Khaudum : le grand show des éléphants

Nous étions venus chercher des fauves et nous avons été subjugués par les éléphants.

Si on nous avait dit qu’au parc de Khaudum, nous verrions surtout des éléphants, nous ne serions peut être pas venus. Des éléphants, nous en avons vu un peu partout : des groupes de femelles aves des petits, des groupes de mâles, des mâles solitaires (dont certains de très mauvais poil) et aussi quelques carcasses. Sans compter les cranes qui décorent chaque entrée/sortie de parc. C’était sympa mais pas aussi passionnant que de tomber nez à nez avec une troupe de lionnes ou un lion faisant sa sieste. Mais les éléphants de Khaudum nous ont fait changer d’avis !

Nota : pour mieux rendre compte de ce que nous avons vu, il y a beaucoup de vidéos dans cet article.

Nous partons du camping de l’entrée nord de bon matin, sans voir grand chose d’intéressant au point d’eau. Nous avons la journée pour traverser le parc et camper près de la porte sud (en camping sauvage, car d’après nos informations, le camping du sud n’existe plus). Il y a de multiples points d’eau dans le parc mais malgré sa grande taille, peu de pistes sont disponibles. Nous choisissons un circuit un peu éloigné de la piste principale et qui permet de maximiser le nombre de points d’eau traversés.

Nous réalisons assez vite qu’il va être difficile d’observer des animaux car la végétation est beaucoup plus avancée qu’au Botswana. Nous sommes quasiment dans une forêt ! C’est très vert (mais aussi très fleuri). Sur les premiers km, nous n’apercevons pas un seul animal, alors que le matin est souvent le meilleur moment de la journée. Nous scrutons chaque arbre : il y en a tant qui nous paraissent juste parfaits pour le repos d’un léopard !!!

Mic-oeil-de-lynx freine juste à temps pour ne pas écraser notre première rencontre animalière du jour : un bousier qui s’échine à pousser sa crotte d’éléphant en plein sur la piste. Autant dire qu’avec les ornières creusées par les voitures, il n’a aucune chance de sortir de là ! Nous descendons l’examiner de près puis nous le poussons sur le bas côté. A peine le 4×4 l’a-t-il dépassé qu’il retombe au milieu de la piste !

La piste n’est pas large et bien sableuse. Mais le matin, le sable est toujours plus compact qu’en plein milieu de la journée et Mic se débrouille bien avec le 4×4. Nous passons sans encombre. La voiture frotte contre les buissons d’acacia. Comme il fait encore frais, nous roulons toutes vitres ouvertes et des fleurs tombent dans la voiture, embaumant tout l’habitacle !

Le premier point d’eau :

A notre arrivée, il y a juste 2 éléphants et un éléphanteau. Nous nous garons à côté du poste d’observation. C’est la première fois que nous voyons cela dans un parc et c’est vraiment super. Cela nous permet d’être à l’extérieur et un peu en hauteur. Chacun y voit bien et peut se déplacer. Cela favorise grandement le calme durant les phases d’observation !

Après un petit temps d’attente, vu qu’il ne se passe pas grand chose, je descends avec les enfants observer de près une termitière. Nous délogeons quelques termites pour voir à quoi elles ressemblent (il faut gratter là où la terre est humide). Puis nous sortons le petit déjeuner, tout en jetant des coup d’œils aux alentours (tiens, un phacochère !). C’est alors que la première troupe d’éléphants arrive. Ils apparaissent au milieu des arbustes et forme un groupe assez important. L’approche est prudente du fait des 3 éléphants déjà présents : ils hument l’air avec leur trompes puis se dirigent finalement d’un bon pas vers le point d’eau artificiel.

L’ambiance reste calme. Les plus petits ont un peu de mal à atteindre l’eau. Une éléphante (la chef du groupe ?) a détecté notre présence et se poste en observation. Bien que nous soyons assez loin, elle s’agite et fait quelques pas rapides vers nous lorsque les enfants redescendent du poste d’observation pour retourner voir la termitière. Nous les faisons remonter en vitesse. OK, nous avons un peu l’impression d’être coincés dans notre tour maintenant !

Les éléphants n’ont pas l’air pressés de repartir, mais nous ne sommes pas pressés non plus. C’est amusant de les voir se pousser, chahuter, grogner (si, si ça grogne un éléphant !) et même barrir (ça c’est nouveau pour nous).

Et soudain nous apercevons un nouveau groupe d’éléphant qui approche. Voilà qui va mettre un peu d’animation ! Un solitaire a déjà essayé de venir boire mais il n’a pas reçu un accueil très chaleureux. Alors une vingtaine d’éléphants !!! Et en effet, nous ne sommes pas déçu du spectacle. Ca couine pas mal !

« Un troisième groupe arrive » s’écrit Gaëtan ! Ca va être la guerre ! Ah non, c’était juste une blague ! Heureusement car nous trouvons que l’ambiance est suffisamment tendue. Le deuxième groupe finit d’ailleurs par capituler et préfère partir. Nous profitons de tout ce bazar pour vite réintégrer notre voiture et filer discrètement. C’était presque ça, jusqu’à ce Michaël appuie par inadvertance sur le klaxon sur le volant! Coup d’œil inquiet vers les éléphants mais ils nous ont oubliés. Gros fou rire dans la voiture !

Pendant ce temps, un phacochère se promène, la queue en l’air comme toujours !

La route vers le deuxième point d’eau nous réserve quelques surprises.

Le trajet est un peu plus animé en cette fin de matinée. Nous apercevons des girafes et des oryx. C’est assez étonnant de voir ces derniers au milieu des arbres. Ce décor très vert est tellement différent des savanes jaunes du central Kalahari. Nous rencontrons nos première antilopes rouannes : joli masque noir et blanc pour la tête, grandes oreilles et cornes pour les mâles.

Un groupe d’éléphant apparait entre les arbres sur la piste. Nous reculons un peu pour leur laisser de l’espace mais notre présence ne les perturbe pas. 

Plus loin, nous sommes forcés de nous arrêter : un arbre est couché en travers de la piste. Petite inspection des alentours avant de sortir voir : l’arbre est vraiment trop gros pour être déplacé. Michaël tente de le tracter avec le treuil de la voiture mais au lieu de faire bouger le tronc, c’est la voiture qui avance quand le treuil se rembobine !

Nous sommes en train de voir comment le contourner (il y a des arbustes un peu partout et nous ne savons pas trop sur quoi nous pouvons rouler avec le 4×4) lorsqu’une voiture de rangers arrive. Ils sont 3 (le chauffeur, le chef et un employé du parc). Un coup d’œil rapide de chaque côté, puis ils décident de passer à droite : petit zigzag entre les arbustes, ça passe facile. Nous leur emboitons vite le pas. Finalement la voiture n’est pas si large que ça et les branches très souples. Pour la suite, les rangers nous ouvrent la voie et s’arrêtent plusieurs fois pour enlever des branchages plus petits qui bloquent le chemin. Le coin est extrêmement sablonneux et nous gardons nos distances pour essayer de ne jamais nous arrêter. Les rangers s’ensablent une fois et c’est l’occasion d’observer les techniques pour s’en sortir sans avoir à pelleter. La première chose à faire est de reculer pour aplanir la bosse de sable que l’on a créé en patinant.

Deuxième point d’eau : ambiance bien différente !

Toujours en compagnie des rangers, nous arrivons aux deuxième point d’eau. Pendant que nous grimpons sur l’observatoire avec le chef, les 2 rangers vont inspecter les réservoirs. Il y a quelques éléphants dans le coin mais ils ne prêtent pas attention à la voiture. Parfois, c’est plus sport et il peut arriver qu’ils tirent au fusil en l’air pour les faire bouger. Les rangers sont là pour vérifier que les points d’eau sont suffisamment approvisionnés. Ici tout va bien, il y a même assez d’eau pour alimenter une petite piscine. Mais le chef nous confirme qu’il va falloir ajouter un pompage d’appoint au premier point d’eau que nous avons vu. Le manque d’eau explique la tension observée entre les différents groupes d’éléphants. En temps normal les pompes fonctionnent uniquement à l’énergie solaire. Mais en appoint, on peut utiliser un petit groupe électrogène. Une fois leur tournée terminée, le chef demandera à ce que celui-ci soit démarré au point d’eau précédent.

Il est déjà midi lorsque les rangers s’en vont. Nous décidons de nous installer dans l’observatoire pour manger tout en regardant un éléphant prendre un bon bain tandis qu’un autre préfère la douche.

Alors que le coin était plutôt calme, voici qu’un grand groupe d’éléphants arrive. Parmi eux, il y a le plus petit des éléphanteaux que nous ayons jamais vu. Sa petite trompe se balance toute seule quand il marche; c’est trop mignon. La maman et le petit se tiennent un peu à l’écart des autres, ce qui est plus sûr. Dans la joie et la bonne humeur, la troupe s’éparpille entre les points d’eau et la piscine.

Une deuxième troupe arrive peu après mais cette fois-ci, aucune agressivité entre les 2 groupes. Il y a de la place pour tout le monde.

Un troisième groupe arrive !

Cette fois-ci ce n’est pas une blague. Les éléphants passent assez près de nous et nous observent un instant avant de rejoindre les autres. Les enfants essaient de les compter, ce qui est loin d’être simple car ils se déplacent sans arrêt d’un côté à l’autre.

Il y a tellement de choses à voir : j’ai l’œil collé dans le viseur de mon appareil photo et avec le zoom, j’ai vraiment l’impression d’être au milieu de tout ce joyeux monde.

Si nous avons eu pas mal de spectacle depuis ce matin, nous n’avons pas fait beaucoup de km. Il est temps de repartir. La piste traverse une zone de buissons où les éléphants ont fait un vrai carnage ! Tous les arbustes sont déchiqueté à environ 1 mètre de hauteur. C’est du mopane, un bois tendre très apprécié des éléphants. Mais l’éléphant n’ayant pas de dent pour couper, il casse les branches avec sa trompe. Résultat, on a vraiment l’impression qu’une tempête a dévasté la forêt !

Au point d’eau suivant, 2 éléphants se baignent mais il y a de la place pour d’autres animaux : nombreuses antilopes rouannes, famille de phacochères, et aussi un magnifique koudou. Pendant que sommes installés dans l’observatoire, Mathis profite pleinement de la voiture pour faire une bonne sieste !

Nous nous arrêtons à peine au point d’eau suivant, complètement désert et dont l’observatoire est en plein soleil. Nous sommes toujours à la recherche des prédateurs : lions, léopard, guépards etc. Bien que l’heure ne soit pas propice, nous reprenons espoir en découvrant des traces sur la piste. Cela ne débouchera nulle part, mais on y a cru pendant un moment.

La journée se termine, la lumière devient vraiment sympa. Le point d’eau suivant n’est pas très animé mais nous y trouvons une piste qui se situe dans le lit de la rivière (à sec à cette saison). La vue y est beaucoup plus dégagée que lorsque nous somme sur le chemin bordé d’arbustes. Et la conduite y est vraiment très agréable (la piste était devenue plutôt rocailleuse).

Les éléphants nous réservent une dernière surprise : alors que nous approchons d’un point d’eau, un groupe d’éléphant déboule à grande vitesse pour aller boire, soulevant beaucoup de poussière. Pendant que nous stoppons pour les regarder, un deuxième groupe arrive par l’autre côté. Ils sont aussi pressés que les premiers mais pas de soucis, les autres repartent déjà. Même si la place est libre, ce deuxième groupe ne s’attarde pas. Nous non plus, car le soleil se couche !

Nous roulons encore un moment au fond de la rivière puis grimpons par une piste un peu cabossée pour retrouver le chemin qui mène à l’ancien camping. Nous nous dépêchons pour arriver avant la nuit et soudain, nous roulons sur un grand serpent ! Nous ne l’avons pas vu sur le chemin mais nous l’avons bien vu se tordre dans les airs lorsque la roue lui ait passé dessus. Il m’a paru immense. Autant dire qu’on ne s’est pas arrêté pour voir s’il allait bien ! (chose amusante, nous venions tous les 2 de lire le passage sur les serpents qui grimpent dans les moteurs des voitures au Botswana dans les excellents livres de la série sur Mma Ramotswe).

Nous passons vers un campement de rangers. Nous espérions ne croiser personne ce soir car en l’absence de camping officiel, nous aurions du sortir du parc avant la nuit. Difficile de passer discrètement mais personne ne sort des tentes pour nous demander ce que nous faisons là. Nous poursuivons donc jusqu’à l’ancien emplacement de camping (indiqué sur l’application de tracks4africa). Nous tombons en plein chantier. D’ici quelques temps, il y aura un grand bâtiment (un restaurant ? une maison du parc ?). Des petits bungalow avec sanitaires sont déjà construits dans le prolongement. Nous nous garons à côté et mangeons en vitesse à la lumière des frontales, en essayant de nous faire les plus discrets possible. Ce qui est rassurant, en voyant tous ces travaux, c’est que les « groupes d’éléphants hors de controle » mentionnés dans le Lonely ne semblent plus poser problème !

Nous sommes tous installés dans les tentes et les enfants dorment déjà lorsque que j’entends un véhicule au loin. Je guette et je stresse en entendant le bruit se rapprocher. A tout moment je m’attends à voir des phares nous éclairer. Mais finalement le véhicule s’en va. Gros ouf de soulagement !

Sortie du parc par le sud :

Au lever du soleil, nous rebroussons chemin pour revenir au dernier point d’eau. En chemin, nous croisons des gnous, oryx, girafes, antilopes rouannes, autruches. Et 2 chacals qui nous accompagnent jusqu’au point d’eau. Mais toujours pas de grands prédateurs.


Nous nous posons au point d’eau et patientons un peu. Avec le vent, il fait plutôt frais. Mais en vain. Il est temps de finir l’aventure « Khaudum ». Au bureau de sortie, il y a bien un ranger, un peu embêté car il ne peut pas nous faire payer le parc (ça, on le savait déjà). Comme il n’arrive pas à joindre le bureau de l’entrée nord et que 4 véhicules arrivent pour entrer, il nous laisse partir. Ciao Khaudum. Ce parc nous laissera des souvenirs intenses et nous le recommandons à tous les voyageurs aimant un peu l’aventure et les grands espaces !

Premier point d’eau :
Levé de soleil
Les fleurs d'acacia
arrivée du premier groupe
Les éléphants hument l'air
A boire, à boire !
La femelle dominante s'agite lorsque les enfants redescendent de la plateforme d'observation
Ca chahute un peu !
Pause tétée
Pas facile pour les plus petits
Ca commence à faire beaucoup d'éléphants
Finalement le deuxième groupe préfère repartir vers un autre point d'eau
En transit entre les 2 premiers points d’eau :

Même si tout est vert, le coin n’a pas été épargné par les incendies. De nombreux arbres ont le tronc complètement calciné. Et même si parfois la base du tronc a en partie disparu, cela ne les empêchent pas d’être couvert de feuilles.

Arrivée d'un grand troupeau !
Un autre groupe arrive par l'autre côté
Dur dur de se relever !
Ah, mais où se cache-t-il ???
Le kori
Derniers rayons de soleil
Chacals au petit matin
Les arbres mangés par les éléphants
On a enfin trouvé les léopards !
Quand on veut aller aux toilettes, il faut savoir manier la pelle.
Les pintades sur la miste. Ca donne vraiment envie d'en attrapper une pour le repas !

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