J94 : passage en Bulgarie (c’est plus compliqué qu’on le pensait de revenir dans l’UE !)

Mardi 14 septembre : au revoir la Serbie, merci pour l’accueil, les sourires, les « zdravo », les encouragements, bonjour la Bulgarie !

Nous sommes sur la ligne de la frontière. On voit bien que le pont est peint différemment selon le côté où il se trouve !!!

Ce matin, le soleil cogne dur sur le pas de notre porte. Il fait bon dans la chambre, mais dehors, il est juste impossible de prendre le petit déjeuner sur la terrasse. Les enfants vont s’installer plus loin à l’ombre des arbres. Heureusement, nous avions un frigo à disposition à l’accueil du camping et nos yaourts bien froids sont un régal !

Les bords du Danube sont envahis de plantes aquatiques qui abritent une impressionnante population de grenouilles. Ca saute dans tous les sens quand on s’approche du bord. Les gorges sont loin derrière nous et le fleuve s’est élargi et assagi. La rive roumaine parait bien loin et s’est considérablement aplatie.

A la sortie du village, nous longeons un cimetière. Je reste fascinée par les photos et/ou gravures qui ornent les pierres tombales. Costumes pour les hommes, tenues de mariages, foulard pour les vieilles dames … C’est un témoignage des coutumes d’un pays.

Dans le même thème, les stèles que l’ont voit le long des routes nous rappellent que malgré le faible trafic, il y a des accidents et des morts. C’est à chaque fois un appel à la vigilance. Depuis que nous roulons beaucoup sur la route, nous voyons aussi énormément d’animaux écrasés : hérissons, écureuils, serpents, renard, blaireau … Mais les plus nombreux sont les chats et les chiens. Mieux vaut ne pas regarder de trop près …

Dans une petite côte, le long d’une forêt calcinée, un homme attend sur le bas côté. Il nous applaudit lorsque nous passons à sa hauteur et crie quelque chose qui ressemble à « bravo, bravo ». Cela nous donne de l’énergie !

Nous quittons la route pour prendre une piste en gravier/terre le long du Danube. Cela faisait longtemps que ce n’était pas arrivé. Nous retrouvons avec plaisir les pontons, les pêcheurs, les jardins tout en longueur avec arbres fruitiers devant et les petites maisons pointues au fond. C’est fleuri, paisible et complétement paumé ! Mais dès que l’on s’arrête (histoire de regarder si ces fichues noix ne commenceraient pas à être mûres), il ne se passe pas 2 minutes avant de voir quelqu’un sortir sur le pas de la porte. Paumé, mais habité !

Nous retrouvons le bitume et arrivons à Negotin, la dernière grande ville serbe avant la frontière. Direction un grand parc pour le pique nique (nous avons nos restes du restau à finir). C’est la sortie de l’école. Les mamans discutent devant les balançoires en tenant à la main les sacs d’école des enfants (la mode est au rose). Nous avons du mal à trouver un banc à l’ombre et au calme.

En quittant la ville, nous longeons des bâtiments agricoles. Sur le bas côté de la route, le long du grillage, l’herbe brûle dans l’indifférence générale ! Dans les champs de maïs, les moissonneuses sont en action (il était temps, vu l’état du maïs !). Encore une grande côte sinueuse en plein soleil. Mais une récompense nous attend en haut : une source d’eau bien fraîche. Je plongerais bien la tête dedans ! Après tous ces efforts, nous avons droit à une belle longue descente qui nous conduit au dernier village avant le poste frontière. C’est le moment ou jamais de faire les fonds des poches et sacoches de guidon à la recherche des derniers dinars serbes. Dans l’unique petite épicerie du village, les enfants trouvent leur bonheur dans le bac des glaces. Je tourne un peu dans la boutique avec les 120 DN restants : un yaourt, un paquet de bonbons, 3 carambars, le compte est bon !

Il nous reste 10 km jusqu’au poste frontière, sur une vieille route toute cabossée. Nous nous arrêtons beaucoup pour prendre des photos, comme pour retenir ces derniers instants en Serbie, bien les mémoriser. Ce pays aura été un vrai coup de cœur pour moi, par la variété des paysages et l’accueil chaleureux que nous avons reçu.

Pédaler vers une frontière nous rend un peu euphorique : c’est rouler vers l’inconnu. Une nouvelle page du voyage va commencer, et pas n’importe laquelle : c’est notre dernier pays, nous approchons du but. Mais nous avons bien failli rester côté serbe !

Nous passons le poste frontière serbe sans problème. Puis nous arrivons côté bulgare au poste de désinfection des véhicules. L’employée nous fait signe de continuer avec un grand sourire. Jusque là tout va bien. Nous voici devant la dernière barrière. Le garde nous demande où l’on va : Sofia ! Aïe, mauvaise réponse : il nous explique que ce poste frontière est utilisable uniquement par les gens qui sont en transit vers la Roumanie car il n’y a pas de personne habilitée ici à contrôler les pass sanitaires. Donc en gros, soit on roule jusqu’au poste frontière de Vidin/Calafat et on va dormir en Roumanie ce soir, soit on doit faire demi-tour. Vidin est à 25 km par la route normale mais à 45 par le circuit vélo (ce que le garde ignore, il ne connait que la route principale). C’est notre étape de demain ! Il n’est bien sûr pas question de rouler jusqu’à Vidin ce soir mais nous essayons d’être convaincants lorsque nous affirmons le contraire. Pas facile alors que les enfants nous interrompent sans arrêt pour savoir quand est-ce qu’ils vont avoir les bonbons qu’on leur a promis pour fêter l’entrée en Bulgarie !

Le garde répète plusieurs fois « Vous allez aller jusqu’à Calafat ? 25 km ? ». « oui, oui ! ». Il finit par nous laisser passer et nous filons avant qu’il ne change d’avis.

Nous sommes dans le village de Bregovo où nous avons prévu de dormir. Sans vraiment de raison, il se trouve que nous n’avons pas du tout préparé l’entrée en Bulgarie. Et par malchance, impossible de capter du réseau et donc impossible de savoir s’il y a ou non un hôtel. Nous voici donc à errer dans les rues en espérant ne pas croiser notre garde qui aurait fini sa journée de travail ! Un homme sur un vieux vélo nous interpelle en bulgare. Par geste, nous lui faisons comprendre que nous cherchons un endroit où dormir. Il semble d’abord embêté puis nous fait signe de le suivre. Quelques rues plus loin, il s’arrête devant une grande maison. Il siffle et une femme finit par sortir. Après une petite discussion la femme nous fait entrer dans le jardin voisin et nous ouvre la porte d’une vieille maison. Il y a 4 lits, une table, des chaises, un évier avec de l’eau froide. Les toilettes sont dans une cabane en bois dans le jardin. Spartiate mais parfait, vu la situation. Notre guide est déjà passé à autre chose : il a rencontré une connaissance dans la rue puis il est reparti.

Je n’ai jamais été aussi contente d’avoir un réchaud et un paquet de pâtes au fond des sacoches. Notre hôtesse nous apporte des tomates du jardin, du fromage de chèvre, des pommes et des poires. Les enfants dévorent ! Les lits sont de vrais engins de torture : on sent tous les ressorts ! Je suis vite volontaire pour dormir sur un matelas gonflable dans le couloir de l’entrée avec les sacoches ! Nous avons retrouvé du réseau, nous sommes sauvés pour demain !

Lever de soleil (aperçu de façon tout à fait involontaire sur le chemin des toilettes)
Ca cogne dur ! La petite lessive faite le matin est sèche en 1/2 heure !
Les enfants finiront par aller se mettre à l'ombre des arbres
Les plantes ont colonisé les berges
Paradis pour les grenouilles
Le cimetière à côté du camping. Tenues d'époque sur les gravures
Encore des bas côtés calcinés ...
Retour sur une piste au bord de l'eau, Gaëtan est ravi !
Pommier productif !
Encore une route en travaux
Le chien du parc est bien content que quelqu'un pense à lui donner à boire !
Ca brûle ! Mais ça n'inquiète personne
Ca grimpe et toujours un temps très chaud pour la mi septembre
Ouf, la fontaine en haut de la côte est un régal !
Dernier village serbe, nous faisons une pause à côté de l'épicerie.
Nos derniers dinars serbes ont permis d'acheter glaces, bonbons et yaourt !
Mon yaourt préféré, bien consistant ! Il va me manquer !!!
Encore un cimetière à la sortie du village
C'est la première fois que nous remarquons ces paniers de fleurs (probablement apportées pour un enterrement récent)
Remorques pleines de graines de tournesol. Amélie Poulain aurait pu plonger dedans en entier !
Frontière à 3 km et encore une stèle sur le bas côté de la route
Est ce qu'on doit désinfecter les vélos ????
Mince, le duty free est fermé
Est ce qu'il y a vraiment des gens qui demandent le nom du garde pour lui mettre un commentaire ???
Notre maison pour ce soir
Bon, j'avais dit "douche pour tout le monde ce soir" mais comme il n'y a pas d'eau chaude et pas de douche ... mais il va quand même falloir faire quelque chose pour ces cheveux !!!
Fromage et fruits apportés par notre hotesse
Perso, je préfère dormir dans l'entrée sur un matelas à nous (même percé) que sur les lits à ressort !

1 réflexion sur “J94 : passage en Bulgarie (c’est plus compliqué qu’on le pensait de revenir dans l’UE !)”

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