J88 à J89 : les forteresses de Ram et Golubac

Mercredi 8 septembre : changement de rive du Danube et dernière ligne (pas très froite) en Serbie.

Forteresse de Ram

Ce matin, nous avons un objectif à atteindre : être à 13h30 au bac pour traverser le Danube. Il n’y a un bateau que toutes les 3h, donc nous ne voulons pas le rater. Comme il y a environ 30 km et que le vent souffle toujours de face, nous comptons 3h de vélo sur la digue. Plus une heure de marge, cela donne un départ à 8h30. Nous nous levons donc à 7h et à 8h34, nous faisons la traditionnelle photo souvenir avec le proprio du camping. Au moment du départ, il veut offrir des glaces aux enfants mais ils n’aiment aucun parfum disponible. Du coup, il leur donne 3 petites bouteilles d’eau en verre. C’est très gentil, mais c’est lourd. Nous en vidons 2 dans nos bidons et emportons la dernière pour ne pas le vexer.

Sur la piste en bas de la digue, nous avons la mauvaise surprise de trouver la pente jonchée de bouteilles en plastique. Il y en a partout. C’est vraiment la première fois que nous voyons cela. C’est probablement un conteneur de bouteilles qui s’est renversé avec le vent.

Nous remontons en haut de la digue. Nous ne sommes plus au bord des étangs mais directement au bord du Danube. Il est immense. Au loin, nous apercevons le panache gris d’une centrale au charbon. Pensée pour Ivana et Endré qui nous ont sensibilisé à ce problème de la Serbie.

Bonne surprise, une partie du trajet se fait sur la route. Cela nous fait gagner pas mal de temps. Sur la dernière portion de digue, nous apercevons de loin une colonie de corneilles posées sur le chemin. Depuis un moment, le grand jeu de Mathis et de Michaël, c’est de pousser des cris de sauvage pour faire décoller les oiseaux. Cette fois-ci, c’est vraiment trop tendant de se joindre à eux. Nous roulons tous de front, doucement, pour nous approcher le plus possible. Les enfants trépignent ! Enfin, on lâche les fauves … Gros succès, les oiseaux s’envolent, sauf 2 ou 3 (probablement sourds) qui ne bougent pas. Comme ils se reposent un peu plus loin devant nous, le jeu dure un moment (voir la vidéo après les photos).

Nous arrivons à Stara Palanka à 11h30. Ici l’Eurovélo 6 rejoint l’Eurovélo 13, également nommée la véloroute du rideau de fer. Nous sommes également tout près de la frontière avec la Roumanie.

Nous avons 2h pour manger et ce ne sont pas les restaurants qui manquent. Nous nous installons à une terrasse déserte. Décrypter la carte nous prend pas mal de temps. Il faut savoir que même lorsque c’est l’alphabet latin qui est utilisé, les lettres comportent tout un tas d’accents qu’il ne faut surtout pas oublier lorsque l’on veut traduire un mot. Ainsi « smud » sans lettre spéciale signifie « boue » mais le même mot, avec le « d » barré veut dire « perche ». C’est mieux quand on est à la page des poissons. Donc, si vous avez toujours rêvé d’utiliser toutes ces lettres que vous propose votre téléphone, comme par exemple des c, s ou z avec des chapeaux à l’envers, venez en Serbie ! Nous, pour faire simple, nous avons pris un assortiment de viande et un assortiment de poisson. Mais mine de rien, le temps de commander et d’être servis, nous  avons finit de manger à 13h15 !

Le bac est à l’heure. Le débarcadère est une simple berge en terre. Un homme saute du bac et se dépêche de l’amarrer avant que le courant ne tende la corde. Puis, armés de pelles, 2 hommes égalisent la terre pour faire la jonction entre le bac et la berge. C’est vraiment artisanal !

Le trajet dure 20 minutes. La première voiture à être montée est conduite par des français (un couple et leur ami). Le couple connait bien la Serbie (manifestement pour y avoir travaillé) et tous les 3 sont en vacances. Aujourd’hui, ils font le tour des forteresses. Je parle gastronomie avec le mari et je me demande si on parle bien du même pays ! Il faut l’entendre s’extasier sur les fromages, les charcuteries faîtes maison et la soupe de poisson qu’il vient juste de manger ce midi. Mais c’est promis, à partir de maintenant, je vais tester la chorba !

La bac nous dépose au pied de la forteresse de Ram. Pour une fois, ce n’est pas une forteresse austro-hongroise, mais une forteresse ottomane. Elle a été construite en 1483 pour protéger la frontière nord de l’empire ottoman contre les attaques des serbes et des hongrois. Elle a été entièrement restaurée en 2019 avec des financements turques. 

Il y a une belle côte pour monter jusqu’à la forteresse. Et la visite n’est pas de tout repos car il y a des escaliers bien raides partout ! Mais la forteresse est mignonne, avec sa forme biscornue et la vue est belle.

Nous repartons à 15h pour la fin du trajet jusqu’à Veliko. Nous avons choisi de couper par la route plutôt que de faire le tour de la colline par la berge (non goudronnée). Cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu de dénivelé. Et avec le vent de face, c’est un peu rude pour Gaëtan ! Il faut dire qu’il est tellement léger que le vent l’oblige à pédaler même dans les descentes.

Le Danube s’est déjà fortement rétrécit. A partir de maintenant, nous aurons la Roumanie sur l’autre rive et les premières collines sont bien visibles.

Nous sommes juste avant la ville de Veliko, dans une sorte de station balnéaire installée au bord d’une rivière qui se jette dans le Danube. La saison est finie et les transats et les pédalos sont rangés mais il reste encore beaucoup de pêcheurs et quelques amateurs de baignade et de paddle. Ainsi qu’un passionné d’aviation qui s’amuse à passer le plus bas possible au dessus du camping. Nous nous sommes installés près de la rivière et les enfants ont aussitôt mis leur maillot pour aller patauger dans l’eau et les graviers. Ils ont pour consigne de revenir dès que le soleil se couche. Léa rentre en grelottant. Déjà qu’elle était enrhumée depuis quelques jours, ça ne va pas s’arranger !

Les enfants trouvent que la purée et la polenta ont un drôle de goût. Il n’ont pas tord ! J’avais acheté à l’épicerie du coin une petite brique de crème liquide pour agrémenter un peu le repas. Elle avait de beaux dessins de gâteau dessus. Et en fait elle était déjà sucrée …

Jeudi 9 septembre : la forteresse de Golubac et l’entrée dans les portes de fer.

Foreresse de Golubac

Ce matin, au lever du jour, notre voisin le pêcheur est déjà à son poste ! Je le regarde pensive : nous sommes tellement opposés. Quand je le vois assis à la même place qu’hier soir, je vois « l’immobilité » … nous qui sommes tellement dans le mouvement en ce moment ! Mais il faut un temps pour chaque chose et j’aime aussi m’ancrer quelque part.

Nous nous arrêtons à Veliko pour faire des courses. Je rentre par erreur dans une sorte de magasin de produits bio et bien être. J’en profite pour acheter du miel de thym (conseillé par la vendeuse). Maintenant que tout le monde renifle … Après ouverture, nous constaterons que c’est plutôt du miel au thym ! En effet, du thym broyé a été ajouté au miel. Cela donne un goût assez fort qui, une fois la surprise passée, est plutôt agréable. On verra si c’est efficace !

Maintenant que nous avons traversé le Danube et que nous nous approchons des gorges, c’est fini la digue. Nous allons longer des falaises, voire grimper un peu dessus et avoir de la route goudronnée presque tout le temps. Nous avions perdu l’habitude. La piste cyclable est flambant neuve par endroit (nous croisons même un électricien en train d’installer l’éclairage de la piste). Par contre le vent a encore forci et nous l’avons en pleine face ! Les vagues sur les berges du Danube sont impressionnantes.

Le village de Golubac se voit de loin. A cet endroit, le Danube bifurque vers l’Est et nous espérons de tout notre cœur que les montagnes nous abriterons du vent. Ouf, c’est en partie le cas quand la route se colle à la falaise.

La forteresse se situe après le village. Elle domine le Danube à un emplacement stratégique : à cet endroit le fleuve se rétrécie fortement. Avant la construction du barrage, la navigation y était difficile. Ainsi, ce fort permettait de contrôler le trafic fluvial. La forteresse fut tour à tour serbe, turque, hongroise, turque, hongroise, serbe etc. Elle a été entièrement restaurée et nous pouvons grimper dans les tours les plus basses. Pour monter sur les autres tours (considérées comme difficiles d’accès), il faut prendre un guide. Comme c’est interdit aux enfants, nous n’y allons pas.

Nous reprenons ensuite la route vers notre camping du jour. Nous avons hâte d’y arriver car ce camping nous a été conseillé par le cycliste de Hambourg (vu à Plaza raj). Il y a beaucoup moins de vent et les 15 derniers kilomètres sont avalés rapidement. Le camping est au bout d’une piste en terre. Les chiens se jettent sur nous à notre arrivée : impossible de passer inaperçus ! Mais en fait, ils sont adorables sauf lorsque Mic sort le drone. Un des chiens ne supporte pas les oiseaux et se déchaîne ! Il aboie comme un fou, longe la berge dans tous les sens. Impossible de poser le drone tant que son propriétaire ne l’a pas attrapé fermement par le collier. Il se serait jeté dessus !!!!

A notre arrivée, nous avons eu droit au message sécurité du jour : avant de prendre sa douche, il faut impérativement débrancher le chauffe eau !?? Il n’y aurait pas un électricien dans les parages ?

Le camping possède une terrasse au-dessus de l’eau très agréable pour le dîner. Après le coucher du soleil, il fait un peu frais et je m’installe dans la pièce commune. Le jeune couple qui s’occupe du camping reçoit des amis et ils jouent à Dixit ! Bon, en serbe, donc je n’ai pas essayé de suivre ! Je sort de là avec tous mes vêtements qui empestent la cigarette. Nous sommes frappés par le nombre de jeunes qui fument en Serbie. Et la cigarette est autorisée dans les bars, les restaurants … Quelle chance nous avons en France !

Ca penche vraiment comme ça !
ici, il pousse des bouteilles en plastique ....
Pas toujours facile de lire les panneaux eurovélo
Les corneilles sont au bout !
Nous voici arrivés au ferry. Et ici, nous rejoignons l'eurovélo13
pas facile de lire le menu en serbe
à retenir : pivo = bière
"finition" de l'accostage à la pelle
Tiens ! 3 français avec nous sur le ferry
la forteresse de Ram
Sur l'autre rive, la Roumanie commence à prendre un peu de relief. Ce sera bientôt pareil côté Serbie
ce panneau signale l'entrée dans l'agglomération et la limite à 50 km/h
Arrivée à la station balnéaire
Nous avons pris possession du point d'eau, pratique pour faire la cuisine
Vue de la plage
Ils sont pas bien, là ?
Ca aurait été bien sympa de se baigner ici !
Et de faire la sieste là !
Les boulots sont énormes !!!
Arrivée à Veliko
Ca souffle très fort
Achat de fruits sur le chemin
La plus belle piste cyclable de Serbie !
Quand c'est fini, c'est fini !
Pique nique face au Danube
Le programme des prochains jours
Bientôt une route neuve. Golubac est en vue !
Ca fait bizarre de voir ce panneau à l'intérieur du site !
Tour spécialement conçue pour les canons
Vue depuis l'autre côté du tunnel
Adventure camp !

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