Samedi 11 juin : pas simple de visiter des villes en vélo. Nous commençons par Polignano a mare.
Nous quittons notre logement et rejoignons le bord de mer au niveau du grand théâtre de Bari. Le vent souffle fort et dans le bon sens pour une fois. La mer est sacrément agitée et les vagues se fracassent sur la côte rocheuse et les plages de cailloux. Sur les tandems bien chargés, nous sommes avantagés par rapport au vélo enfant. Avec notre prise au vent, nous bénéficions à fond de ce gros coup de pouce !
La route s’éloigne malheureusement de la côte, privatisée par des lotissements fermés. La végétation témoigne du climat sec et chaud : entre les plantations de figuiers, les terrains sont pleins de cactus, et notamment des figuiers de barbarie. Nous apercevons aussi nos premiers trullis (ces abris en pierre sèches au toit conique si caractéristique). Les figuiers sont couverts de fruits énormes. J’en ramasse quelques uns en bordure de route. J’en ai acheté à Bari hier et j’ai été déçue : ils n’étaient ni très mûrs, ni très sucrés. En les prenant très très mûres directement sur l’arbre, ces figues-ci sont un peu meilleures mais sans être exceptionnelles. Cela ne nous empêche pas d’y faire honneur.
Nous arrivons à Polignano a mare pour l’heure du déjeuner. Quand on arrive par la route principale, on tombe directement sur le pont Borbonico dont les grandes arches enjambent la plus belle plage de Polognano : celle de Lama Monachille. C’est le weekend et il y a foule, aussi bien sur le pont (piéton à cette heure-ci) que sur la plage.
Nous n’avons pas trop réfléchit au programme de visite et nous pénétrons dans la vieille ville avec nos vélos. Ce n’est pas l’idéal dans les ruelles étroites mais la partie piétonne n’est pas si grande que cela et nous en avons vite fait le tour. Dès que nous trouvons un coin à l’abri du vent assez grand pour y garer les vélos, nous nous posons pour pique-niquer. Autant dire que le fait de pique-niquer dans le centre historique de la ville constitue en soit un acte totalement incongru. ici, tout le monde finit à un moment ou à un autre par se poser à la table d’un restaurant. Mais pique-niquer assis sur le siège du tandem, ou debout sur un potelet (comme le font les enfants), cela ne s’est probablement jamais vu !
Vient forcément un moment où se pose la question de savoir où nous allons aller aux toilettes. Quand nous sommes en pleine ville, il n’y a pas trop d’options, je me dévoue pour aller prendre un café en terrasse et tout le monde défile aux toilettes pendant ce temps. En cherchant l’endroit idéal, nous tombons sur une grande place à 50 m de notre « abri ». Mince, on y aurait été mieux installé. Je m’assois à une table avec les enfants. Personne ne vient. Au bout de 10 minutes, nous commençons à aller aux toilettes à tour de rôle. Toujours pas de serveur. Tant pis pour eux, nous repartons !
Pendant que Gaëtan lit Harry Potter sur la liseuse et Michaël les nouvelles du monde sur son téléphone, je pars faire un tour avec Léa et Mathis. Sans les vélos, c’est un peu plus pratique pour prendre des photos. Avant de revenir, nous passons chez le glacier et prenons une glace au citron pour Gaëtan. Les glaces italiennes sont très molles. On ne peut pas en faire des boules bien nettes. Mais les portions sont généreuses. Le problème, c’est qu’elles fondent extrêmement vite, surtout à cette saison. Le temps de retrouver Gaëtan, j’ai du lécher tout ce qui dépassait et cela a quand même commencé à me couler sur les doigts. Vite, je transmets à Gaëtan ce cadeau piégé ! Léa et Mathis ne sont pas mieux lotis : c’est la fonte des glaces généralisée ! Heureusement qu’il y a un point d’eau au bout de la rue pour faire un brin de toilette.
Polignano a mare est aussi connu pour ses grottes creusées par la mer dans la falaise. Mais avec le vent et les vagues, pas de risque qu’un bateau sorte aujourd’hui promener les touristes ! Et la grotte du restaurant n’est accessible qu’à ceux qui vont y manger (pas possible juste pour un café ou pour un apéro !). Nous quittons la ville en passant par le grand parking. Face à la mer et au vent, les enfants se cramponnent à la rambarde pour regarder les vagues exploser sur les rochers.
En route pour Monopoli
Les deux villes sont toutes proches (environ 10km) et nous ne mettons pas longtemps à arriver à Monopoli. Et ce d’autant plus que nous venons d’éjecter sans beaucoup d’état d’âme la grotte de Castallane de notre itinéraire !!!
A peine entrée dans la vieille ville, Léa tombe en arrêt devant un magasin de jeu : à côté de la porte trône le personnage d’Hermione grandeur nature ! Et oui, elle est fan. Nous avançons jusqu’au petit port de pèche. Avec ses bateaux bleus, son eau translucide et les hauts murs blancs de la cité, c’est juste trop trop trop mignon !
Nous longeons le port jusqu’à la grande porte des remparts. Il y a beaucoup de visiteurs mais c’est nettement moins dense qu’à Polignano. Quelques personnes viennent voir les vélos, poser des question et prendre des photos. Avec les italiens, on se débrouille en mélangeant italien, espagnol et anglais. Mais il y a aussi des français. Des rencontres très sympathiques.
Il y a foule devant la cathédrale et pour cause, nous tombons en plein mariage, au moment de l’entrée des mariés. Ils ont droit à une haie d’honneur de carabiniers en grand uniforme, sabre levé ! Ça a de l’allure. Après un peu d’hésitation, nous suivons quelques touristes qui se glissent dans la cathédrale pour y jeter un coup d’œil. Les marbres sont magnifiques.
A proximité de la cathédrale, se trouve une église plus modeste mais plus surprenante : celle du purgatoire. La portail est encadré de têtes de squelettes qui ont l’air de bien se marrer ! A l’intérieur, on retrouve des représentations de la mort un peu partout. Vu le nom de l’église, rien de bien surprenant. Mais nous n’étions pas préparé à tomber sur des momies exposées dans des vitrines dans une petite pièce voisine !
De retour à l’extérieur, nous tombons sur un groupe de français accompagné d’une guide. Avec le bruit ambiant, difficile d’entendre les explications mais je comprends qu’elle parle des momies. J’envoie les enfants écouter mais j’ai oublié de préciser « discrètement ». Les garçons vont se planter devant la guide et se font aussitôt démasquer. Nous n’en saurons donc pas plus sur les momies !
Nous sommes à la sortie de la ville où se trouve les terrains de sport. Je laisse les garçons au skatepark et je retourne en ville avec Léa. Elle s’installe sur le tandem avec la liseuse dans un coin et je repars en exploration. Le centre est beaucoup plus grand que celui de Polignano et moins touristique. Je me perds dans les ruelles qui tournent dans tous les sens, ne croisant presque que des habitants qui rentrent chez eux. Il y a bien quelques bars et restaurants mais l’ambiance est moins agressive qu’à Polignano. Je suis fan de Monopoli !
Mais l’heure tourne. Après de petites courses, nous repartons en vélo à la recherche d’un point de chute. Nous aurions aimé trouver une petite plage à l’abri du vent pour y planter la tente mais il faudrait s’éloigner un peu plus de la ville, sans garantie de trouver un coin désert un samedi soir. Aussi, quand nous passons un panneau camping, nous n’hésitons pas. Celui-ci n’a vraiment rien d’exceptionnel mais vu l’heure qu’il est, nous n’avons pas besoin de grand chose. Un coin pour la tente assez abrité pour arriver à faire cuire des pâtes et une douche. Il fait le job.