Les météores !

Lundi 16 mai : à pieds à la découverte des Météores

Les météores sont un ensemble rocheux assez étonnant : dispersés un peu au hasard, parfois empilés, ce sont d’énormes rochers aux formes plutôt douces. Ils sont constitués de cailloux empilés qu’on s’attend à voir s’effriter sous ses doigts. Mais vu de près, c’est bien collé !!! Cette formation rocheuse répond au doux nom de « poudingue » (conglomérat formé de galets liés par un ciment sableux). Tout cela s’est amassé sous l’eau il y a fort fort longtemps. Sinon il y a la version locale selon laquelle des roches furent envoyées du ciel sur la terre par la Providence (d’où leur nom de « météores ») pour permettre aux moines de se retirer et de prier. Toujours est-il que les premiers moines vivaient en ermites dans des grottes. Puis ils ont fondé des monastères (jusqu’à 24). Aujourd’hui, 7 sont encore en activités et 6 ouverts au public. Une tenue correcte est exigée et pour les femmes, c’est jupe obligatoire !!! Heureusement, des paréo sont à disposition pour celles qui arrivent en short ou en pantalon. 

 

La plupart des gens visitent les monastères en voiture car ils sont tous accessibles par la route. On peut aussi faire le circuit en vélo car il y en a à peu près pour 20 km. (on en a vu quelques uns en vélos électrique). Mais vu la beauté des paysages, la randonnée reste quand même le meilleur moyen de découvrir les météores (pour moi, la vue des monastères accrochés aux rochers est nettement plus fascinante que l’intérieur des monastères). Aussi surprenant que cela puisse paraître, il n’existe pas de chemin balisé qui permette d’aller facilement d’un monastère à l’autre. Pour planifier nos sorties, nous avons donc dû combiner les informations de l’office du tourisme, du loueur de vélos électriques, de notre proprio et de komoot. 

Notre maison, c'est celle qui se trouve derrière les arbres, au bout des vignes.

Ce matin, nous partons donc pour un tour assez long qui nous emmène voir un monastère troglodyte (qui ne se visite pas donc à l’écart des foules) avant de monter sur le plateau pour rejoindre le plus grand des monastères. Il fait déjà bien chaud lorsque nous commençons à marcher. Nous prenons le sentier qui part de chez nous, c’est pratique et après un peu de marche, nous arrivons sur la route au niveau du petit monastère de Saint Nickolaos. C’est là que ça se corse. Le sentier n’est pas du tout marqué et nous tâtonnons un peu dans les prés avec quelques passages de fils barbelés.

Surprise, il y a des animaux dans le coin mais pas ceux que l’on pourrait s’attendre à trouver habituellement dans les pâturages. Ici, c’est le paradis des tortues !!!! Je l’avais lu sur un blog mais je ne m’attendais pas à tomber si facilement ni si fréquemment sur des tortues.

Le monastère Ypapanti est tout petit, accroché au rocher. Ici, pas de voiture, pas de bus, c’est calme.

Après le monastère Ypapanti, nous grimpons sur les énormes rochers. La vue sur la vallée est magnifique. Les rochers sont très arrondis et quand nous marchons dessus, nous ne ne rendons pas du tout compte qu’une glissade serait une très mauvaise idée. C’est en voyant la vue de drone que l’on réalise qu’il ne faut pas trop s’approcher du bord !

Le sentier est bien tracé maintenant et nous cheminons un moment sous les arbres (la moindre ombre est la bienvenue) jusqu’à apercevoir le monastère de Varlaam puis celui de Grand Météores. Le paysage est un peu gâché lorsque la route apparaît juste en dessous du sentier. Jusque là, nous étions en pleine nature et nous ne partagions les météores qu’avec les tortues et quelques rares randonneurs. Déboucher ainsi sur un parking au milieu des bus et des voitures casse un peu la magie des lieux.

Direction l’entrée du grand monastère, parait il le plus beau des 6. C’est aujourd’hui ou jamais car et il est fermé demain (chaque monastère a son propre jour de fermeture hebdomadaire). Ceux qui viennent en voiture ont tout de même un petit effort à fournir pour atteindre l’entrée car il y un grand escalier à gravir. La visite est agréable. Il y a des terrasses avec des belles vues. Dans la bibliothèque, les objets en bois sculptés sont impressionnants. Et dans l’église, on peut voir un incroyable lustre suspendu décoré d’œufs d’autruche. Les cloisons en bois sont couvertes de peintures dont une bonne partie représente des scènes de massacre, en particulier des décapitations ! Le sang gicle des cous tranchés, mais les têtes tombées sont toutes représentées dans des auréoles, donc on ne s’inquiète pas pour leur avenir.

Nous avions prévu d’aller visiter le monastère suivant (Varlaam) mais l’après midi est déjà bien entamée et nous sommes partis sans pique-nique. Tant pis pour la visite du monastère : Mic nous fait un beau reportage vidéo avec le drone (tous les 2 font une petite crise d’angoisse lorsque la connexion drone-télécommande se coupe pendant le tour du monastère). 

Nous rentrons chez nous. Que c’est bon de retrouver la fraîcheur de la maison ! Les moments les plus marquants d’un voyage ne sont pas toujours les visites de site « incontournables » mais ces temps informels où on se pose pour prendre un café sur la terrasse, regarder les chiens jouer dans le jardin et s’imaginer habiter ici. C’est vraiment un bel endroit. Notre proprio est un peu chasseur (vu ses chiens) mais c’est surtout un grand ramasseur de champignons et il parait qu’on en trouve toute l’année. Prochainement, il va aussi aller ramasser une petite orchidée qui pousse en altitude et dont on fait des tisanes avec les racines. 

Mic reprend le vélo en fin de journée pour aller faire des courses à Kalambaka. Il devait être un peu fatigué car il a rapporté des mini concombres à la place des courgettes et de drôles de légumes de forme pyramidale à la place des haricots verts. C’est l’occasion de goûter un légume qui a l’air assez consommée en Grèce car j’en verrai souvent par la suite dans les supermarchés.

Mardi 17 mai : marche sur le sentier du « holy spirit »

Pour ce deuxième jours dans les météores, nous faisons « repos » le matin. Enfin, ce sont surtout les enfants qui se reposent car Mic en profite pour nettoyer tous les vélos pendant que je m’occupe des duvets et sacs à viande. L’objectif est de s’assurer qu’il n’y a pas de bêtes dedans (car Gaëtan est couvert de boutons). Les premiers prennent un grand bain de soleil et les second sont plongés dans la baignoire. Espérons que cela suffira. 

Pour la randonnée du jour, nous allons faire le tour de l’énorme rocher qui est à côté de la maison afin d’atteindre une petite chapelle creusée dans la roche. Rien à voir avec les 6 monastères mais les gens du coin nous l’on conseillé plusieurs fois alors on va aller voir ! Comme tous les jours, le ciel se couvre dans l’après midi. Les photographes amateurs doivent être déçus en ce moment car il n’y a pas de belle lumière du soir et cela va durer toute la semaine. Le sentier passe au pied du rocher. Le coin est bien sûr très connu aussi pour ses voies d’escalade. Des suisses qui voyagent dans un petit van sont justement en train de faire une longue voie tout près de notre maison. Certaines sont très difficiles (action directe 8b+) et malheureusement, cela ne se termine pas toujours bien et il y a eu une chute mortelle en début d’année. (des infos escalade par ici)

Nous croisons une française assise sur un rocher. Elle vient de débarquer en bus et comme elle repart demain pour Thessalonique, elle est partie directement sur les chemins sans se renseigner. La pauvre pense trouver au bout du sentier un monastère des météores. Dommage ! Nous lui donnons quelques informations pour qu’elle puisse aller voir certains monastères demain matin. Quand j’imagine qu’elle sera à Thessalonique demain soir, cela me donne le vertige. Nous, il nous a fallu 2 semaines pour venir jusqu’ici depuis Thessalonique (OK, en faisant des détours et des pauses mais tout de même …). 

Nous arrivons enfin à la toute petite chapelle creusée dans la roche. L’intérieur est peint en blanc avec des décorations de style assez éclectique : cela va du tableau de style caneva à ceux en métal repoussé.

Nous montons par une échelle sur un gros rocher comportant une croix et une cloche (que n’importe qui peut faire sonner) puis un autre qui donne tout de même une belle vue sur un des monastères. Nous terminons cette jolie boucle par un sentier qui retourne au village de Kastraki et passe, comme la vie est bien faîte, par l’épicerie et son congélateur plein de glaces !!!

Retour à Kastraki

Mercredi 18 mai : un dernier tour dans les météores (on a vraiment du mal à partir !)

Comme nous avons prévu de dormir à Trikala, à une vingtaine de km d’ici, nous avons encore toute la matinée pour visiter des monastères. Nous reprenons le sentier pris avant-hier et arrivons assez vite au monastère Agios Nikolaos. Monter les marches jusqu’à l’entrée nous épuise, ou alors c’est le fait de voir la cabine d’ascenseur extérieur en haut alors qu’elle était en bas quand on a commencé à grimper ? ça promet pour le reste de la journée !

De face !
De profil !!!

Le monastère est tout petit mais il a lui aussi une jolie petite église (qui comporte 2 pièces) et des toits terrasse. A la sortie, nous abandonnons (pour la deuxième fois en 3 jours), l’idée d’aller visiter le monastère de Vaarlam. Nous sommes bien mieux installés à la terrasse de la maison pour un dernier repas ! Enfin, il est temps de remonter sur les vélos et de dire adieu aux chiens et à notre hôte. 

Pour quitter Kastraki, nous empruntons l’itinéraire indiqué la loueuse de vélo de Kalambaka. Nous prenons de petites routes qui vont vers la rivière et nous offrent de splendides panoramas sur les météores. Malheureusement cette belle vue sera prochainement irrémédiablement gâchée par le chantier de l’autoroute. Le tracé est bien visible et cela fend le cœur de se dire que ce coin si paisible sera prochainement pollué par des tonnes de remblai, bitume, véhicules etc.

Ici, bientôt, une autoroute, snif ...
Notre itinéraire pour Trikala chemine sur des routes de campagne presque désertes et un joli pont byzantin.

Le centre ville de Trikala est très agréable et sa rue piétonne débordant de terrasses de café nous tend les bras. Allez ! pause glace et jus de fruit frais. Nous sommes délogés par un grand coup de vent qui semble annoncer un orage. Ce serait dommage de finir sous la pluie ! Hop, nous sautons sur les vélos pour faire le dernier km jusqu’à notre logement : cette fois ci, nous avons un super appart au sous-sol d’une maison. L’ intérieur est vraiment nickel. La lumière ne rentre que par des fenêtres allongées en haut des murs mais cela n’est pas dérangeant. Déjà, nous ne restons qu’une nuit et en plus, il y a une grande terrasse à l’extérieur pour prendre l’air. A 50 m de la maison, une aire de jeu se cache sous les herbes folles. Nous avons à peine posé les vélos que les enfants disparaissent dans cette jungle. Je pense qu’ils ont 2 jeux de muscles différents : un qui sert pour le vélo, et un autre qu’ils gardent en réserve pour aller courir, sauter, grimper dès que nous arrivons à destination ! Le premier se fatigue vite, le second jamais !

Dans Kalambaka
Jusque là, tout va bien
Y a quelqu'un là haut ???
Dans les montagnes en face poussent des orchidées dont la rachine se consomme en infusion (bon pour le système respiratoir !). Le grand-père de notre hôte y allait autrefois en juillet avec son âne pour rapporter des blocs de galce qu'il allait ensuite vendre.
Pour aller au grand monastère, il faut descendre les escaliers, puis remonter en face jusqu'au pied de la tour blanche
Visite du Grand monastère
Symbole des églises orthodoxes
Tableau préféré de Léa
Système de levage pour isser les charges lourdes
Pas de sentier pour randonner mais plein de sentiers pour courir !
Tous les styles sont acceptés ici !
Alerte, c'est plein de bêtes rouges ici aussi !
Le petit monastère proche de chez nous
On peut voir les couleurs d'origine dans la partie plus claire
Différente position du siège
Celui qu'on a raté 2 fois !
Vue de la maison
Euh, on n'avait pas dit des haricots verts ???
Atelier d'artiste dans Kastraki (dommage que les sacoches soient trop petites !)
Encore des cerisiers (les sacs blancs sont des poids pour donner la forme aux branches)

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