous nous sentons plutôt à l’abri et les enfants en profitent pour se défouler et courir dans tous les sens. Nous avons un bloc sanitaire avec l’eau courante et un système de chauffage de l’eau grâce à un poêle à bois. Simple et très efficace ! Finalement, ces petites touches de confort sont bien agréables !