Savuti, au cœur du parc de Chobe, en safari mobile !

Un safari mobile, qu’est ce que c’est ?

Le soleil se lève à 5h30 et les batswana aussi ! Nous décollons à 7h30 avec notre véhicule de safari, une remorque et nos 3 compagnons de route. Direction le parc de Chobe.  Il y a pas mal de route et nous pique niquons en chemin. Nous ne sommes pas encore dans le parc mais il suffit de regarder la route et les bas côté pour apercevoir des animaux. Girafes, éléphants, phacochères … Mieux vaut ouvrir l’œil de toute façon car ils traversent la route sans se préoccuper des voitures (enfin, de LA voiture, vu que nous sommes presque tout seul sur la route).

Il fait frais jusque vers 9h puis la chaleur revient mais c’est supportable car nous sommes au grand air dans le véhicule de safari. En plus, nous ne sommes que 6 à l’arrière pour 9 places donc nous pouvons nous déplacer quand un côté passe au soleil.

Nous entrons dans le parc par la Goha North Gate. Les entrées des parcs permettent de s’enregistrer et de justifier du paiement des droits d’entrée et de camping. Il est en effet interdit d’y pénétrer sans réservation de logement. C’est aussi l’occasion de se dégourdir un peu les jambes et de passer aux toilettes dans un endroit à peu près sécurisé (le guide nous surveille comme le lait sur le feu !). Nous apercevons 2 véhicules de Bushlore. Nous sommes curieux car c’est le même 4×4 que nous allons louer dans 5 jours. Nous les avons déjà vu hier et nous allons nous recroiser encore plusieurs fois : à Kwhai, puis à Nxai Pan. Ce sont des suisses en voyage pour 2 semaines et ils seront les témoins de la mort de l’hippopotame (voir l’article sur Khwaï).

La piste jusqu’à Savuti (et tout le coin de Savuti) est extrêmement sablonneuse. Mais ça passe tranquille à chaque fois, alors que nous trainons une grosse remorque derrière nous. En haut d’une grande dune un panneau mentionne « Bravo, vous l’avez fait ! ». Rouler dans le sable est assez surprenant car le véhicule rebondit sur les bosses. Sur les sièges, nous avons l’impression de faire du trampoline ! C’est beaucoup plus agréable qu’une piste en terre !

Le long de la route et ensuite des pistes de sable, nous sommes frappés par le nombre de squelettes d’animaux que l’on peut voir, ou même d’animaux morts très récemment et à moitié dévorés. Nous sommes dans le monde sauvage. Les animaux meurent de maladie ou en se battants. Nous ne sommes plus habitués à côtoyer ainsi la mort. En être témoin au quotidien doit forcément influencer le rapport des gens à la nature et à la vie en général. Nous méditerons la dessus les prochaines semaines.

Arrivés au camp, nous aidons à l’installation des tentes. Nous sommes dans un endroit réservé aux agences de safari. Il n’y a aucune infrastructure en dur, l’idée est de laisser le moins de trace possible de notre passage. Seule une pancarte sur un arbre et les traces d’un ancien feu indiquent que des gens sont venus avant nous. Pas de clôture autour du camp. Un crane d’éléphant sert de déco au pied d’un arbre. Mais cela n’empêche pas un certain confort : une tente sert de toilette grâce à un système ingénieux : un trou creusé dans le sol et une structure de chaise posée au dessus équipée d’une lunette de toilette. Une autre tente sert de douche (un bidon avec un pommeau de douche est accroché à l’arbre au dessus). Un barnum est monté au dessus des tables, ce qui permet d’avoir de l’ombre toute la journée. Les tentes sont des copies des tentes igloo de randonnée mais en plus costaud : toile épaisse, tiges en acier. Vu l’environnement qui nous entoure, on se dit qu’on sera mieux là dedans que dans notre tente MSR au tissu si fin qu’il pourrait être éventré d’un seul coup de griffe !

Côté guide et aides de camp, chacun a sa tente. Un feu est vite allumé car toute la cuisine se fait au feu de bois. Il y a un frigo dans le véhicule de safari (et probablement aussi dans la remorque). Le cuisto fait des miracles avec pas grand chose : tous les matins et après midi, il nous prépare des sortes de petits cakes que nous emportons pour la pause du matin et le goûter. Et il fait du pain frais tous les jours. Pourtant, il n’a pas de four. En fait, il met ses moules à muffins ou son pain dans une grande boite métallique qui est posée sur des braises puis recouverte avec d’autres braises. Et voilà un four !

Savuti et les lions !

Un koudou juste à côté du camp !

Une fois le camp installé, nous sommes partis en safari du soir avec un objectif en tête : les lions bien sûr ! Notre camp se trouve à côté d’une petite colline de rochers et de buissons, où l’on imagine bien voir un lion surgir au sommet pour présenter son nouveau né à la savane (OK, j’ai trop vu le roi lion !).

Nous venons juste de passer le premier virage lorsque nous tombons nez à nez avec 2 koudous. Nous sommes aussi surpris qu’eux (enfin certainement plus qu’eux, car ils nous ont forcément entendu arriver). Nous réalisons combien nous sommes au milieu du monde sauvage. La particularité de Savuti réside dans le grand nombre de pistes qui s’entrecroisent dans tous les sens. Cela augmente les chances de voir des animaux (dans beaucoup d’autres endroits, il y a une piste unique dans un parc immense).

Pour rejoindre la zone du point d’eau, nous traversons de grands espaces complètement calcinés. Ici et là, bien visibles sur le sol noir, des touffes d’herbes vert vif sortent de terre. Parfois, la piste a suffi a arrêter le feu, et d’un coté, tout est noir, tandis que l’autre est couvert d’herbes jaunes. Nous sommes à la fin de la saison sèche, les premières pluies sont pour bientôt. Les températures augmentent de jours en jours (40°C en journée et 22 la nuit). Déjà, des bourgeons apparaissent sur des arbustes qui avaient pourtant l’air mort. Le feu semble ne brûler qu’en superficie. Les incendies font partie des choses naturelles ici (et il ne viendrait à l’idée de personne d’essayer d’en arrêter un !).

Après avoir passé du temps à observer les éléphants au point d’eau (un groupe de femelles avec des petits), nous nous remettons en patrouille. Nous scrutons les alentours, chaque buisson, à la recherche d’une oreille qui dépasse. Et soudain, la voilà ! Notre première lionne, tout simplement allongée sur la piste ! Nous nous arrêtons juste à côté pour l’observer (et la mitrailler !). De temps en temps, elle lève la tête et lance une sorte de grondement sourd, un peu triste. Ce cri, qui s’entend de loin, est un appel à sa meute qu’elle a perdu. Elle espère une réponse mais nous n’entendons rien. Finalement, après un grand bâillement pour nous montrer ses belles dents, elle se lève, passe à côté de nous et part sur le chemin. Nous continuons la piste et quelques minutes plus tard, nous tombons sur 2 lionnes, elles aussi allongées sur la piste ! Mince, l’autre est partie dans le mauvais sens !

Nous rentrons avec le coucher du soleil, tout heureux de ces premiers rencontres avec les lionnes. La fin du trajet se fait à la nuit noire. Les phares éclairent des lièvres qui détalent dans les buissons, puis un petit animal qui bondit sur ses pattes arrières et qui est surnommé le kangourou africain.

Au camp, un grand feu nous attend. Ce n’est pas qu’il fasse froid, mais il y a toujours 2 feux allumés le soir : celui qui sert pour la cuisine, et celui autour duquel les gens se retrouvent pour discuter en fin de journée. Mais nous préférons vite aller manger et nous coucher. C’est à peine si nous entendons quelques bruits durant la nuit (quelques grognements produits par des éléphants qui ont du passer à proximité). Cela fait sourire notre guide car apparemment, un ratel est venu mettre le bazar en essayant d’emporter un sac en plastique contenant les restes du goûter (que nous avions laisser dans le véhicule de safari). C’est Sox (notre guide) qui a récupéré le sac et l’a mis sur le toit du 4×4. Le ratel est venu encore 2 fois inspecter le campement mais il est reparti bredouille. Le soir suivant, nous pourrons l’apercevoir roder, dans la lumière des frontales. C’est un animal féroce (voir la vidéo) et comme dit Sox : «  Quand le ratel a une attitude agressive, même le plus courageux des hommes part en courant ».

Deuxième jour à Savuti

6h30, nous quittons le camp. La lumière du matin est merveilleuse. Les impalas en train de boire sont toutes dorées.

Cela fait une heure que nous roulons lorsque nous tombons sur une lionne et un lion qui marchent à travers les buissons. Ils traversent la piste et disparaissent dans la végétation. Un autre lion les suit d’un peu plus loin. Nous repartons vite pour essayer de recroiser leur route et cela fonctionne. Grace au réseau de piste et à un bon sens de l’orientation, nous retombons sur eux un peu plus loin. Ils se déplacent rapidement, peut être à la recherche du reste de la troupe, ou d’un coin où passer la journée (en cette saison, ils chassent plutôt la nuit, et vont au point d’eau la nuit, ou au petit matin).

Après quelques aller retour dans la zone où nous croisons de nombreux animaux (éléphants, gnous, zèbres, autruches etc.) et une pause pour nous dégourdir un peu les jambes (dans un endroit spécifiquement prévu pour cela), nous repartons à la recherche des lions. Sox arrête la voiture et nous dit « vous sentez ? Ça sent le lion ! ». Nous voilà tous le nez en l’air à essayer de sentir quelque chose. Comme il y a un peu de vent, nous expliquons aux enfants qu’il faut chercher du côté d’où vient le vent. Perdu, les lions sont exactement de l’autre côté ! Nous suspectons une petite blague de Sox qui a du voir les lions sous l’arbre en passant et nous a fait le coup du guide qui trouve les lions à l’odeur ! Quoi qu’il en soit, nous sommes tombés sur une vraie meute ! Ils sont tous allongés sous un arbre dont les branches descendent presque jusqu’au sol. En pleine sieste à 10h du matin ! Entassés les uns sur les autres, dans n’importe quel sens. Nous arrivons à en compter 16, essentiellement des lionnes ou de jeunes mâles. Bien qu’il ne se passe pas grand-chose, je pourrais rester des heures à les regarder !

Alors que nous rentrons au camp pour manger, les enfants, tout excités d’avoir vu 16 lions d’un coup, font monter les enchères : « Maintenant, je veux voir un lion rugir ! Et moi je veux voir un lion courir !!! ». Sur le trajet du retour, nous surprenons quelques éléphants à l’ombre sous un arbre. Un éléphanteau est couché par terre et se lève en hâte en nous voyant. La mère se tourne vers nous en lançant un barrissement. Ok, on file !

Nous repartons en safari en fin de journée vers 16h30. Sox nous propose de retourner voir ce que font les lions. Mais une autre surprise nous attend sur le trajet : un magnifique léopard est allongé sur la branche d’un arbre. Il prend la pose quelques minutes, puis saute de l’arbre et disparaît. Wahou !!!

Les lions sont toujours là mais nous ne sommes pas les seuls à les regarder. Nous devons les partager avec d’autres 4×4. Ils commencent à bouger un peu. Un par un, ils quittent l’arbre et vont se poser un peu plus loin dans la savane, où ils peuvent s’éparpiller un peu plus. Nous apercevons un jeune lionceau mais il n’est pas possible de l’approcher (nous ne sommes pas censés quitter la piste). Un vieux lion est couché vers un buisson. Systématiquement, les lions/lionnes qui quittent l’arbre font une pause pour lui renifler le museau lorsqu’ils passent à côté de lui ! Nous attendons un peu, pour voir si la troupe va se mettre en route pour le point d’eau mais ils n’ont pas l’air pressés de bouger. Coucher de soleil avec les éléphants au point d’eau, retour de nuit, à fond sur les pistes avec les branches qui fouettent la voiture. Demain, nous quittons Savuti pour Kwhai.

Pour s'occuper sur le trajet, les enfants comptent les flamboyants et les baobab !
Avant même d'arriver au parc, nous croisons pas mal d'animaux
dont quelques cadavres ... Les vautours sont à l'oeuvre
Pause à côté d'un baobab le temps de dégonfler les pneux à cause du sable
Fleur de baobab
Il faut ça pour passer les zones de sable profond
L'après midi, pas de safari avant 16h. On en profite pour faire l'école
Ce baobab a été gratté par des éléphants pour récupérer l'eau contenu dans le bois
Les gnous
Zazou !
Nous n'avons pas vu beaucoup de girafes à Savuti. Elles étaient plutôt vers le delta de l'Okavango
C'est la saison des bébés !!! Bientôt pour cette maman zèbre
Un Kori : l'oiseau volant le plus lourd du monde
Une steenbok
L'herbe repousse verte après les incendies
La piste suffit parfois à arrêter les incendies
Les impalas (quand il y a des impalas, on se dit qu'il y a des chances que les lions ne soient pas trop loin)
On rencontre parfois des voyageurs au long court qui se déplacent en camion 4x4 tout confort !
Notre première lionne nous attendait directement sur la piste
Sieste en plein milieu de la piste !!!
Les lions et lionnes qui quittent l'arbre un par un s'arrêtent tous faire une caresse au vieux lion allongé à l'écart
Maintenant qu'il fait moins chaud, les lions quittent l'arbre et s'éparpillent un peu plus loin
Le stessebe, sorte de vache qui galoppe comme un cheval

Nous rentrions de nuit et nous étions bien content de ne pas conduire ! La piste n’étant pas large, il fallait bien faire attention aux branches pleines d’épine qui pouvaient nous griffer par les ouvertures latérales.

Les phacochères mangent à genou, c'est tellement plus pratique !
Attention aux braches d'acacia et à leurs longues épines qui rentrent dans la voiture !!!

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