Jeudi 2 septembre : bonne rentrée à tous ! En ce qui nous concerne, nous quittons la maison du bonheur pour une maison de schtroumpf !
Un dernier « au revoir » à David et Blanca qui partent à l’école et nous allons ranger nos affaires le temps que la lessive se termine (on l’a faite au dernier moment pour y mettre le maximum de choses !). Ivana doit aller au travail aujourd’hui pour surveiller des examens. Heureusement, ce n’est pas avant 10h. Le ballon des enfants est introuvable (on apprendra plus tard qu’en fait c’est Endré qui l’a renvoyé chez les voisins croyant que c’était le leur !). Gaëtan fait la tête mais cela ne dure pas longtemps. Nous achetons un nouveau ballon au coin de la rue !
L’eurovélo 6 nous conduit à repasser devant la forteresse. Nous sommes sur une route assez circulante. Suite à des travaux, la circulation est alternée. C’est toujours problématique en vélo quand l’alternance est gérée par des feux car nous ralentissons tout le monde et la temporisation au niveau du changement de circulation n’est pas calibrée pour le passage des vélos. Aussi, les voitures commencent à arriver en face alors que nous n’avons pas fini de passer ! Nous sommes assez petits pour les croiser mais pas les voitures coincées derrière nous ! je n’ose pas me retourner pour voir le bazar que nous avons semé …
Au bout de 16 km, nous arrivons devant une côte de 4 km à 10%. Cela fait un moment que nous ne roulons que sur du plat et cette montée parait interminable, avec en bonus une chaleur accablante. Mais la vue est belle et nous dominons des collines plantées de vignes. Nous ne redescendons pas tout de suite et restons quelques km sur le plateau.
Nous arrivons dans la ville de Beska en début d’après midi. Nos estomacs crient famine mais nous ne trouvons pas d’endroit sympa pour pique-niquer. En désespoir de cause, nous nous posons sur un banc cassé dans la rue principale. Devant nous, de vieilles tondeuses sont alignées au bord de la route. Un homme vient nous demander où sont les gens qui vendent les tondeuses (souvent les marchandises, fruits légumes sont laissés au bord du chemin et il faut attendre que le vendeur revienne !). Une voiture débarque avec de nouvelles tondeuses. C’est une affaire familiale : le fils bricole dans le coffre, le père s’assoit sur le banc à côté de Michaël comme s’il venait de faire un long travail pénible, la mère vient lui faire une scène de ménage où le mot « police » revient de temps en temps dans la conversation !
J’abandonne Michaël pour aller acheter des glaces en face. Je n’en prends pas pour lui car comme d’habitude, les enfants ne finissent pas les leur et il se retrouve avec 3 glaces sur les bras !
A Novi Slakamen, la route qui doit nous mener à notre logement est fermée pour travaux. Nous insistons un peu pour passer car cela nous ferait faire un gros détour pour rejoindre Surduk par une autre route. Finalement, nous obtenons l’accord du gardien et filons sur une magnifique route toute neuve. Les pneus collent au bitume et cela fait un bruit de succion pas très rassurant ! La partie en travaux se trouve vers la fin. Il nous faut descendre sur le bas côté pour pousser les vélos dans l’herbe ou les graviers. Nous longeons les énormes machines qui arrachent le vieux revêtement, puis celles qui déversent le goudron chaud. Et enfin les rouleaux qui viennent l’aplanir. Le dernier nous fait signe que nous pouvons remonter sur la route. Par précaution, je poursuis encore un peu dans l’herbe, mais il revient en marche arrière pour me refaire signe de monter ! Nous sommes les premiers à rouler ici !
Notre logement se trouve 300m après la zone de travaux. Les propriétaires nous attendent pour nous donner les clés. Ils ne parlent pas un mot d’anglais mais me tendent leur téléphone pour que je puisse discuter avec leur fille qui parle parfaitement anglais (et français également, mais je ne m’en rendrais compte que le lendemain).
Le terrain comporte des jeux pour les enfants et 2 tiny houses. Je suis ravie de tester ce genre de logement dont on parle de plus en plus. J’en avais déjà visité lors d’une expo au parc Chanot. Celles-ci sont assez sommaires car elles ne comportent pas de vraie cuisine : juste un évier, un petit frigo et une bouilloire. Mais elles sont super mignonnes !
Au fond du jardin, nous surplombons le Danube. Nous n’avons pas souvent eu l’occasion de le voir de si haut. Léa a préparé un petit texte pour sa classe et nous enregistrons la vidéo dans ce magnifique décor.
Vendredi 3 septembre : aujourd’hui, nous débarquons à Belgrade, mais cela n’a pas été aussi simple que prévu !
Les enfants ont bien dormi (dans le sens de la largeur, ils rentrent dans un lit double). Dans la mezzanine, c’était un peu juste en longueur pour les jambes et il ne faut pas avoir peur du vide quand on dort côté escalier !
Le soleil est au rendez vous pour petit déjeuner et faire voler le drone depuis la falaise. J’avais annoncé un départ à 9h aux proprios mais à 10h, nous sommes encore là quand ils arrivent en voiture. En fait, ils viennent ouvrir la deuxième maison pour un jeune couple de cyclistes tchèques. Nous restons un moment à discuter avec ces derniers. Puis petite séance d’essais des tandems. Il est temps de partir mais juste avant, le cycliste tchèque insiste pour nous montrer une photo de 2 cyclo-randonneurs allemands croisés peu de temps auparavant. C’est leur chargement qui les a impressionné ! A côté d’eux, il trouve que nous voyageons léger pour 5 personnes !
Nous partons à 11h mais nous ne sommes pas inquiets pour l’étape du jour car nous savons où nous allons et nous allons nous poser 2 jours à Belgrade. Les visites seront pour les prochains jours.
Dans un village, j’entends parler français dans mon dos. C’est un cyclo-randonneur qui est au téléphone. Il nous capte lui aussi assez vite et nous discutons en pédalant. Nous venons de rencontrer Bernard. Je m’arrête à l’ombre en haut d’une côte. C’est quand même plus simple pour parler. 5 minutes après, un autre couple de cycliste se joint à notre petit groupe. Ils sont allemands. Je regarde leurs vélos. J’ai déjà vu ça quelque part … genre, en photo, il y a à peine 1h !!!
Tout le monde repart. Nous allons tous à Belgrade, alors qui sait, on se recroisera peut-être ! De notre côté, nous passons d’abord dans notre endroit préféré : la boulangerie. Il y a deux sortes de burek. Comme je ne sais pas à quoi ils sont, je prends les 2, plus des gâteaux au pavot. Nous continuons encore un peu et dans un virage, Gaëtan roule dans un trou et sa roue arrière dérape dans les gravillons. La chute est sans gravité et j’ai pu freiner avant de lui rouler dessus (les freins du pino sont redoutables) mais heureusement que nous n’étions pas suivi de trop près par une voiture. Nous en profitons pour nous installer à l’ombre des noyers pour une longue pause.
La route de l’après midi n’est pas très agréable, avec beaucoup de circulation. C’est souvent le cas lorsque l’on s’approche d’une grande ville. Alors que nous longeons une 2 x 2 voies, Michaël nous fait bifurquer vers le Danube puis prendre une petite route dans un quartier résidentiel. C’est très sympa, mais ça grimpe ! Nous arrivons dans une allée ombragée qui borde un grand cimetière. Les pierres tombales attirent mon attention car elles sont presque toutes ornées de médaillons avec la photo du défunt. Certaines ont aussi des portraits gravés dans la pierre. C’est le premier cimetière que nous voyons en Serbie, mais en fait, ils sont tous comme ça. Ces photos donnent une atmosphère particulière au lieu. Nous ne connaissons pas ces gens, mais voir leur visage, leurs tenues, les rends plus réels. Je trouve cela très émouvant.
Michael et Gaëtan, qui étaient devant moi, ne se sont pas arrêtés. Je les retrouve en bas de la colline. En voyant les bars, les restaurants, et la vue sur Belgrade, j’ai compris que nous venions de traverser Zemun, un quartier assez touristique de la capitale. Du coup, je remonte à pied avec les enfants jusqu’à une vieille tour qui offre un beau point de vue sur la ville. Quand nous rentrons aux vélos, nous trouvons Michaël en pleine discussion avec l’allemand de l’hôtel de Novo Celo. Le monde est petit.
C’est déjà la fin de la journée. Nous pédalons tranquillement au milieu des piétons sur la promenade qui longe le Danube. La vue des vendeurs de glace et l’odeur du popcorn sont un vrai supplice pour les enfants ! Les restaurants flottants donnent envie d’aller prendre l’apéro. Une fête forraine et une grande scène de concert ont été installées dans le parc. Ce weekend c’est la fête ! Mais nous devons en priorité trouver l’auberge de jeunesse réservée hier soir sur booking.
Nous traversons plusieurs grands axes routiers, avec de grandes tours et débarquons dans une petite impasse poussiéreuse. Les habitations sont vieilles et très abimées. Sur un côté, je contemple une longue cours envahie de vieilleries et de linge en train de sécher en me disant « heureusement que nous n’allons pas ici ». Et bien en fait, si ! L’entrée se fait de l’autre côté de la rue. Nous nous arrêtons sur le trottoir devant la porte, consternés. Que faire ? C’est alors que le gérant sort et nous saute dessus : une réservation booking, ça ne doit pas lui arriver souvent ! Je ne peux pas faire autrement que l’accompagner à l’intérieur. L’entrée donne sur la salle commune, où se trouvent 2 canapés et un coin cuisine. Il n’y a que des hommes, entre 25 et 35 ans. Cela fait un peu refuge pour migrant. Je ne me sens vraiment pas à ma place. Nous sommes finalement sauvés par le gérant. Il est vraiment désolé, mais l’hôtel est complet et qu’il ne reste qu’une seule chambre pour 3 personnes. Elle est toute petite et du coup, c’est mon tour d’être vraiment désolée, mais nous n’allons pas pouvoir rester.
Dehors, Michaël est déjà en train de chercher un autre hôtel, sous l’œil de 3 personnes qui scrutent les vélos d’un peu trop près. Comme Zemun nous avait plu, nous décidons d’y retourner. Mais quand on fait les choses dans l’urgence, on ne regarde pas tout. Le quartier est très grand et nous nous retrouvons à faire 13 km dans l’autre sens, dans la circulation, alors que la nuit tombe. Adieu glaces, popcorn et apéro dans un bateau !
L’hôtel est au bord d’une route très circulante, mais il a des chambres très confortables, un parking sécurisé et des bonbons sur les oreillers. Popote dans la chambre, des pâtes et au lit !
Samedi 4 septembre : tous ensemble pour le climat !
L’hôtel est vraiment trop mal situé et nous avons annulé les 2 prochaines nuits pour changer d hôtel dès ce matin. Mais il y a quand même une chose que nous allons regretter : le petit déjeuner est exceptionnel !
Nous avons repéré 2 hôtels flottants sur le Danube, juste à côté de la scène de concert. On sera dans l’ambiance ce soir ! Le premier est finalement complet mais dans le deuxième, le gérant s’empresse de nous installer dans une chambre pour 4.
Il fait très beau et nous décidons de reporter la visite de Belgrade à demain. C’est pas mal aussi de profiter un peu de la terrasse ! Après le repas gargantuesque de ce matin, nous avons jeûné ce midi. Dans l’après midi, nous ressortons tout de même pour faire comme les autres belgradois : popcorn, glaces et les manèges pour les enfants. Mathis teste la chenille pour la première fois puis nous embarquons tous dans les auto-tamponneuses. Les enfants ont moins de réserves que nous et il est temps de les nourrir un peu : pause au Lémon & Chili pour 2 mojitos (pour nous) et 2 assiettes de pâtes bolognaises (pour eux).
Nous avons RdV à 18h ce soir dans le centre de Belgrade avec Ivana, Endré, David et Blanca. Il y a une manifestation pour demander au gouvernement de prendre en compte les questions climatiques en Serbie. Belgrade est très polluée à cause des centrales à charbon et rien n’est fait dans le pays pour trier, recycler, mettre des pistes cyclables … Nous arrivons un peu avant le départ du cortège. Bercé par les sifflets, Mathis s’endort sur le tandem. Nous décidons de faire la manif avec nos vélos (c’est plutôt dans la thématique), ce qui permet à Mathis de dormir. Cela amuse aussi beaucoup les gens autour de nous !
Nous retrouvons toute la petite famille de Novi Sad sur la place de la république (lieu de RdV incontournable de Belgrade). Les discours sont un peu long, surtout pour nous qui ne comprenons rien, mais les enfants sont contents de se retrouver. Je finis par réveiller Mathis qui aurait été triste de manquer David et Blanca.
Il est 19h30, la nuit est tombée. J’avais mis dans le programme du jour un passage à la fête du vin à Zemun mais cela parait compromis. Nous repartons à la recherche d’un endroit pour manger sur un bateau flottant mais ils sont presque déserts et l’ambiance est morne. Nous pensions trouver l’endroit animé le samedi soir. Les enfants sont fatigués et nous finissons par en choisir un au hasard. Les nappes blanches et les fauteuils rembourrés auraient du nous alerter : nous sommes tombés dans un restau chic ! Quand je lis la carte, tout me plait mais je me demande bien ce que les enfants vont pouvoir manger ! Heureusement, le serveur est de bon conseil et les plats sont excellents. Ce n’était juste pas le bon moment pour ce genre d’endroit. Tout le monde est fatigué et cela gâche un peu le repas.
Nous rentrons enfin à la chambre. Dehors, il semble y avoir une bonne ambiance au concert mais peu de candidats pour les manèges. Après avoir mis tout le monde au lit, je ressors écouter la fin du concert. J’adore !
Dimanche 5 septembre : la forteresse, le restau végétarien, Saint Sava, la rue Skadarska, Intersport et Astérix !
Après s’être pris la tête avec le gérant de l’hôtel qui nous a obligé à changer de chambre (la nôtre étant réservée pour quelqu’un d’autre), nous repartons une nouvelle fois vers le centre ville pour une petite visite des lieux les plus connus de Belgrade. Direction donc la forteresse en prenant la piste cyclable le long des quais. Nous laissons les vélos dans un parking le temps d’arpenter les immenses jardins à l’intérieur des remparts. Il y a plusieurs petits sites à visiter mais nous nous contentons du souterrain qui comporte le puits. Il a la particularité d’être encerclé par un escalier à double révolution afin de permettre aux porteurs d’eau de descendre et monter sans se croiser.
Nous reprenons les vélos pour faire le tour de la forteresse et grimpons jusqu’au quartier commerçant. Dans les rues piétonnes, nous retrouvons des enseignes connues (Zara, Petit bateau etc). Mais nous n’allons pas faire du shopping (pas encore), nous allons tester un restaurant végétarien qui est régulièrement cité sur les blog de voyageurs. L’objectif est de permettre à Léa d’avoir un peu plus de choix que d’habitude (les garçons ont hurlé qu’ils n’allaient rien trouver à manger jusqu’à ce qu’on leur explique que les frittes, c’est un plat végétarien). Nous arrivons chez Mayka à 14h (l’heure d’ouverture du restaurant). Au final, j’ai mangé un excellent curry, Léa a bien aimé son hamburger au falafel et les jus frais étaient très bons. Le reste était assez moyen (en particulier les gaufres et les pancakes végan, à éviter absolument !).
Nous reprenons les vélos pour aller visiter Saint Sava. Cela nous vaut une bonne petite grimpette mais l’endroit est impressionnant. C’est une basilique orthodoxe dont la construction a commencé en 1939. L’église se veut une réplique de Sainte-Sophie de Constantinople dans sa version originale de 532 après JC (c’est à dire sans les minarets ajoutés par les Ottomans et sans les renforcements latéraux ajoutés à cause des tremblements de terre). La construction s’est terminée l’an dernier. C’est la deuxième plus grande église chrétienne orthodoxe au monde et elle possède la plus grande mosaïque du monde en coupole. Il n’y a pas grand monde et nous prenons notre temps pour admirer les mosaïques et visiter la crypte.
Passage à Intersport pour racheter une veste à Gaëtan (il a perdu la sienne) : j’en profite pour équiper aussi Léa avec une veste un peu plus chaude car les soirées sont fraîches maintenant et les températures risquent de chuter d’ici la fin du mois.
Nous allons faire un passage éclair dans la rue Skadarska, surnommée le petit Montmartre. Les restaurants ont tous leur groupe de musiciens. C’est un peu oppressant. Cela nous rappelle le Nicaragua et les mariachis. Alors que je photographie Léa devant les fresques, je me fais alpaguer par des locaux qui profitent de la fin de soirée sur un banc. J’échange des banalité sur le voyage lorsque 2 français arrivent à leur tour. C’est le tandem qui a attiré leur attention car ils en ont un eux aussi, mais sont en galère car leur roue arrière est cassé. Pour l’instant, ils n’ont pas trouvé de magasin de vélo capable de leur fournir une nouvelle roue. Nous apprendrons par la suite grâce à leur blog qu’ils on une nouvelle roue. Bonne route les Teamtilu !!!
Comme hier, nous rentrons chez nous de nuit. Cette fois-ci, nous longeons la Save et découvrons les bateaux boîte de nuit. Mais ils ne sont pas au programme de la soirée ! Les enfants ont faim (nous, pas du tout !) et le dernier restau sur notre route tombe à pic : il s’appelle Astérix et les tables et certains murs sont recouverts de pages de BD. Nous prenons une table en français. Le serveur est au top : il comprend tout de suite de quoi nous avons besoin et nous propose différentes choses à grignoter. C’est l’idéal pour découvrir la nourriture serbe !
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