Samedi 26 juin : nous quittons le lac Léman et en attendant le lac de Neuchâtel, il n’y a plus de lac à longer : nous voici en plein dans les collines et ça grimpe, ça grimpe !!!
Dans les montées, nous devenons de vrais escargots (vitesse de 5km/h!) et on se fait doubler par pleins de suisses en vélos électriques. Il faut bien dire que si j’habitais en suisse, moi aussi je serais en vélo électrique et pas en vélo de campagne (dans un camping, un dépliant proposait de louer des vélos : on avait le choix entre un vélo électrique ou un vélo de campagne !).
D’après notre guide, la région où nous sommes est appelée « le grenier de la Suisse » et on est entouré de champs, de cultures de légumes, de vergers.
Alors que nous reprenons notre souffle en haut d’une côte (et avant la suivante), un cycliste s’arrête à notre niveau en voyant les tandem. Il s’appelle Benoît et possède lui aussi un pino. Il a fait un grand voyage avec ce vélo (Alaska-Ushuaïa en 2 ans avec sa compagne) et notre équipage lui rappelle de bons souvenirs. Il nous offre un gâteau à la pâte d’amande, qui est une spécialité de la suisse allemande et que nous devrions trouver dans un peu plus tard dans notre périple ! Léa s’empresse de le goûter et l’adore.
Plein d’énergie, nous repartons à l’assaut d’une longue montée. Dans un virage, un panneau indique un élevage de bufflonne et de la vente en direct de mozzarella. Il faut aller « au bout du chemin ». Le chemin descend et j’hésite à rajouter du dénivelé, surtout que je ne vois pas le fameux bout. Mais la gourmandise est la plus forte et j’y vais quand même (avec Léa qui râle car elle n’aime pas la mozza !). Après une centaine de mètres, je me rends bien compte que ça descend beaucoup et que c’est encore loin. Comme je suis devant un petit magasin bio (bien paumé!), je m’arrête dans l’espoir qu’ils soient revendeurs de la fameuse mozza mais je ressors bredouille. Dehors, il y a un nouvel admirateur du tandem. Après quelques explications sur notre voyage, il s’étonne de nous soyons sur ce chemin perdu. J’explique l’histoire de la mozza ratée et voilà qu’il en sort une de ses sacoches et nous l’offre ! Ce geste me touche beaucoup et cette mozza est savourée dès le pique nique du midi.
Dans l’après midi, ça grimpe toujours. Les collines sont ponctués de tours, de châteaux. Pour nous récompenser de nos efforts, les montées débouchent la plupart du temps sur de jolis petits villages. On aimerait s’arrêter partout pour se promener dans les centres historiques. A La Sarraz, nous décidons de faire un petit détour pour voir le château. Nous sommes accueillis par des bénévoles qui nous expliquent que c’est un peu spécial aujourd’hui et que si on attend 3/4 d’heure, on pourra faire une petite visite du château animée par des comédiens. C’est tentant mais cela nous oblige à changer nos plans car si on fait la visite, on ne pourra pas aller jusqu’à Yverdon ce soir. Pour moi qui suis en manque de spectacles depuis un an, la décision est vite prise, d’autant plus qu’on nous indique un camping pas trop loin où nous pourrons aller après le spectacle. Et puis, c’est ça le voyage au long court : c’est la possibilité de saisir les occasions qui se présentent. En tout cas, nous ne le regrettons pas car le spectacle est amusant et nous permet de découvrir des pièces typiques du château.
Entre La Sarraz et Orbe (camping), nous passons par un petit village où un panneau indique « four à pain ». Comme on voit un homme arriver avec une panière de pain, on s’arrête pour faire le plein. Il nous propose de voir le four : c’est un ancien four à pain qu’une association du village refait vivre quelques jours par an. Cette année, il ne va fonctionner que 2 fois. On est vraiment passé au bon moment ! Le four est grand, on pourrait tous tenir dedans. Pour pouvoir faire cuire le pain aujourd’hui, il a fallu l’allumer 6 jours plus tôt. Le bois est placé à l’intérieur du four : il faut l’alimenter toutes les 6h pendant 6 jours (cela représente une stère de bois par jour) pour atteindre une température de 280°C. Ce matin, le four a été vidé et le pain a été mis à cuire.
Nous prenons un pain et ce que nous croyons être une brioche tressée. Mais ce n’est pas tout à fait ça : cette tresse, qui est une spécialité suisse, est plutôt une sorte de pain au beurre (c’est non sucré). Et c’est absolument délicieux. Depuis ce jour, nous ne manquons jamais d’en acheter lorsque nous en voyons, mais aucune n’est aussi bonne que celle du four à pain !
D’autres personnes sont arrivées au four à pain, et certaines nous ont vu au château tout à l’heure. L’ambiance est joyeuse et nous passons un excellent moment autour de ce four à pain. On nous offre la dernière tresse et on nous indique un chemin de traverse pour rejoindre Orbe.
A vous tous que nous avons croisé aujourd’hui, si vous nous lisez, un grand merci pour votre accueil et votre générosité !
Dimanche 27 juin : journée de repos à Orbe.
Le camping d’Orbe est sur une colline sous les pins. C’est vraiment agréable et le petit aperçu du village que nous avons eu hier soir nous donne envie de rester un jour de plus (et puis il y a une super piscine que nous n’avons pas pu tester !).
Nous partons nous promener dans le village le matin. Le ciel gris ne nous a pas permis de prendre de belles photos mais c’est vraiment un beau village. Le circuit nous conduit dans une église qui comporte un petit jeu de piste pour les enfants. Il nous fait découvrir une sculpture assez incongrue qui représente un angelo qui montre ses fesses. Il est expliqué que cette sculpture a été ajoutée par des ouvriers lors d’une restauration de l’église, suite au rejet de leur demande d’augmentation !