Dimanche 11 juillet : les viennois rentrent en France et nous quittons la Suisse.
Nous avons une petite étape aujourd’hui, aussi nous prenons notre temps pour plier les affaires et prendre un dernier petit déjeuner avec Julien, Morgane et les enfants. C’est le moment de trier nos derniers francs suisse car ils ne vont plus nous servir une fois le camping quitté (depuis 4 jours, on jongle entre euros et francs suisse selon si on est au camping ou à Konstanz ou Meersburg). Et là, Mathis va me jouer un petit tour comme il sait si bien les faire : dans de nombreux campings en Suisse il y a un distributeur de balles rebondissantes et systématiquement Mathis réclame une balle et à chaque fois, je refuse. Ce camping-ci a lui aussi son distributeur et le premier jour, Mathis a fait un sit-in devant. Mais depuis, il n’en a plus reparlé. Ce matin, avec mes pièces étalées sur la table, je lui demande s’il veut en garder une en souvenir. ll dit oui, et demande, l’air de rien, une pièce de 2 francs que je lui donne bien volontiers, sans me douter un instant de la suite. Un grand sourire éclaire son visage et il part à reculons en me surveillant du coin de l’œil : direction le distributeur de balle qui fonctionne avec une pièce de 2 francs ! Il l’a eu finalement sa balle (et du coup, tous les autres aussi …).
C’est le grand départ : les sacoches sont fermées, la voiture est chargée. Chacun repart de son côté. RV dans 2 mois et demi, lorsque nous repasserons en France après cette première partie du voyage.
Nous nous arrêtons à la sortie du camping, sur la ligne de la frontière : dans le parc, elle est délimitées par une série d’œuvres d’art. Nous traversons Konstanz une dernière fois mais cette fois-ci, nous ne longeons pas le lac par car nous allons rejoindre l’île de Reicheneau. Gaëtan n’a plus du tout la pêche maintenant que son cousin n’est plus là. Il traîne derrière et je le prends avec moi sur le tandem pour qu’on avance un peu !
Je suis suis un peu déçue par l’arrivée sur l’île… J’imaginais un passage sur une sorte de digue au milieu des eaux mais nous sommes en fait dans une grande allée de peupliers, sans vraie vue sur le lac. L’île « monastère » est connue pour ses 3 églises peintes mais nous n’irons voir que la plus proche (l’église Saint Georges d’Oberzell). C’est aussi une île maraîchère et un primeur au bord de la route nous permet de faire le plein de fruits et de légumes.
Nous roulons tout l’après,midi dans la campagne avec les nuages noirs à l’horizon et nous arrivons à 17h dans un camping presque désert. Les enfants apportent un peu d’animation au milieu des camping car de retraités. Dans cette région de l’Allemagne, les vacances scolaires ne commencent qu’à la fin du mois de juillet. Comme prévu, après 10 minutes de jeu avec la balle rebondissante de Gaëtan, celle-ci disparait dans un massif de fleurs. Comme elle est transparente avec un scarabée noir à l’intérieur, c’est hyper simple de la retrouver !!!
Pas de finale de foot pour nous ce soir : demain la journée va être rude ! Mais les enfants soutiennent l’Italie et pensent à leurs copains italiens de Marseille !
Lundi 12 juillet : Michael nous a bien briefé sur le parcours. Il va y avoir plusieurs longues montées sur les 20 premiers km. Ensuite on sera tranquille l’après midi et on devrait rencontrer le Danube en fin de parcours.
En sortant du camping, nous faisons un premier stop à la boulangerie du village. Il y a de très beaux pains, un croissant pour Gaëtan, une pizza tomates/olives pour Léa et des butterbrezel pour Mathis, Michaël et moi : ce sont des bretzel qui ont été coupés dans le sens de la longueur et tartinés de beurre !
Jusque là tout va bien, même si on est un peu stressé par les montées qui nous attendent. J’ai un rhume depuis samedi soir et comme je ne veux pas que ça dégénère comme l’été dernier, j’ai pris des médicaments. Il parait que ça peut faire somnoler mais je me suis dit que je ne risquais pas de m’endormir sur le vélo. Erreur ! 2h après, alors que nous grimpons sur une route interminable, je ne rêve que d’une chose : dormir !!!! Je profite d’une pause à mi parcours pour m’allonger au bord de la route. Je sombre aussitôt dans un demi sommeil. Le coin n’est pas très fréquenté mais quelques voitures passent quand même, sans se préoccuper de moi une seule seconde !
Enfin, à force de rouler, même à une vitesse d’escargot, il y a quand même un moment où on finit par arriver en haut. Nous basculons de l’autre côté de la « montagne » et nous faisons la pause du midi dans une boulangerie jumelée à un traiteur. L’assiette de spätzle ne convainc pas trop les enfants.
La suite du trajet nous conduit à Tuttlingen qui est apparemment un gros pôle de fabrication de matériel médical. C’est aussi là que nous rencontrons le Danube pour la première fois. Sa source est un peu en amont et se situe à la rencontre de 2 cours d’eau : le Brigach et le Breg. A Tuttlingen, il n’est vraiment pas impressionnant et on est bien loin du beau Danube bleu !
Nous pédalons enfin dans une vaste prairie bordée de chaque côté par des collines boisées et des débuts de falaises. Dans les prochains jours, nous serons dans les gorges du Danube. En attendant, nous espérons bien échapper à la pluie à Frindingen où Michaël a trouvé une chambre dans un hôtel à coté de la gare. Une fois devant la gare, nous errons à la recherche de l’hôtel jusqu’à ce que Léa nous fasse remarquer que l’adresse de la gare est celle que nous cherchons ! Une famille habite au premier étage de la gare et le deuxième étage est aménagé avec 4 chambres, une salle de bain et une cuisine. C’est grand, confortable, mignon et fonctionnel. Parfait pour rester 2 nuits !
Mardi 13 juillet : jour de pluie, jour de repos. Nous regardons passer les trains par la fenêtre, les enfants s’étripent en jouant aux petits chevaux, le blog avance. Bref, la routine.
En début d’après midi, une éclaircie nous motive à mettre le nez dehors. Un sentier de rando part de la gare. Il grimpe tout droit dans la montagne mais à ma grande surprise, les enfants ne râlent pas ! Il faut dire que c’est assez ludique : le sentier est étroit et serpente entre les arbres. Les enfants se transforment en explorateurs. En haut, une tour d’observation offre une jolie vue sur Frindingen. Nous suivons ensuite une large piste forestière qui pourrait être ennuyeuse, si elle n’était bordée tout le long par des fraises des bois ! La grotte qui est au bout du chemin est malheureusement fermée en semaine. Nous redescendons ou plutôt nous dévalons la pente sur une autre sente zigzagante qui nous amène enfin au Danube et à notre gare où Léa s’effondre, épuisée ! Ce n’est pas normal de marcher autant pour une journée de repos !