Parc national Puracé : la nuit la plus froide, la route la plus mauvaise mais aussi des condors majestueux et des ruisseaux soufrés qui bouillonnent (le centre de la terre n’est pas loin !)

Etape à Popayan, la ville blanche (et peut être aussi celle de votre paquet de café 🙂

Un dernier au revoir au couple si gentil de la Portada et nous reprenons la route en terre direction Popayan. 3h30 de trajet annoncées et à peu près respectées. Paysages magnifiques annoncés mais bruine et nuages bas au programme. Nous nous arrêtons tout de même dans le coin de frailejones, ces plantes si typiques des paramos andins. L’eau déborde de partout, dégringole en cascade des parois rocheuses couvertes de mousses colorées…

Des panneaux annoncent la présence d’ours et de pumas. « Mais c’est plus dangereux que l’Afrique ! » conclura Mathis. Sur chaque borne jaune qui délimite la route dans les virages, il est tagué « FARC ». Pas si loin de la réalité Mathis ?

Les paysages mystérieux et un peu inhospitaliers de la montagne laissent place à des collines cultivées. Nous arrivons dans Popayan à midi. Les maisons aux murs blancs sont un peu tristounes sous le ciel gris. Histoire de varier un peu le menu, nous tentons quelques adresses du Lonely planet mais plus aucun de ces restaurants n’existe. Probable conséquence du Covid.

Après le repas, un timide soleil éclaire un peu la ville mais cela ne suffit pas à nous convaincre. Les fourmis coupeuses de feuilles dans le parc ont plus de succès que les murs blancs de Popayan. Nous restons un moment à les observer découper méthodiquement la haie. Elles ne se nourrissent pas de ces feuilles, elles s’en servent pour faire pousser un champignon dans leur fourmilière. Ce champignon produit des nutriments dont elles se nourrissent. C’est une sorte de collaboration gagnant-gagnant foumis-champignon !

Adios Popayan, direction le PN Puracé.

De nouveau nous prenons de l’altitude. La pluie s’invite et avec elle, les ponchos sur les motos. Nous quittons la belle route bitumée pour une mauvaise route en terre. Plus on avance, plus il y a des trous, un vrai gruyère. Au point information touristique, personne. Nous continuons vers la seule adresse de logement dont nous disposons. Pas de place pour 6 mais on nous envoie à La Mina, quelques km plus loin. Sur la route, nous faisons halte au point de départ des rando pour le volcan. Un guide du parc national se trouve justement là et il appelle La Mina par radio, seul moyen de communiquer par ici.

La Mina finit par répondre : ok pour nous loger et ok pour nous préparer à manger. Ouf ! La nuit tombe et il pleut des cordes. Nous prenons encore de l’altitude et la température a bien chuté. A la lueur des phares, on ne distingue pas grand chose, juste assez de quoi slalomer entre les trous. Un air de bout du monde …

A la mina, on nous attend, c’est bien agréable. En un rien de temps, tous nos bagages sont montés dans les chambres. Pas de chauffage dans le bâtiment mais des tas de couvertures sur les lits. Nous enfilons des vêtements chauds. Comme il faut faire patienter les enfants le temps que le repas soit prêt, je leur mets un dessin animé sur notre petit ordinateur. Shrek ou Ratatouille ? Ce sera Ratatouille. Nous nous glissons sous une couverture car il fait vraiment très froid (10°C). Après réflexion, il aurait mieux valu mettre Shrek car toute ces histoire de cuisine donne quand même très faim !

Nous nous réchauffons dans la cuisine (complètement enfumée par la cuisinière au bois). Soupe fumante, truites grillées, agua de panela bien chaude (avec du lulo, de la cannelle et du clou de girofle). Tout le monde est fatigué et nous ne trainons pas. De retour dans les chambres, j’enroule les enfants dans des couvertures en polaire avant d’en rajouter 2 de plus par dessus, bien bordées !

Une journée dans le parc puracé, à la découverte de ses trésors cachés.

Il a beaucoup plu pendant la nuit mais, surprise, le ciel est plutôt clair ce matin. Pas suffisamment pour voir le volcan mais assez pour permettre une visite du parc et pour faire remonter la température. De toute façon, nous ne sommes pas en état de faire l’ascension du volcan. Tout le monde, à part Gaëtan et moi, est un peu patraque. Papy Michel se sent même extrêmement fatigué et prend son pouls régulièrement. Une conséquence de l’altitude. 

Au petit déjeuner, nous demandons du riz (menu du touriste un peu patraque). Il estbservi avec de l'agua de panela bien chaude et du fromage. Les colombiens mettent le fromage dans l'agua de panela chaude, mais personne ne nous l'a expliqué et nous le mangeons simplement avec l'arepa (sorte de galette de farine de maïs grillée)

A la mina, il y a une piscine d’eau chaude qui sent bien le souffre (pas étonnant vu que nous sommes sur le site d’une mine de souffre désaffectée). Mic est très tenté par la baignade mais il faudrait juste faire un plouf car nous devons être à 10h au point de rencontre des guides pour aller voir les condors. De plus, nous sommes alors persuadés que nous pourrons nous baigner plus tard, aux thermes de San Juan.

Nous récupérons un guide du parc national à un croisement (point de rencontre où plusieurs guides attendent). Comme nous avons de la place dans les voitures, il grimpe avec Mic et c’est parti pour un circuit de 5h qui comporte 5 arrêt. Le premier site est celui des condors : quelques couples de condors vivent dans le coin et chaque matin, un garde dépose de la nourriture sur un rocher pour les attirer. Nous laissons donc les voitures sur le bord de la route et grimpons une dizaine de minutes jusqu’à un point de vue situé juste à côté du fameux rocher. A notre arrivée, le garde dépose des tripes sur le rocher, puis chacun scrute le ciel (pendant qu’une sorte de vautour profite de l’absence des condors pour attaquer le petit déjeuner). Mais rapidement, une femelle atterrit sur le rocher. Elle est magnifique avec son petit tour de cou de duvet blanc.

Un peu plus tard, un mâle atterrit à son tour sur le rocher, ce qui fait partir la femelle. Avec sa crête et la peau du cou qui pend, il est un peu moins distingué que la femelle ! Une fois son repas terminé, il s’envole et disparait assez vite dans les collines. Ce site est parfait pour observer les condors de près mais pas particulièrement pour les voir voler (peut être à cause des conditions météo).

L’étape numéro 2 est un mirador sur un lac. L’arrêt numéro 3 est une petite cascade (quasiment au bord de la route). Entre chaque arrêt, nous souffrons sur la route cahoteuse et les distances paraissent interminables (surtout qu’il faudra refaire tout le chemin dans l’autre sens !). Nous gardons l’arrêt numéro 4 pour le retour (un petit bassin aux eaux cristallines) et arrivons enfin aux thermes de San Juan. Et là, mauvaise surprise, ce n’est pas du tout une zone de baignade ! Et ce depuis longtemps. Vu le nom de l’endroit, cela nous avait paru tellement évident qu’on pouvait s’y baigner que nous n’avons jamais penser à vérifier ce petit détail !!!

Si nous avons été assez déçu dans un premier temps, nous avons changé d’avis à l’issue de la visite. Le site des thermes de San Juan est magnifique mais extrêmement fragile. Il parait totalement inconcevable de laisser des gens se baigner dans les petits bassins et piétiner partout les mousses colorées qui tapissent les berges. Si le site est si beau aujourd’hui, c’est bien parce qu’il est protégé !

Nous ne sommes pas très nombreux aujourd’hui sur le site et chaque groupe circule avec son guide. Nous suivons un  parcours qui serpente entre les petits cours d’eau (froids, tièdes ou chauds) et grimpe jusqu’à un point de vue (pas très haut mais ça tire sacrément dans les jambes !). Il y a des émanations de souffre un peu partout. Cela va de la petite bulle qui sort du sable au gros bouillon dans certains bassins. C’est une des raison de l’interdiction de la baignade ici. Un prêtre est mort dans le plus grand des bassins, il y a de nombreuses années, peut être suite à une intoxication liée aux gaz. Du coup, Mathis me tire par la manche chaque fois que je m’arrête pour prendre des photos à côté d’une bulle !

Les mousses de couleur et la végétation sont fascinantes mais il est temps de partir car Léa n’en peut plus (altitude + souffre). Michel va mieux après une bonne sieste dans la voiture. Il nous reste à refaire toute la route dans l’autre sens. La voiture frotte plusieurs fois sur des pierres qui dépassent et nous sommes bien secoués malgré la vitesse réduite et tous mes efforts pour éviter les trous. Enfin, nous retrouvons la route bitumée. Il pleut de nouveau et nous découvrons une moto par terre dans un virage. Les 2 motards n’ont rien et se dépêchent de relever la moto et de ramasser leurs affaires pour se mettre sur le bas côté. C’est un bon rappel à la prudence.

Comme nous repassons par la banlieue de Popayan, nous nous arrêtons pour faire des courses. Mais mauvaise surprise, la voiture de Mic ne redémarre pas !

Il ne se passe plus rien quand on met le contact. Pas la moindre petite lumière ne s’allume sur le tableau de bord. Après ouverture du capot, l’origine du problème ne fait plus de doute : la plaque métallique où sont fixées les cosses des différents utilisateurs de la batterie est cassée. Donc la batterie n’alimente plus rien. C’est probablement une conséquence des secousses sur la route en terre mais tant que nous roulions, cela n’avait pas d’impact, car l’alternateur fournissait l’électricité. Heureusement que nous n’avons pas fait de pause au milieu de nulle part ! Ici, nous sommes le long de la double voie qui contourne Popayan et il y a des magasins partout. Michel dégotte un magasin de moto tout près et un mécanicien vient examiner notre problème. On lui demande s’il n’aurait pas des cosses et un petit câble : 5 minutes plus tard la solution provisoire est en place. Il vient de nous enlever une sacrée épine du pied. Nous le remercions vivement et lui glissons un billet. On reprend la route direction Sylvia.

Alors que la journée a été fatigante, nous choisissons tout de même de rouler jusqu’à Silvia. Demain, mardi, c’est le jour de marché où viennent les petits producteurs des environs, souvent en habit traditionnel. En arrivant à Silvia ce soir, nous pourrons y passer 2 nuits et donc faire une journée sans voiture.

Encore une fois, nous nous retrouvons à rouler de nuit et à peine commençons nous à grimper sur la route qui mène au village, que la pluie se remet à tomber à seau. Mais c’est quoi cette météo ???!!! On est sensé être à la saison la plus sèche de l’année !!!

La route tournicote sans arrêt. Il n’y a pas de marquage au sol mais des bornes bien visibles à l’extérieur des virages. Je garde les yeux fixés dessus mais cela donne un peu le tournis. Arrivé au village, il nous faut encore trouver un endroit où loger. Papy Michel se dit que finalement, les voyages organisés, ça a quand même de bons côtés !!! Enfin, nous trouvons 2 chambres pour un prix dérisoire (26 euros pour 6) juste à côté de la place principale. Le patron fait même de la place dans son garage pour que l’on puisse y caser nos 2 voitures. La nuit et fraiche et les chambres donnent directement sur une cours intérieure. Vite, sous les couvertures !

Culture probable de granadilla (en tout cas, un fruit de la famille du fruit de la passion)
Frailejones
Popayan
Cuisinière à bois qui enfume tout (mais c'est bon un peu de chaleur)
La pisvine de la mina, bien chaude mais quelle odeur !!!!
On a cru un instant que ça allait se lever
Madame condor
Echange de condor
Monsieur ne veut pas du pique assiette
Mousses de différentes textures et couleurs
La pièce cassée
Le nouveau cable pour connecter la batterie

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