J95 et J96 : de Bregovo à Lom, de la frontière serbe à la frontière roumaine !

Mercredi 15 septembre : enfin le beau Danube bleu !

Notre ami bulgare, tout juste sorti de la douche !

Premier objectif du jour : retirer de l’argent bulgare et acheter du pain pour le petit-déjeuner. Michaël part en vélo pour le centre-ville. Nous n’avons qu’une hantise, c’est qu’il croise le garde-frontière à qui nous avons expliqué hier que nous filions directement vers la Roumanie. Mais le centre-ville est assez calme et il est vite de retour. Pendant que nous chargeons les vélos, les enfants font le tour des animaux de la ferme. Les cochons sont impressionnants ! Il y a aussi des ruches, mais les abeilles ne sont pas très actives, il fait encore trop frais. Notre grosse interrogation concerne le prix pour la nuit : nous ne savons pas trop à quoi nous attendre. Finalement, on nous demande 30 leva, soit 15 euros. En soit, ce n’est pas cher mais nous avons eu des logements tellement plus modernes et confortables en Serbie pour presque le même prix que nous sommes un peu surpris. Nous payons tout de même de bon cœur car cette maison nous a été bien utile et l’accueil très agréable.

Deuxième objectif du jour : rejoindre Vidin/Calafat, à la fois parce que c’est notre prochaine étape, mais aussi pour aller nous mettre en règle au poste frontière bulgare pour le contrôle sanitaire. Maintenant que nous sommes en Bulgarie, nous pourrions simplement aller à Sofia mais nous craignons que le garde n’ait noté quelque part que nous n’avons pas présenté le pass sanitaire et nous ne voulons pas prendre prendre le risque d’avoir des problèmes au moment de quitter la Bulgarie.
Nous avons à peine parcouru quelques rues que nous retombons sur notre ami providentiel de la veille. C’est l’occasion de le remercier pour son aide et de faire une petite photo avec lui.

Il n’y aura pas beaucoup de villages sur l’étape du jour et nous ne savons pas encore comment les choses fonctionnent en Bulgarie. Y aura-t-il de petites épiceries partout comme en Serbie ? Du coup nous faisons quelques courses pour le pique nique avant de partir. Devant l’école, il y a un grand nombre d’enfants et de parents qui attendent sur un air qui ressemble étrangement au refrain de la chanson « itsi Bitsi Petit Bikini ». Comme bien sûr, c’est en Bulgare, nous ne saurons pas de quoi parle la chanson. Et justement, pour rester dans le sujet, depuis que nous sommes en Bulgarie, nous trouvons très amusant de notre côté de chanter « Ce qu’il me dit » de Thomas Fersen.

Il n’y a absolument aucun panneau dans le village pour indiquer le parcours de l’Eurovélo 6. Ce n’est pas une surprise car la majorité des gens suivent l’EV6 côté Roumanie. Michaël nous guide en s’appuyant sur la carte de open cycle map (téléchargée avant notre départ grâce à Komoot). Peu de temps après avoir quitté le village, nous sommes rattrapés par 2 cyclotouristes allemand et autrichien en route pour Calafat. Nous sommes donc sur la bonne route. Il y a très peu de circulation et des arbres sur les 2 côtés, ce qui nous permet de rouler à l’ombre. Mais nous ne voyons pas le Danube qui est trop loin, de l’autre côté des champs. C’est toujours très sec, et lorsque le tracé nous conduit sur un petit chemin en terre, nous hésitons un peu. Le chemin est composé d’une épaisse couche de terre extrêmement fine. Elle ne nous empêche pas de rouler car les vélos s’enfoncent facilement jusqu’à la couche dure mais cela soulève une importante poussière qui rend la progression désagréable pour les vélos qui sont derrière. Après 500 m, nous faisons demi-tour. Mieux vaut faire quelques km de plus par la route que de continuer ainsi au soleil. D’autant plus que l’heure du pique nique approche ! Bonne décision car nous tombons peu après sur une jolie petite place aménagée devant une école avec bancs et fontaine à l’ombre. J’ai acheté des oeufs ce matin pour faire des oeufs à la coque. Nous avons l’habitude d’en transporter sans encombre sur les vélos, sauf que cette fois-ci, ils étaient vendus en vrac (dans un sac plastique). Je les avais calé dans un tupperware mais cela n’a pas suffit. Finalement, nous aurons de l’omelette au menu !

La chaleur est écrasante et en plus, il pleut du maïs ! En fait, il fait tellement chaud que des tourbillons de poussière se forment dans les champs de maïs qui ont été moissonnés. Ils sont facilement repérables car ils entraînent dans les airs de petits morceaux de feuilles de maïs sèches. Ces confettis sont soulevés à plusieurs dizaines de mètres du sol, puis retombent un peu plus loin une fois sortis du tourbillon. C’est fascinant de voir évoluer ces mini tornades dans les champs.

Au loin, de l’autre côté des champs, nous apercevons des files de camions immobiles. Et derrière eux, on devine les piles du pont européen qui enjambe le Danube. Le poste frontière bulgare se trouve de l’autre côté. Des feux régulent la circulation avant le passage du pont, probablement pour éviter que trop de camions ne stationnent dessus. Mais nous ne sommes pas concernés. Nous avons une belle piste cyclable absolument déserte sur un des côtés. La vue sur le Danube est absolument magnifique. Nous en profitons car dans quelques jours, nous lui dirons adieu pour bifurquer vers Sofia.

Le poste frontière est très grand avec des files pour les camions, les voitures, les cars. Nous cherchons un endroit qui ressemblerait à un poste de contrôle sanitaire mais nous ne trouvons que des bureaux pour régler la vignette obligatoire pour rouler en Bulgarie. Des gardes frontière nous interpellent car nous ne sommes pas dans la file pour sortir. Normal, nous ne voulons pas sortir ! Mais ce n’est pas facile de trouver quelqu’un disposé à écouter notre histoire. Enfin, après discussion avec un garde-frontière bulgare, celui-ci nous explique que si nous sommes vaccinés, il n’y a aucun problème et il ne prend même pas la peine de regarder notre pass sanitaire. On se sent un peu bête d’avoir fait le détour jusqu’ici mais au moins, nous avons l’esprit tranquille.

Nous retraversons le Danube (largeur estimée à 1,33 km d’après le compteur du vélo) et arrivons enfin à Vidin. J’avais un petit a priori contre cette ville après avoir lu qu’en 2011, elle avait été classée ville la plus pauvre d’Europe. Mais le peu que nous voyons est plutôt sympa. La ville a autrefois été fortifiée et nous y entrons par une vieille porte bordée de remparts. Une jolie forteresse se dresse au bord de l’eau, entourée d’un grand parc. Des gens se baignent. Cela donne envie mais il est un peu tard et nous devons récupérer notre appartement. Heureusement que nous avons nos smartphones pour nous guider car nous ne voyons aucun panneau indiquant un nom de rue. Mais nous avons quand même un doute car l’endroit est en travaux et on aperçoit un artisan en train de travailler dans des pièces vides. C’est pourtant bien là : nous avons un appartement fraîchement rénové au deuxième étage et comme le reste est en travaux, nous avons l’immeuble pour nous seuls une fois l’artisan parti. Cela nous permet de stocker les vélos dans le couloir plutôt que dans la rue. Allez, pas d’excuse ce soir, tout le monde à la douche !

Jeudi 16 septembre : des camions, des camions, des camions puis des suisses !

L'usine verte en plein milieu c'est la brasserie de la bière Almus

Après un bon petit-déjeuner dans l’appartement (hier j’ai trouvé de très bonnes baguettes au supermarché), nous reprenons la route. Jean Louis nous a prévenu hier soir que le début de l’étape se faisait sur une route très chargée. Ce n’est pas étonnant, vu les camions aperçus hier au poste frontière. C’est donc Léa qui prend le vélo enfant. Elle se met au milieu et je ferme la marche avec mon gilet jaune. Avec nos grosses sacoches, nous sommes bien visibles. En plus, je prends volontairement de la marge avec le bas côté pour obliger les véhicules à s’écarter. La file de camion et de voiture est presque ininterrompue. La route est en bon état et relativement plate. Léa a la pêche et nous roulons vite. Les km s’enchaînent et enfin la circulation diminue. Il était temps, il est épuisant de rester aussi concentré sur la conduite. Après 19 km, Léa passe la main à Gaëtan. C’est au cours de cette pause que Michaël s’aperçoit qu’une attache d’une sacoche arrière est cassée (c’était donc ça le petit « clac ! »). Heureusement qu’elle n’a pas complètement lâchée pendant que nous roulions avec les camions ! Nous transvasons le contenu dans la vieille sacoche Vaude que nous avions gardé en secours après l’achat de 2 sacoches neuves à Passau. Au moins, nous ne l’avons pas transportée jusqu’ici pour rien.

Nous finissons par bifurquer sur une route secondaire presque déserte, indiquée par un panneau officiel Eurovélo 6. C’est le premier que nous apercevons en Bulgarie ! Le paysage est assez monotone et il n’y a personne dans les villages que nous traversons. Certains semblent même totalement abandonnés, à l’image de l’école devant laquelle nous pique niquons. Pourtant, les jeux pour enfants sont en bon état mais les vitres du bâtiment sont cassées et le toit en mauvais état. Le terrain de basket est envahi par les arbustes …

Nous venons à peine de repartir lorsqu’un cycliste allemand (d’après le petit drapeau accroché à son vélo) nous dépasse à vive allure. 5 minute après, une femme me double à son tour dans une petite montée. Un coup d’œil derrière moi me permet de voir qu’elle n’est pas seule. Je suis suivie par 2 vélos dont un vélo couché. Je rattrape la première cycliste. Elle n’a pas trop envie de discuter. J’apprendrai juste qu’ils sont suisses. Je profite d’une belle descente pour la doubler (le privilège du poids !!!). Avec Léa, nous pédalons de toutes nos forces pour rattraper Michael, Gaëtan et Mathis afin de les avertir. En effet, nous n’avons repéré qu’un seul hôtel à Lom et nous n’avons pas réservé. Il est donc important d’arriver avant les suisses ! Ce petit challenge motive tout le monde et nous roulons à fond sur cette route qui ondule dans les collines. Les suisses restent loin derrière et cela nous permet d’arriver tôt à Lom.

Finalement, il y a au moins 2 hôtels à côté du Danube et probablement d’autres dans le centre. Nous prenons la dernière chambre dans celui qui a l’air le plus sympa (une chambre pour 2 avec juste la place pour mettre les matelas des enfants tout autour du lit). L’hôtel et son restaurant sont au 1er et 2ème étage d’un bâtiment. Nous montons les vélos dans l’étroit escalier et les calons dans un coin. Pas de risque que quelqu’un essaie de les bouger d’ici ! Alors que nous prenons un verre au balcon du restaurant, nous apercevons les suisses qui passent (au moins 45 minutes après nous !).

Nous avons du temps et les enfants veulent absolument se baigner. Google maps indique une plage à 20 minutes à pied, de l’autre côté du parc. En arrivant sur place, j’aurais cru à une blague s’il n’y a avait pas déjà du monde en maillot sur des serviettes de bain. La berge en terre n’est pas franchement belle et l’eau est froide mais les enfants sont contents de patauger et de jouer avec les cailloux. Je serais quand même mieux à l’hôtel ! Au retour, nous nous arrêtons dans une gargote qui fait du poisson grillé. Pour 3 fois rien, nous nous régalons avec une belle assiette de friture (les enfants nous regardent manger, chacun son tour d’attendre !). Retour à l’hôtel et au restaurant qui leur sert une bonne soupe et nous permet de goûter la bière locale (on a vu la brasserie en arrivant) : l’Almus.

Et voici nos premières toilettes bulgares
Mathis ne s'approche pas trop du gros cochon !
C'est parti pour notre première étape bulgare
Belle route ombragée au départ de Bregovo
Maintenant je sais écrire Florentin en cyrillique !
trop de sable par ici 🙁 on fait demi tour !
là ça roule mieux, et c'est vraiment tranquille
Pique nique
Les bas côtés sont tous cramés. Ca fait mal au coeur de voir des noyers roussis par les brulis non surveillés
au loin, une file ininterrompue de camions direction la frontière roumaine
Ca fait plaisir de doubler tout le monde
Les camions passent en haut. Ca grimpe moins de notre côté
On l'a enfin trouvé, le beau Danube bleu !!!!
Il y a du monde sur le banc de sable au milieu du Danube
le poste frontière bulgare de Calafat
la frontière matérialisée au milieu du pont
la forteresse de Vidin
Vue sur le pont qui mène au poste frontière
travaux en cours !
le hall d'entrée de l'hôtel : parfait pour ranger nos vélos
dîner dans le seul appartement terminé dans l'hôtel en travaux
Petit déjeuner
Prêt à repartir
des pales d'éoliennes
rupture d'une fixation de sacoches : heureusement on en a une en rab !
sacoche remplacée, on repart !
le premier panneau Eurovélo6 vu en Bulgarie
Pique nique en face de l'école abandonnée
Dans la cour derrière nous, c'était des terrains de sport avant que les plantes n'envahissent tout
Arrivée à Lom !
Notre hôtel est au 1er et 2ème étage. On aime bien la table sur la terrasse (en rouge)
Profitez du lit les enfants, car ce soir, vous dormirez à côté sur vos matelas !!
les suisses finissent par arriver à Lom
Drôle d'idée de mettre un bateau de cette taille au milieu d'un parc
en route pour la plage
et voici la "plage" en terre
une petite friture pour l'apéro
ce soir on dîne à l'hôtel

2 réflexions sur “J95 et J96 : de Bregovo à Lom, de la frontière serbe à la frontière roumaine !”

  1. Ping : J94 : passage en Bulgarie (c’est plus compliqué qu’on le pensait de revenir dans l’UE !) – notrepetiteodyssee

  2. Ping : J97 à J99 : de Lom à Knezha, épisodes de canicule dans un paysage plutôt inhospitalier – notrepetiteodyssee

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