Une fois le camp installé, nous sommes partis en safari du soir avec un objectif en tête : les lions bien sûr ! Notre camp se trouve à côté d’une petite colline de rochers et de buissons, où l’on imagine bien voir un lion surgir au sommet pour présenter son nouveau né à la savane (OK, j’ai trop vu le roi lion !).
Nous venons juste de passer le premier virage lorsque nous tombons nez à nez avec 2 koudous. Nous sommes aussi surpris qu’eux (enfin certainement plus qu’eux, car ils nous ont forcément entendu arriver). Nous réalisons combien nous sommes au milieu du monde sauvage. La particularité de Savuti réside dans le grand nombre de pistes qui s’entrecroisent dans tous les sens. Cela augmente les chances de voir des animaux (dans beaucoup d’autres endroits, il y a une piste unique dans un parc immense).
Pour rejoindre la zone du point d’eau, nous traversons de grands espaces complètement calcinés. Ici et là, bien visibles sur le sol noir, des touffes d’herbes vert vif sortent de terre. Parfois, la piste a suffi a arrêter le feu, et d’un coté, tout est noir, tandis que l’autre est couvert d’herbes jaunes. Nous sommes à la fin de la saison sèche, les premières pluies sont pour bientôt. Les températures augmentent de jours en jours (40°C en journée et 22 la nuit). Déjà, des bourgeons apparaissent sur des arbustes qui avaient pourtant l’air mort. Le feu semble ne brûler qu’en superficie. Les incendies font partie des choses naturelles ici (et il ne viendrait à l’idée de personne d’essayer d’en arrêter un !).
Après avoir passé du temps à observer les éléphants au point d’eau (un groupe de femelles avec des petits), nous nous remettons en patrouille. Nous scrutons les alentours, chaque buisson, à la recherche d’une oreille qui dépasse. Et soudain, la voilà ! Notre première lionne, tout simplement allongée sur la piste ! Nous nous arrêtons juste à côté pour l’observer (et la mitrailler !). De temps en temps, elle lève la tête et lance une sorte de grondement sourd, un peu triste. Ce cri, qui s’entend de loin, est un appel à sa meute qu’elle a perdu. Elle espère une réponse mais nous n’entendons rien. Finalement, après un grand bâillement pour nous montrer ses belles dents, elle se lève, passe à côté de nous et part sur le chemin. Nous continuons la piste et quelques minutes plus tard, nous tombons sur 2 lionnes, elles aussi allongées sur la piste ! Mince, l’autre est partie dans le mauvais sens !