Le restaurant n’ouvre qu’à 11h, aussi nous avons la terrasse pour nous tous seuls ce matin. C’est reparti pour une nouvelle journée de vélo. Nous enchaînons les étapes depuis les gorges du Danube. Il faut dire qu’il y a moins de choses à visiter sur notre trajet et l’envie d’arriver à Sofia nous pousse à avancer (Sofia paraît tellement proche lorsque l’on voit les panneaux indicateurs en sortie des villes). Nous tournons le dos au Danube et partons en direction du centre ville. Nous découvrons une rue piétonne fort sympathique et plutôt animée. La vendeuse de fruits et légumes semble toute contente de parler un peu anglais et de mon côté, j’essaie de comprendre comment dire bonjour. Mais j’ai bien l’impression qu’à chaque fois que je pose la question à quelqu’un, on me donne une réponse différente !
Nous débouchons sur une grande place avec l’éternel monument aux morts (les statues et sculptures font très union soviétique) et quelques belles demeures. Alors que nous en prenons une en photo, un homme passe à côté de nous et nous dit très sérieusement en anglais : « C’est ma maison ! Et c’est aussi un office notarial. ». Et il ne nous fait pas visiter ? Encore une rue piétonne avec une sorte de piste cyclable qui serpente entre des jardinière plantées d’arbre. Elle nous plaît tellement que Michaël y refait un tour pour la filmer.
Le temps de faire des courses, nous commençons à pédaler à 10h. C’est un peu tard car il fait déjà chaud et le début de l’étape est plutôt costaud : une côte bien raide de 2 km. Avec une surprise en bonus : le début de la route est pavé. La bonne nouvelle, c’est que la descente ne l’est pas ! Gaëtan est sur le vélo et pédale courageusement sans mettre pied à terre. Il est meilleur dans les difficultés que dans les longues lignes droites monotones.
Depuis la Hongrie, nous roulons au milieu des noyers et nous les surveillons de près. Et enfin, nous commençons à voir des noix fraîches au sol (ce qui nous donne de bonnes raisons pour nous arrêter). Le revêtement est vraiment très inégal et il faut être très vigilant, en particulier en descente, pour éviter les nids de poules.
Une tache de couleur attire mon attention. Un petit papillon bleu est posé sur la route. Cela fait quelques temps que nous en voyons mais ils sont toujours en train de virevolter. Celui-ci a l’air collé au bitume par la chaleur. Je l’attrape délicatement et je le dépose dans l’herbe. Ce petit moment de poésie me donne l’énergie nécessaire pour la nouvelle grande montée qui nous attend.
Nous nous arrêtons en haut de la côte. Impossible de trouver un coin pour pique niquer ou même juste se reposer à l’ombre. Les enfants s’accroupissent à coté des vélos et des arbustes pour se protéger du soleil. Nous sommes dans un four ! Je prépare en vitesse des sandwich au fromage pour donner des force aux enfants et nous repartons. La route est toujours aussi mauvaise. Le Danube est loin au bout des champs, en contrebas du plateau sur lequel nous roulons.
Comme hier, il fait tellement chaud dans les champs moissonnés que des tourbillons de poussière s’y forment, parfois plusieurs en même temps. Ils grossissent ou disparaissent en fonction du relief. Les véhicules qui circulent sur les pistes pour rejoindre les moissonneuses au loin, soulèvent des panaches de poussière qui restent longtemps en suspension dans l’air. A perte de vue, nous ne voyons qu’un empilement de terres noires et de champs secs, jaunes ou marron. Le paysage est à la fois désolant et fascinant !
Enfin nous entrons dans Kozloduy. Hier j’avais fait une demande sur le site de Warmshower pour dormir chez un habitant qui travaille dans la centrale nucléaire située juste à côté. Mais je n’ai pas eu de réponse. Dommage. Dans la rue où nous nous arrêtons, il y a 2 hôtels et une guesthouse. Un passant nous propose son aide. Du coup, je lui demande quel hébergement il nous conseille. Il nous indique un hôtel, puis se ravise : avec les vélos, mieux vaut la guesthouse. Nous étions arrivés à la même conclusion. La dame qui vient nous ouvrir le portail semble déjà assez surprise en nous voyant, mais elle ouvre de grands yeux en apercevant les enfants qui s’étaient assis sur le côté. Pendant qu’elle prépare les chambres, nous pouvons enfin nous poser dans la cour et manger le pique-nique : il est 16h ! Autant dire qu’une fois installés dans les chambres, nous n’avons pas trop envie de ressortir. Merci à Michaël qui s’est dévoué pour aller faire des courses !