J80 et 81: de Novo Celo à Novi Sad : une bien belle rencontre

Mardi 31 août :une belle journée de vélo et une belle rencontre à l’arrivée.

Quel chemin choisir ? Lequel sera le plus roulant ? Nous misons sur celui du haut, il fallait prendre celui du bas !

Ce matin, nous prenons le petit déjeuner à l’hôtel. Il est inclus avec la chambre mais il faut commander sur la carte. Le pain/beurre/confiture ne font pas partie des propositions ! Pour faire simple, nous commandons 3 english breakfast et 2 assiettes de sandwich. Les enfants boudent le tout et vont chercher dans la chambre leurs pots de nutella et confiture de fraise. Et, nous, on se régale et on embarque les sandwich pour le pique-nique !

La journée de vélo se déroule bien, et nous avons droit à un échantillon de tous les styles de chemins/routes déjà rencontrés jusque là (sauf la boue !) : un peu de digue bitumée, de la digue en terre, de la petite route de campagne, un centre ville très animé, de la grosse route circulante …

A l’heure du pique-nique, nous tombons sur une plage au bord du Danube. L’endroit est quasiment désert. Il y a trop de vent pour une baignade mais il y a un terrain de beach volley. Léa s’est prise d’une passion pour le volley après avoir vu des gens y jouer en Autriche. Elle ne se rendait cependant pas compte de la difficulté et le ballon passe plus souvent sous le filet qu’au dessus !

Pour le repas, nous tentons notre première cuisson d’édamame. Il s’agit en fait de jeunes fèves de soja. Depuis l’Autriche, nous longeons régulièrement des champs de soja mais c’est la première fois que nous en ramassons. Nous connaissons déjà car mon papa en fait pousser dans son jardin depuis qu’il a découvert cette délicieuse petite fève lors d’un voyage au Japon. C’est très facile à faire cuire : 5 minutes dans l’eau bouillante et il n’y a plus qu’à ouvrir les gousses pour manger les fèves.

La fin du trajet jusqu’à Novi Sad se déroule sur une belle piste cyclable au sommet de la digue, avec le vent dans le dos. Les maisons en construction en contre bas sont toutes surélevées : une prise en compte des crues du Danube. L’arrivée à Novi Sad (deuxième plus grande ville du pays) se ressent à la fois au niveau des maisons et des gens que nous croisons. Ce ne sont plus les maisons de campagne pas tout à fait finies et pleines de bric à brac, mais de jolies maisonnettes aux jardins fleuris. Et les gens qui circulent sur la piste sont là pour leur loisir (vélos de route, roller …).

Ce soir, grâce à Maxime et Florence (rencontrés sur le bac à Mohacs), nous avons été mis en contact avec Yvana et Endré (warmshower) et nous sommes hébergés chez eux les 2 prochaines nuits. Comme nous sommes un peu en avance, nous nous posons une heure dans une sorte de biergarten où les enfants se défoulent dans les trampolines tandis que nous testons une nouvelle fois la « limonada » serbe. Nous avions adoré la version hongroise (un peu trop sucrée parfois). La version serbe est très différente : c’est plutôt une citronnade non gazeuse et non sucrée. Mais un pot de sucre est à disposition. Sauf que le sucre se dissout très mal dans la citronnade.

18h15, nous parcourons le dernier km jusqu’à la maison et faisons connaissance avec Ivana, Endré, David (6 ans) et Blanca (bientôt 5 ans). Toute la famille parle français grâce à une année passée à Grenoble en 2019. Endré me fait visiter la maison puis disparait en cuisine pour terminer le repas. Les enfants font tout doucement connaissance autour des légos et d’une partie de pétanque. David et Blanca étaient petits lors de leur année en France mais ils sont allés à l’école maternelle et à la crèche, ce qui est idéal pour apprendre une nouvelle langue. Je suis quand même bluffée par leur niveau (ils continuent à prendre des cours pour ne pas oublier). Nous passons une excellente soirée et avons droit à un délicieux repas. Un grand bravo et un grand merci à Endré qui avait préparé une soupe à la courgette en entrée car les 3 enfants ont adoré ! C’est bien la première fois que Mathis mange de la courgette en pleine conscience et en redemande !

Grâce à Ivana et Endré, nous en apprenons un peu plus sur l’histoire serbe et la cohabitation entre différentes nationalités en Serbie. Dans un même village, il peut y avoir des habitants serbes, hongrois ou croates. Il est possible de trouver des écoles dans les différentes langues et de réaliser les démarches administratives dans sa langue. Cela explique que les panneaux soient parfois rédigés en 4 langues différentes (à minima on trouve les noms des villages en alphabet cyrillique et latin). Nous parlons vélo aussi, évidemment, car toute la famille est fan de vélo. Ils possèdent d’ailleurs 2 beaux vélos couchés et vont inaugurer demain un vélo cargo pour emmener les enfants à l’école. Car demain, c’est la rentrée des classes en Serbie ! 

Mercredi 1er septembre : je n’en reviens pas que l’on soit déjà en septembre ! Promis, on a pensé à tous les copains prof qui rentrent aujourd’hui, et aux enfants qui vont commencer demain. Et à tous nos collègues de boulot !

Installation artistique au musée de la forteresse

Dans l’école de David et Blanca, les enfants arrivent à 8h. Du coup, je m’attends à les voir descendre vers 7h30 pour le petit déjeuner. Je suis bien surprise en les voyant arriver vers 7h50, avec leur veste et leur sac d’école. En fait, les enfants prennent le petit déjeuner à l’école. Ils ont aussi une collation le matin, puis la cantine et un goûter pour ceux qui restent entre 14 et 16h (période de garderie qui n’est pas obligatoire).

Endré est déjà parti au travail. Ivana inaugure le vélo cargo pour emmener les enfants à l’école, puis revient à la maison. Elle est en télétravail aujourd’hui, ce qui est idéal pour nous car nous pouvons nous poser un peu ce matin avant d’aller visiter Novi Sad. Les enfants apprécient tout particulièrement de pouvoir jouer tranquillement.

Nous prenons les vélos pour le centre ville et nous traversons le Danube jusqu’à la vieille ville de Petrovaradin et sa forteresse. Le trajet est très agréable, avec de belles pistes cyclables. Novi Sad est en avance sur le reste du pays sur ce point là. Et ce n’est pas le seul sujet, car la ville commence à organiser du tri et du recyclage (qui n’existe quasiment pas dans le pays).

La vieille ville a un petit air allemand ou autrichien avec ses façades pastelles. Nous grimpons à la forteresse avec les vélos et nous nous garons devant le musée. Les fortifications sont très étendues, sur plusieurs niveaux, dans le style Vauban. Tout est en très bon état car la forteresse n’a quasiment jamais été attaquée. Nous avons vite fait le tour du musée qui présente côte à côte une sorte d’immense pirogue retrouvée dans la vase du Danube et des armes de la première guerre mondiale. Il est possible de descendre (sous haute surveillance) dans la partie des souterrains de la forteresse qui contient le puits. C’est toujours très stratégique, un puits, dans une forteresse. Celui-ci a été exploré par des plongeurs et fait 86 m de profondeur.

Le musée comporte une serre dans sa partie centrale qui sert de lieu d’exposition. L’espace est entièrement occupé par une installation de cordages, bois et sables colorés. C’est magnifique, très poétique, impossible à photographier. Une belle surprise !

J’insiste à l’accueil du musée pour faire une visite plus poussée des souterrains. Un grand groupe vient de partir et le guide n’a pas voulu nous emmener. On me demande de téléphoner plus tard. Du coup, nous allons manger au restaurant de la forteresse, qui, s’il a une belle vue, n’est cependant pas exceptionnel. La « polenta et ses champignons sauvages » se transforme en « riz aux champignons de Paris ». A moins que vue de la Serbie, le champignon de Paris ne soit sauvage ! Mais cela valait le coup de rester dans le coin car après avoir appelé 2 fois, le guide accepte de nous prendre à condition que l’on achète 10 tickets. C’est parti !

La forteresse comporte 16 km de souterrains. Nous en visiterons 1. Le guide nous explique les différentes stratégies de combats qui étaient prévues en cas d’attaque des Ottomans, tout d’abord pour repousser l’ennemi situé à l’extérieur, puis en cas d’invasion des galeries. Les galeries n’ont jamais été envahies et du coup, tout est en parfait état. C’est une visite qui sort de l’ordinaire et cela valait le coup de venir.

Les enfants sont fatigués et veulent rentrer. Le temps est un peu gris et venteux, donc je n’insiste pas trop pour faire le tour des remparts. Mais nous avons encore une mission importante à remplir : faire les courses pour ce soir car c’est à notre tour de faire le repas. Nous avons décidé de profiter de la super cuisine d’Ivana et Endré pour faire des lasagnes. Et en entrée des édamames ramassés hier après midi, et des chips de patates douces. En dessert, un brownie. Nous trouvons tout ce qu’il faut dans un immense supermarché et prenons possession de la cuisine. Nous y passons 2h mais cela valait le coup.

Le repas est prêt juste à temps pour le retour d’Endré et Ivana (qui avaient une journée bien chargée aujourd’hui). Nous passons de nouveau une excellente soirée. La conversation prend un tour plus politique et nous découvrons une autre facette de la Serbie. Nous avons eu trop peu d’échanges de ce type jusque là. Nous sommes peut être trop restés entre nous. C’est tout l’intérêt de loger chez des personnes du pays.

Pendant ce temps, les enfants ont sorti Risk et font la guerre ! Personne ne veut aller se coucher. Les enfants finissent enfin par s’installer tous sur le canapé et Léa se charge de lire l’histoire du soir, avec le livre en français de David et Blanca. Cela va être dur de partir demain. Nous avons été tellement bien accueillis ici !

le super p'tit dèj de l'hôtel qui ne fait pas plaisir aux enfants (sauf les frites 🙂
le lac devant la terrasse de l'hôtel
il faudrait penser à envoyer des moutons pour tondre par ici 😉
là, les ruches sont directement sur le camion
Il n'est pas facile d'échanger avec les gens qui viennent nous voir mais on arrive à expliquer d'où on vient, où on va et combien de km ça fait. Ce sont surtout les enfants qui impresssionnent les gens
Une route très circulante ! Heureusement, nous trouverons un moyen de rejoindre la digue un peu plus loin.
un kiosque avec de l'eau pour le pique nique
5 minutes dans l'eau bouillante et c'est prêt !
C'est du soja cueilli avant sa maturité
tentative de partie de beach volley
On se régale sur cette belle piste avec le vent dans le dos
à l'approche de Novi Sad, la qualité de la piste s'améliore
voici même une belle piste cyclable à double sens avec les pointillés au milieu, on se croirait presque en Allemagne
Rangs de carottes au carré !
Petite pause : les enfants se défoulent dans les jeux.
du soleil, une citronade, un carnet de voyage, what else ?
attention les fulchiron squattent le salon !
Ca a pas mal bougé dans la nuit ! Promis, dans 10 minutes, tout sera rangé 😉
Bonne rentée !
les belles pistes cyclables à Novi Sad
La forteresse de style Vauban construite pour faire barrage aux ottomans
l'entrée dans la forteresse
Le cerf est très souvent représenté en Serbie
Les différentes fortifications sont impressionnantes
installation artistique
les galeries souterraines de la forteresse
La partie qui se visite avec le guide
Il faut descendre en tenant la corde et en mettant les pieds sur les briques de chaque côté
pancakes maisons pour le goûter
essai des tandem avec les enfants
une petite histoire, et au lit !

2 réflexions sur “J80 et 81: de Novo Celo à Novi Sad : une bien belle rencontre”

  1. crozier vincent

    A plus petite echelle, moins loin et moins souvent, aujourd’hui j’ai fait 50 bornes dans le pilat vers st just malmont, au milieu des sapins, sans l’agitation de la ville, jadore !!, je trouve que plus on monte, plus l’air est pur, on respire mieux, sans doute la pollution automobile qui reste en vallée. Ca puir (les visiteurs)
    J’ai bien pensé à vous.
    Je trouve que dans ce monde sophistiqué speed et fou, le velo (non electrique) nous ramène a la réalité qu’on a oublié des choses simples, élémentaires : l’impesanteur. Du coup, dans les montées, on prend son temps, et ça on ne sait plus faire. Le gout des choses simples lentes, et naturelles. Appuyer sur une pédale d’accelerateur, tout le monde sait faire. Galérer a velo en montée, ca intéresse pas grand monde.
    Le gout de l’effort, ah non, trop dur, on préfère jouer a la tablette dans un canapé

  2. Salut Vincent. C’est vrai que le rythme du vélo nous permet de temporiser, laisse le temps à la réflexion, permet la prise de recul. Dans un monde où l’immédiat est de plus en plus présent, c’est une véritable parenthèse enchantée. En passant toutes nos journées à l’extérieur depuis 3 mois, notre rapport à notre environnement a forcément évolué et c’est vrai qu’on observe davantage et qu’on apprend à apprécier un joli paysage en haut d’une côte, un fruit mûr ramassé au bord de la route, le salut ou les encouragements d’un parfait inconnu qu’on ne recroisera jamais ! Quant au goût de l’effort, on va devoir le travailler encore sur nos dernières étapes qui vont avoir un dénivelé inhabituel par rapport au reste de notre périple… Beaucoup pensent, en nous voyant, que nous vélos ont une assistance électrique… et on en a croisé énormément en Suisse et Allemagne : du coup, on voyait des cyclistes de tous âges et toutes morphologies, avec un point commun : le sourire (plus aucune raison de grimacer…). Tant mieux si l’électricité permet à un plus grand nombre de troquer une voiture contre un vélo !

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