Bogotá, étape d’acclimatation

Premier jour tranquillou, on découvre le quartier.

Avec le décalage horaire, les enfants se réveillent plusieurs fois dans la nuit, vers 2h, 4h puis 6h du matin. Le petit déj n’est servi qu’à partir de 8h30 mais heureusement, nous sommes venus avec des provisions qui les font patienter un peu dans la chambre (sinon ils seraient partis directement jouer au ping pong devant le bureau de la réception, sûr qu’ils auraient adoré !).

Bogota, nous connaissons déjà un peu. Aussi, nous n’avons pas prévu beaucoup de visites pour ces premiers jours. Nous partons tranquillement voir la place Bolivar et ses pigeons. C’est très calme le matin. Du côté de l’église Santa Maria, il y a beaucoup de militaires et la rue où nous allons est fermée. Il faut dire qu’elle est située dans le quartier de la résidence présidentielle. On nous laisse tout de même passer. Cette très belle église a été transformée en musée et accueille des expositions. Le mélange entre l’édifice religieux et les œuvres d’art est plutôt réussi. L’exposition des œuvres délicates de Pedro Ruiz nous charme tous. Les détails sont si fins que chaque tableau est équipé d’une loupe pour pouvoir l’examiner de plus près .

Nous tournons un peu dans le quartier en attendant 12h et nous sommes les premiers à nous présenter au restaurant de la escuela Taller. C’est une école de cuisine, mais pas uniquement. Une partie du mobilier provient également des ateliers de l’école. Les tables sont disposées dans une cours intérieure ainsi qu’à l’étage. Le bâtiment est très joli, le service rapide et les plats délicieux ! Le restaurant s’est bien rempli depuis notre arrivée et il y a la queue dans le couloir pour avoir une table. Il n’y a que des locaux (gage de qualité pour nous), des gens venus faire leur pause déjeuner.

Notre objectif pour cet après midi est de trouver une carte routière de la Colombie. Cela nous permet de découvrir plusieurs librairies. Rien ! Par contre, les rayons de livres jeunesse donnent envie de s’asseoir sur les coussins pour passer l’après midi ici (ce serait pas mal pour travailler notre espagnol !).

Entre l’altitude et le décalage horaire, nous traînons un peu la patte dans les rues de Bogota. Il faut dire que la ville est à 2640 m d’altitude. Le ciel est très nuageux mais dès que le soleil trouve un passage, il fait très chaud. Par contre, nous nous sommes fait surprendre par la fraîcheur en fin de journée, alors que nous étions ressorti nous promener (nous avons finalement trouvé notre carte routière et une carte SIM Claro).

Ce premier jour nous a permis de prendre nos marques dans la quartier de la Candelaria. L’ambiance y est détendue, les rues très colorées, c’est un endroit où l’on se sent bien. Notre espagnol revient peu à peu. Bref, le voyage commence bien !

J2 : et si on prenait un peu de hauteur !

les enfants se réveillent toujours à 6h du matin ! A partir de 8h, ils sont au ping pong. Ils s’améliorent sensiblement (mais ils partaient de loin). De notre côté, c’est logistique voiture : nous voulons en louer 2 à partir du lendemain mais nous n’en trouvons pas chez Europcar. C’est probablement parce que le délais de réservation est trop court. Ce n’est pas grave, nous prolongeons d’un jour notre séjour à Bogota. Ce soir, mon papa arrive par le vol Air France. Cela fera du bien à tout le monde d’avoir une journée supplémentaire avant de partir en vadrouille dans tout le pays !

Après avoir longtemps hésité sur la meilleure façon de sortir un peu les enfants, nous décidons de monter (en téléphérique) en haut du Monserrate (3150 m).  Il existe aussi un funiculaire mais celui-ci ne fonctionnait pas quand nous sommes arrivés. Bien que nous n’ayons pas beaucoup marché, nous sommes assez fatigués (nous n’avons pas encore fait nos globules rouges). La vue sur Bogota est sympa mais il n’y a pas grand chose à faire en haut.

Sur le chemin du retour, nous testons différents types d’empanadas (poulet-bœuf-riz, poulet-pommes de terre, bœuf-oeuf-pommes de terre …). D’abord sceptiques, les enfants finissent par apprécier. Léa devient même une inconditionnelle du poulet-pomme de terre, à condition de l’arroser d’une sauce pimentée aux oignons. Les empanadas colombiens sont frits. La pâte n’est pas du tout la même que celle des empanadas argentins et la garniture un peu moins travaillée.

C’est remplies d’énergie que nous partons entre filles explorer une autre partie de notre quartier. Les murs sont tagués dans tous les styles et j’aime beaucoup ces explosions de couleurs (il y a même Huck, le copain de Tom sawyer sur un mur !). Un peu trop confiante dans ma maîtrise du quartier, je me perds au retour et nous faisons un énorme détour avant de retrouver le chemin de l’hôtel où nous nous écroulons dans les fauteuils.

Ce soir, j’ai voulu faire plaisir aux enfants en prenant des nouilles dans un restau asiatique, mais mauvaise pioche, ce n’est vraiment pas bon. Par contre, je me régale avec un plat de ceviche déniché par hasard en allant faire quelques courses. Demain, j’y retourne et je demande la recette ! Comme la veille, Mathis s’est endormi sans manger à 19h. Il va continuer à sauter le repas du soir pendant quelques jours, le temps de recaler son horloge interne ! Après toute la marche de cette journée, je serais bien allée dormir mais nous attendons mon papa : son vol, prévu à 21h à Bogota, a 1h30 de retard. Le salon, qui s’est bien rempli dans la soirée de baroudeurs plus jeunes que nous (on a l’impression de se voir il y a 13 ans), se vide petit à petit : il y a ceux qui repartent avec un vol du soir, ceux qui vont écumer les bars et ceux qui préfèrent se coucher. Nous sommes les derniers à squatter le salon lorsque papy Michel arrive enfin. Ca y est, la team est au complet !

J3 : on connait déjà, mais on y retourne, le musée de l’or

Ce matin, direction le musée de l’or. C’est un incontournable de Bogota. Les expositions sont organisées sur 2 niveaux. La visite guidée d’une heure permet d’avoir des informations plus intéressantes que celle des audios guide, mais ce n’est pas facile de se concentrer sur la guide en espagnol, tout en traduisant pour les enfants et en répondant à leurs questions. Les objets exposés sont superbes et leur nombre impressionnant. Il y a notamment une salle circulaire qui rassemble des centaines d’objets mis en valeur par un son et lumière.

Sur cette photo, on peux voir au centre un ornement qui s'accroche au nez (comment pouvait on porter ça !!!???). Il représente un jaguard, animal puissant auquel les chamans faisaient souvent référence. On distingue bien la tête et les 4 pattes sur les côtés (jaguard en train de courir ou de sauter)

Quand on repart du musée de l’or, on est capable de répondre à ces 2 questions

– comment a-t-il été possible de fabriquer des objets aussi petits avec autant de détails ?

– qu’est ce que le tumbaga et pourquoi les espagnols ont ils parfois été très déçus en fondant les objets en or qu’ils avaient volé ?

Nous avions déjà admirablement répondu à ces 2 questions dans notre blog « Vacances & Résistance » de l’époque 😉 et pour ceux que cela intéresse, je vous recommande vivement la lecture de notre article sur le musée de l’or : ici

Dans la dernière partie de la visite, notre guide met l’accent sur un point important. Les objets en or n’avaient pas de valeur marchande pour les peuples préhispaniques (contrairement aux conquistadors qui recherchaient de l’or dans un but commercial). Bien sur, il y avait en Colombie, d’importantes quantités d’or, mais pas autant que ce que les conquistadors se sont imaginés en découvrant tous ces objets. Dans les civilisations préhispaniques , l’or était avant tout destiné aux élites politiques et religieuses et les objets avaient essentiellement une valeur symbolique. Celle du pouvoir, bien sûr, mais aussi, une puissance spirituelle permettant de créer un lien avec les dieux. Ceci explique l’utilisation du tumbaga (or+cuivre) car ce n’était pas la quantité d’or qui comptait mais ce que l’objet représentait, symboliquement, par sa forme, ses motifs etc. Pourquoi jeter dans des lacs ces objets si beaux et si précieux ? C’est le principe de l’offrande. Elle termine le cycle : rendre à la terre ce qu’elle a donné. L’équilibre. Voici un principe que nous avons oublié depuis longtemps : dans nos civilisations, nous prenons beaucoup et rendons peu …

Représentation d'une cérémonie au cours de laquelle le roi, recouvert de poudre d'or, se baignait dans un lac tandis que l'on jetait des objets en or dans l'eau

En fin de journée nous repartons faire un tour dans le quartier des artistes découvert avec Léa. Le vendredi soir, la place sert de scène ouverte. Nous ne comprenons rien à ce que raconte le conteur du jour mais nous sommes plutôt venus pour l’ambiance. Il y beaucoup de monde et des policiers à chaque coin de rue.

Le soir, nous passons une très bonne soirée au Cranky Croc avec Stéphane, un ancien copain d’école qui vit à Bogota depuis 6 ans avec son fils. Les enfants sont ravis d’avoir un copain qui parle français pour la soirée. Nous espérons bien les revoir lors de notre prochain passage à Bogota !

Premiers pas dans Bogota. Même si le pays est beaucoup plus calme qu'avant, je trouve ça un peu impressionnant de se retrouver en Colombie
Ces hommes verts se retrouvent un peu partout dans le quartier. C'est un projet artistique qui utilise des matériaux recyclés.
Place Bolivar
Entrée de l'église Santa Maria
Mélange des styles dans cette église-musée
Des militaires se promènent un peu partout (ceux là ne sont pas en service)
Place Bolivar
Les vendeurs de fruits
La guerre des clans !
Ca y est, on a un numéro colombien, mais surtout on a une connexion internet (enfin, dans les villes !)
La table de ping pong et juste derrière, le bureau de la réception !
Très visible, la police en jaune fluo
Le départ du téléphérique
Remake d'une photo prise il y a 13 ans !
Léa, fan des impanandas de ce petit stand.
Pour les fans de Tom Sawyer
La maison orange, c'est le Cranky croc !
Miam, j'ai trouvé des granadillas dans un supermarché pas loin !
La technique du martelage pour les pattes !
Technique de la cire fondue et du moule pour les objets les plus petits
Coquillages recouverts d'une feuille d'or
La pierre verte uilisée à gauche est une émeraude
Cet obet est un poporo. Il contenait du cal (chaux), qui est du coquillage réduit en poudre. Le chaman en prélevait un peu à l'aide d'un pique (voir la photo précédente) et l'ajoutait aux feuilles de coca qu'il machait. Encore utilisé aujourd'hui (mais pas dans des objets en or), cela permet de libèrer l'alcaloïde et d'augmenter le pouvoir de la coca.
Masque mortuaire (sympa le sourire !)
Exemple de tenue complète de la tête aux pieds

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *